Le face-à-face aux Seychelles entre les deux principaux protagonistes de la crise malgache, a accouché d''''une souris. La course contre la montre est lancée avant le Sommet de la SADC.

Ça ne sent pas bon. Les divergences entre Andry Rajoelina, président de laTransition, et l''ancien président Marc Ravalomanana persistent et la tendance allant dans ce sens se confirme malgré les tentatives de rapprochement initiées par la Communauté de développement de l''Afrique australe (SADC).

Une rencontre d’une trentaine de minutes

Selon des sources au courant du dossier, Andry Rajoelina, en répondant aux questions des journalistes, a indiqué qu''il « n''y a pas d''accord » après son face-à-face avec Marc Ravalomanana, mercredi, à Mahé, aux Seychelles. Cette annonce est confirmée par la dépêche de l''Agence France Presse (AFP) qui rapportait la déclaration.

Toujours selon l''AFP, l''homme fort de la Transition n''a donné aucun détail d''une rencontre qui aurait duré juste une trentaine de minutes. Il a juste évoqué la poursuite des discussions sans préciser le calendrier de cette éventuelle troisième rencontre entre l''ancien chef de l''État et lui pour débloquer l''« impasse » dans la mise en œuvre de la Feuille de route.

De son côté, la SADC n''a fait aucun commentaire sur la réunion. Contacté, Mamy Rakotoarivelo, chef de délégation de la mouvance Ravalomanana, présent aux Seychelles, n''a pas non plus souhaité s''exprimer sur la rencontre. « Je ne peux rien dire. Il a été convenu que personne ne peut parler à la presse », a souligné le président du Congrès, avant de conclure que « chacun assume les responsabilités de sa déclaration ».

L''AFP fait part de discussions séparées entre les deux délégations animées par le président sud-africain, Jacob Zuma, et le président seychellois, James Michel, durant la journée ( mercredi 8 août) , avant le face-à-face. Le premier se trouve à la tête de l''organe de coopération de la SADC tandis que le second assure la présidence de la Commission de l''océan Indien.

Aucune surprise

Vu l''allure des déclarations des uns et des autres avant la rencontre et l''issue du premier face-à-face les 24 et 25 juillet, l''issue du deuxième rendez-vous seychellois n''est pas une surprise. Les positions respectives des deux camps sont éloignées l''une de l''autre. Marc Ravalomanana insiste sur son retour dans la Grande île et sa participation aux prochaines élections présidentielles. Andry Rajoelina refuse cette candidature et il l''a confirmé avant son départ pour les Seychelles, signalant les conditions judiciaires de l''ancien chef de l''État.

Les yeux se tournent désormais vers la Troïka et le bloc économique régional. La course contre la montre est lancée pour arracher un hypothétique accord entre les principaux protagonistes de la crise. Le dossier de Madagascar devrait être soumis au prochain Sommet des chefs d''État et de gouvernement de la SADC à Maputo, au Mozambique, les 17 et 18 août. L''organe de coopération de la SADC avait brandi la menace d''une sanction, y compris l''exclusion de celui ou ceux qui bloquent le processus de sortie de crise.

Photo : Andry Rajoelina et sa délégation accueillis par le vice-président seychellois Danny Faure à son arrivée aux Seychelles.

Source : Iloniaina Alain/L’Express de Madagascar.