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La Réunion : une journée contre les violences intrafamiliales

19 novembre 2011, 20:00

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La   Réunion : une journée contre les violences intrafamiliales

Les faits divers de ces derniers jours ont fait la part belle aux violences faites aux femmes. Battues, violées ou tuées, elles se retrouvent à la Une des journaux sans avoir rien fait pour cela. Le Cévif ainsi qu’une quarantaine d’associations  ont décidé de dire « stop ». Des manifestations seront organisées lors de la journée internationale pour l’élimination des violences intrafamiliales.(Photo : Thérèse Baillif a pu compter sur le Département et la mairie de Saint-Denis pour l’organisation de ce projet. )

Le collectif pour l’élimination des violences intrafamiliales (Cévif) a une fois de plus décidé de se mobiliser pour dénoncer les maltraitances faites aux femmes. Cette année, pour la journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes, Thérèse Baillif a réuni une quarantaine d’associations pour organiser cette manifestation.

« Cette journée a pu voir le jour grâce aux bénévoles à qui je souhaite rendre hommage mais également grâce au Département et à la mairie de Saint-Denis », souligne la présidente du Cévif. Les 25 et 26 novembre, les Dionysiens pourront  participer à des forums et échanger avec les différents intervenants. « Une marche au flambeau aura également lieu le 25 novembre de la médiathèque jusqu’au parc de La Trinité. Et le lendemain, une marche blanche aura lieu à travers la ville », continue Thérèse Baillif. Et l’après-midi un plateau artistique réunira plusieurs chanteurs comme JF Gang, Christine Salem, Stéphanie Tazar et bien d’autres encore. Sensibiliser la population à travers des paroles, des musiques ou des actions, tel sont les objectifs que ce sont fixés le Cévif.

« La coupe est pleine »

« Ce combat n’est pas le combat d’un parti politique mais celui de tous », estime Monique Orphé, première adjointe au maire de Saint-Denis. «Ces violences sont un véritable fléau. Cela me heurte en tant que femme et mère de famille ». L’élu regrette toutefois le manque de mobilisation de la population « Arret ek sa ! Nous devons mettre en place une vraie loi-cadre pour que nous puissions avoir une action cohérente », dit-elle.

Nassimah Dindar, présidente du conseil général, abonde en son sens. « Nous devons développer une véritable politique publique coordonnée. Le conseil général n’a pas de compétences légales pour lutter contre les violences faites aux femmes. Nous devons donc donner des aides dans le cadre de politique facultative alors que cela devrait être une politique obligatoire et nécessaire pour La Réunion ».

Pour Thérèse Baillif, ce problème devrait concerner toutes les collectivités. « C’est une question majeure de santé. La violence gangrène la société. Je ne veux pas jouer les oiseaux de mauvais augure mais la coupe est pleine ». Selon, elle, on ne peut pas contester la réalité de terrain et mettre l’accent sur les actions de prévention. C’est pourquoi le 30 novembre, un forum de discussion pour les jeunes sera organisé au conseil général.

Les victimes hésitent de moins en moins

Les violences conjugales ont augmenté de 4,75% entre le premier semestre 2010 et premier semestre 2011. Mais il y a une explication à ce phénomène qui se caractérise par une meilleure communication des services de l''''Etat, des collectivités et des associations, mais également à une sensibilisation plus importante des victimes qui hésitent de moins en moins à porter plainte.

"Les dépôts de plaintes ont augmenté (…) Le tabou se brise et les femmes n''hésitent plus à déposer plainte", explique Sophie Elizéon, déléguée aux droits des femmes. Même explication du côté des associations, "On se rend compte que le travail fait depuis des années et en train de se révéler porteur car les femmes ont de plus en plus envie de faire respecter leur droit", rappelle Sophia Castaing, président de l''association Ni putes, ni soumises.

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