Paul Vergès excelle dans l’art du contre-pied, écrit le Journal de l’île de la Réunion ce mercredi. En l’espace de 10 jours, le chef du Parti communiste  aura réussi l’exploit d’être élu sénateur, de renoncer à son mandat, de présider la Haute Assemblée, et finalement de rentrer tranquillement à La Réunion en ayant pris soin de garder son tablier.

Ce dernier revirement politique -et médiatique- s’est déroulé en direct, mardi soir, sur le plateau de Réunion 1ère. Invité du journal télévisé de Jean-Marc Colienne, Paul Vergès a expliqué qu’il préférait conserver, pour l’instant, ses fonctions. Cet intérim parlementaire pourrait durer, en fait, jusqu’à la prochaine élection présidentielle.

Dépité par le score obtenu par sa liste aux sénatoriales, le parlementaire communiste a manifestement retrouvé le moral, la semaine dernière, en métropole ( France, Ndlr). Pressé de retourner sur le terrain au lendemain du scrutin, “de s’asseoir à côté du peuple”, Paul Vergès considère qu’il peut être plus utile, aujourd’hui, en intensifiant son action à Paris.

À sept mois de la présidentielle, le contexte est évidemment porteur. Pas plus tard que mardi, l’entourage de l’ancien président de la Région a rendu public un courrier adressé par François Hollande à Paul Vergès. Un courrier dans lequel le candidat socialiste aux primaires rappelle son “attachement” aux territoires d’outre-mer.

“Je connais bien votre territoire avec les difficultés qu’il rencontre mais aussi avec ses atouts. Après quatre ans de politique de droite marquée par une absence de solidarité []]…] j’entends construire, si je suis désigné lors des primaires socialistes, une nouvelle relation avec les territoires d’outre-mer”, écrit François Hollande.

L’ex-patron du PS précise sa feuille de route et promet de renforcer le dialogue et l’écoute avec les élus locaux. Une promesse qui passe évidemment, dans un premier temps, par une rencontre avec le président de l’Alliance que François Hollande souhaite rencontrer. Paul Vergès ne devrait pas tarder à honorer l’invitation. À Paris ou à La Réunion.

« Voilà comment, au fil des événements, on transforme la défaite de son camp en une victoire personnelle », conclut notre confrère réunionnais.

(Source : Le Journal de l’île de la Réunion.)