Moins de trois mois, c’est le temps qu’il aura fallu à Marie-Joseph Malé et au nouveau directoire d’Air Austral pour éviter que l’aventure de la compagnie réunionnaise ne se solde par un dépôt de bilan.

 “Il nous a fallu réagir dans l’urgence à une situation financière critique", confirme Marie-Joseph Malé, le PDG d’Air Austral. Aujourd’hui, les problèmes sont loin d’être totalement réglés. Avec une situation financière qui tend à s’assainir, Air Austral après s’être employé à rassurer les professionnels du voyage se repositionne sur le marché et repart à l’offensive pour reconquérir des parts de marché, écrit notre cobfrère du Journal de l’île de la Réunion ce jeudi.

Depuis son arrivée, Marie-Joseph Malé ne cesse de  marteler qu’il veut  sortir Air Austral des turbulences financières “en minimisant l’impact social". Pour l’instant, seuls 55 CDD (contrats à durée déterminée)  n’ont pas été renouvelés. Quatorze personnes employées dans les escales fermées se verront proposer des reclassements. Reste à régler le problème d’une douzaine de pilotes en sureffectif. “Les discussions sont ouvertes. Les pilotes se verront un mois d’activité puis un mois de repos, certains pourront prendre leur retraite plus tôt où passer du B.777 au B.737 », indique la direction de la compagnie réunionnaise.

Air Austral maintient par ailleurs sa décision de vendre deux avions, un Boeing 777 200 ER  et  un B.777 200 LR. Elle veut aussi renforcer la coopération régionale. Air Austral a déjà conclu un accord de partage de code avec Air Mauritius pour la desserte de l’Australie. “Nous souhaitons aller plus loin mais nous sommes aussi en discussion avec Air Madagascar et Air Seychelles", indique Marie-Joseph Malé. Dans le même temps, la desserte de Maurice est renforcée avec de 36 à 41 vols par semaine au départ de Gillot et de Pierrefonds.

Mais Marie-Joseph Malé ne croit pas au projet d’Air océan Indien défendu par Jean-Claude de l’Estrac, le nouveau secrétaire de la COI. “C’est une idée que l’on voit ressortir régulièrement. Fédérer trois ou quatre compagnies est un projet ambitieux. Je crois davantage au développement de partenariats".

En revanche, le PDG d’Air Austral se méfie des compagnies du Golfe. “Desservir un point du Golfe au départ de la Réunion, cela nous intéresse, confirme-t-il. Nous avions posé la question mais nous n’avons jamais obtenu de réponse. En revanche, les compagnies du Golfe seraient intéressées par la desserte de la Réunion à raison d’un, voire deux vols quotidiens. Ceci va contre nos intérêts. Ces compagnies souhaitent avant tout alimenter leur hub. On voit ce qui se passe aux Seychelles. L’arrivée des compagnies du Golfe aurait comme conséquence de détourner le trafic Paris-Réunion via Abu-Dhabi ou Dubaï".

À partir du 29 octobre, Air Austral programmera douze vols par semaine sur Paris, sept de nuit dans les deux sens, cinq avec un départ de jour de la Réunion et un retour de nuit.

(Source : Alain Dupuis/Le Journal de l’île de la Réunion).