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Gilles Couapel : “Il faut rééduquer notre économie et internationaliser la Réunion”

24 octobre 2011, 20:00

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Gilles Couapel : “Il faut rééduquer notre économie et internationaliser la Réunion”

Gilles Couapel (à gauche sur la photo), président du club-export et conseiller du commerce extérieur de la France, constate que la Réunion possède peu d’ouverture internationale et n’arrive pas à rayonner dans l’océan Indien, écrit Le Journal de l’île.

 « La mondialisation est inévitable. Personne ne peut dire stop. La vague arrive. On ne peut pas la repousser. Ce que l’on aurait pu faire, mais que l’on n’a raté, en revanche, c’est se préparer afin de prendre la vague intelligemment. La Réunion possède peu d’ouverture internationale, alors que c’est une île qui devrait rayonner dans l’océan Indien depuis des décennies », soutient Gilles Couapel.

Il rappelle que  l’économie réunionnaise est toujours restée tournée sur son marché local. « Quand elle affichait une croissance soutenue, de 5% par an, cela pouvait passer. Mais aujourd’hui, avec la crise, nous sommes au pied du mur », ajoute le spécialiste du commerce extérieur.

Selon Gilles Couapel, cette situation d’urgence crée une prise de conscience. A tel point que le nombre d’entreprises exportatrices de biens est passé de 200 à 700 entre 2009 et 2011. Les sociétés réunionnaises affichent de plus en plus de velléités d’exporter.

 « Mais du coup, il va falloir faire en 10 ans, dans la précipitation, ce que nous aurions pu mettre en place depuis 30 ans. Nous en avons le potentiel. Mais en avons-nous les facultés ? Je l’ignore. A titre d’exemple, j’ai pensé ma société, Dom’eau (activité de traitement de l’eau, ndlr), sur un modèle régional depuis 15 ans. Il y a trois ans, nous réalisions moins de 30% de notre chiffre d’affaires à l’export. Depuis 2009, la situation s’est inversée et ce taux est passé à 70%. Autant dire que nous avons franchi le cap de la crise grâce à notre ouverture régionale. Si on n’avait eu que le marché réunionnais, on aurait beaucoup souffert. C’est le même principe à l’échelle de la Réunion », explique le conseiller du commerce extérieur de la France.

« Si l’on avait tourné toutes nos réussites internes à l’international depuis 15 ans, on rayonnerait sur la région. C’est pourquoi il faut aujourd’hui rééduquer notre économie et internationaliser la Réunion. Alors certes, on ne peut pas dire oui à tout dans la mondialisation. Mais ce qui est sûr, c’est qu’on ne peut pas dire non. Dans un tel cas, la meilleure défense, c’est l’attaque. Il y a donc pour la Réunion un virage à négocier. Et très vite», conclut Gilles Couapel.

Source: Le Journal de l’île de la Réunion.

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