Le volume des importations a progressé de 12,57% l’année dernière pour atteindre 4,8 milliards d’euros. Si la France métropolitaine reste un partenaire prépondérant, l’Asie s’affirme plus que jamais comme le deuxième grand fournisseur de la Réunion.

La consommation des ménages se tasse, les investissements des entreprises sont mal orientés, mais la Réunion continue d’acheter massivement à l’extérieur. Les statistiques sur les échanges commerciaux publiées jeudi ( 28 juin 2012) par la direction régionale des douanes témoignent de cette inéluctable évolution. En 2011, le volume des importations a bondi de 12,57% pour atteindre 4,8 milliards d’euros. Il faut bien sûr relativiser. La hausse du prix des hydrocarbures et l’acquisition d’un avion par Air Austral ont dopé la valeur des importations sur le dernier exercice. Mais à eux seuls ces facteurs exceptionnels ne remettent pas en cause la tendance lourde observée depuis des années. À titre de comparaison, en 2007, le montant des achats atteignait tout juste 4 milliards d’euros.

Influence prépondérante de la France

Géographiquement, l’Hexagone reste le premier fournisseur de l’île avec 51% de parts de marché. Ce n’est pas une surprise en soi. Reste que l’influence prépondérante de la métropole (France) dans les échanges de l’île commence à être grignotée par d’autres partenaires très actifs. L’Asie est aujourd’hui la deuxième zone où s’approvisionne la Réunion. Les importations en provenance du continent asiatique ont atteint l’année dernière 1,1 milliard d’euros, un chiffre en hausse de près de 15% comparé à 2010. Deux pays sont actuellement incontournables : Singapour, à qui la Réunion achète l’essentiel de ses hydrocarbures, et la Chine dont la croissance (+ 9%) lui permet d’inonder l’économie mondiale avec ses produits à bas prix.
Quelques exemples : L’Empire du Milieu vend à la Réunion des téléphones, des composants électroniques, des ordinateurs, des chaussures, des tubes... Montant total de la facture : plus de 305 millions d’euros, soit une progression de 18 millions d’euros par rapport à 2010. La dépendance économique de la Réunion à l’égard de l’Asie devrait se poursuivre. EDF n’a ainsi pas hésité en 2011 à s’approvisionner en fioul lourd auprès de la Malaisie pour alimenter ses centrales.

L’océan Indien marginalisé

 La domination commerciale des deux premiers fournisseurs de la Réunion marginalise presque les autres partenaires. En dépit d’une progression significative (+ 16%), l’Union européenne ne représente que 14% de nos importations. Que dire de l’Afrique, si proche de l’île, et dont le montant total des ventes reste inférieur à 200 millions d’euros ? Que penser, encore, de la faiblesse des relations avec les pays de l’océan Indien, une zone qui ne totalise que 1% des achats réunionnais ?

Au rythme actuel des échanges, ce scénario ne devrait guère évoluer en 2012. Cela n’empêchera pas la Réunion de poursuivre ses emplettes sur la planète. Sans prendre trop de risques, on peut parier que le volume total des importations dépassera la barre symbolique des 5 milliards d’euros en fin d’année

(Source : Le Journal de l’île de la Réunion).