Les meetings politiques, les banderoles et les affiches se font si rares qu’on se demande si réellement cette campagne a démarré, écrit notre confrère du Comores-Web. Une timidité ambiante qui ne peut qu’être inquiétante à moins de deux semaines d’une élection aussi importante que la course vers la présidence.

« Et ce ne sont pas les candidats qui peuvent réanimer une campagne à bout de souffle. Les prétendants manquent d’arguments. Ils n’arrivent pas à proposer des projets concrets capables de convaincre la population et à la faire bouger.

On dirait même que les candidats ont peur d’aborder les électeurs. En l’absence d’un projet de société bien ficelé pour mobiliser la population, c’est l’argent, la corruption et l’achat des consciences qui pourraient palier à ces insuffisances. A l’exception de quelques formations politiques ou plutôt Hommes politiques, les moyens financiers manquent de manière criarde’, explique notre confrère comorien. 

« L’argent qui a coulé à flot lors des deux dernières élections n’est pas visible (…). Cela justifie aussi que la population manque de conviction. Personne ne se déplace pour un candidat meilleur dans son projet mais plutôt meilleur pour sa poche.

La corruption a gagné du terrain. Chacun reste dans son coin en attendant le prochain corrupteur. Et avec les échecs répétitifs des autorités politiques, tout le monde se dit que « dans tout les cas, ils ne peuvent rien faire. Autant bénéficier d’un cadeau en contrepartie de mon vote ».

Le premier tour de l’élection présidentielle et de celle des gouverneurs des trois îles autonomes de l’Union des Comores auront lieu le 7 novembre et le second tour le 29 décembre. Mais pourquoi ce désintéressement de la part des électeurs ?

L''''Union des Comores  est composées de trois îles, Grande Comore, Anjouan et Mohéli. Chacune de ces  îles ont  a un président qui est également chef du gouvernement, de même qu’une assemblée.  Les îles disposent d''une large autonomie portant sur l''économie, les impôts, la santé, la justice.

Alors que la politique extérieure et la défense sont du ressort du président de la république (Union des Comores). Il s’agit d’une présidence tournante, chaque quatre ans. En 2006, c’était la Grande Comore, et cette année ce sera au tour de l’Ile Mohéli. Ainsi, lors du premier tour de l’élection présidentielle, les électeurs de Mohéli choisiront trois candidats qui  se présenteront ensuite devant l’électorat des trois îles le 29 décembre.