Depuis longtemps les Africaines ont compris qu’elles avaient un rôle essentiel à jouer dans l’économie du continent. Pour relever ce défi, les femmes s’organisent, écrit  Anne Collet dans SlateAfrique.

 Des associations d’entrepreneuses permettant aux femmes d’accéder à des aides financières ou à des formations fleurissent un peu partout, grâce au soutien d’organismes internationaux tels que le Bureau international du Travail (BIT), d’ONG ou encore de gouvernements occidentaux.

 Au Rwanda par exemple, le quotidien The Newtimes rapporte que des sessions régulières de formation visant les femmes sont mises en place par l’International Trade Center (ITC) une émanation du BIT, où conseils en gestion, exportation, marchés et publicité sur Internet leur sont fournis.

Au Kenya, une étude menée par la Banque africaine de Développement (BAD) et l’Organisation international du Travail (OIT) montre que les entreprises dirigées par les femmes représentent 48% des petites et moyennes entreprises du pays. Ce constat a conduit la BAD à miser sur elles en leur facilitant l’accès au crédit et  a outre alloué 10 millions de dollars à des formations.

Au Sénégal enfin, le Réseau africain Soutien à l’Entrepreneuriat féminin (RASEF) est particulièrement actif. Il s’est donné pour mission « d’aider les opératrices économiques à vaincre les résistances qui entravent l’exercice de leurs activités » et permettre aux femmes d’accéder à la micro-finance.

Le mouvement des femmes chefs d’entreprises a par ailleurs été salué par la Secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton le 10 juin dernier à Lusaka. Venue en Zambie pour le lancement du programme de l’entrepreneuriat féminin en Afrique ou African Women’s entrepeneurship (AWEP), soutenu par Washington, elle a salué   »le courage des Africaines qui s’acharnent à vaincre tous les obstacles sur leur chemin pour réussir leur entreprise ».

Pour aider ces entrepreneuses, la France n’est pas en reste. Du 20 juin au 8 juillet, une vingtaine de femmes chefs d’entreprises venues de 9 pays d’Afrique francophone (Togo, Bénin, Burkina Faso, Sénégal, Mali, Niger, république démocratique du Congo, Guinée et Cameroun) et recrutées par le ministère français des Affaires étrangères suivent à Paris une formation à la prestigieuse Ecole Nationale d’Administration (ENA).

C’est la deuxième année que le ministère français organise une session de formation en direction des Africaines. Lancé en octobre 2009 ce programme pilote intitulé « genre et développement économique. Femmes actrices du développement » a pour but de favoriser une entrée massive des femmes dans les espaces économiques professionnels, Chose à laquelle les Africaines sont très nombreuses à aspirer.