Le  chef du gouvernement a fermement décidé de la suspension des exportations de bovidés. La ministre de l’Élevage met un bémol.

«Je vais demander au ministre de l''''Élevage de suspendre l''exportation de bovidés. Si elle ne le fait pas, je prendrais des dispositions qui s''imposent ». Telle a été la déclaration du Premier ministre Omer Beriziky, de retour de la localité de Befotaka à Tolagnaro, où des membres des forces de l''ordre ont été abattus par des voleurs de bovidés armés lors d''une poursuite.

Face à cette déclaration, Ihanta Randriamandrato, la ministre de l''Élevage, a mis en avant la réalisation d''une étude sur la faisabilité technique de la disposition et la tenue d''une enquête profonde sur le fléau. « Si la suspension des exportations va permettre d''éradiquer le vol de bovidés, je n''y trouve aucun inconvénient à mettre en œuvre la mesure. Tout de même, je pense qu''il faut voir la faisabilité technique afin de ne pas pénaliser le secteur formel au détriment des opérateurs illicites et des réseaux mafieux », souligne la ministre. « Il ne faut pas non plus oublier qu''il y a le commerce intérieur », a-t-elle ajouté.

Outre la suspension, la ministre préconise la mise en place de dispositions d''accompagnement. Selon ses dires, le véritable problème est détourné. « Depuis une dizaine d''années, il n''y a pas eu d''exportations légales, mais les vols de bovidés ont toujours existé. 40 000 têtes par an en sont concernées. On veut détourner l''attention vers autre chose, et contourner le véritable problème en boostant la communication sur les exportations. Avec la suspension, il est nécessaire d''adopter des dispositions de sécurisation, et aussi de la normalisation du circuit commercial de bovidés », soutient la ministre.

La sécurité et le commerce de bovidés font en effet partie de la politique nationale de la filière zébu finalisée récemment, et déjà approuvée en conseils des ministres et du gouvernement.

L''exportation de bovidés a bénéficié d''une autorisation temporaire de juillet 2011 à janvier 2013. Selon les informations émanant du ministère de tutelle, la quantité exportable durant cette période est limitée à 50 000 têtes. Jusqu''à présent, 158 zébus ont été exportés vers les Comores. Un projet de partenariat est en étude avec l''île Maurice dans ce domaine.

Les exportations bovines sont soumises à diverses conditions. Elles sont réservées uniquement au bétail mâle castré, pesant au minimum 300 kilos, en règle par rapport aux procédures de traçabilité et de mise en quarantaine.

Lantoniaina Razafindramiadana/L’Express de Madagascar