La mission ministérielle de la Troïka de la SADC et les groupes politiques se bornent, entre autres, à fixer un calendrier de mise en œuvre de la Feuille de route mais s''''accordent un temps supplémentaire.

Du chemin, il en reste encore à parcourir pour la transition. La Troïka, l''organe de coopération en matière de politique, de défense et de sécurité de la Communauté de développement de l''Afrique australe (SADC) ajourne la décision sur certaines questions brûlantes dont l''élargissement ou la restructuration des institutions transitoires.

« La clé de répartition n''a pas été abordée []]dans la déclaration finale sur le cadre de mise en œuvre de la Feuille de route] », a constaté l''ancien sénateur Robert Razaka, membre du Hery politika mitambatra (HPM), vendredi soir à Antaninarenina. Il commente la déclaration de Marius Fransman, vice-ministre sud-africain des Relations internationales et de la coopération, chef de délégation de la délégation ministérielle de la Troïka, résumant les deux jours de réunions avec les groupes politiques et des membres de la société civile.
 
 De vives discussions

Robert Razaka indique pourtant que la question de l''élargissement ou de la restructuration des institutions a été évoquée et a provoqué de vives discussions lors des réunions. Mais aucune décision n''a été prise à l''issue du rendez-vous. Les déclarations des dirigeants des groupes politiques vendredi confirment les divergences persistantes sur ce sujet.

Norbert Lala Ratsirahonana, conseiller spécial du président de la transition, Andry Rajoelina, s''en tient à la Feuille de route. « Celle-ci est claire en stipulant l''élargissement des institutions et non restructuration », soutient-il.

Mamy Rakotoarivelo, chef de délégation de la mouvance Ravalomanana, et Marcel Miandrisoa, de la mouvance Zafy, apportent pourtant une autre version. « Il s''agit d''une restructuration comme l''indique le projet de cadre de mise en œuvre de la Feuille de route », rétorque ce dernier. En effet, le projet de texte remis par la délégation ministérielle de la Troïka suggère la « recomposition et/ou restructuration des institutions transitoires ». Il se réfère à la version anglaise du document et à une autre disposition de la Feuille de route annulant tous les accords antérieurs à ce document.

Les droits des signataires

Outre le volet concernant l''élargissement ou la restructuration des institutions, d''autres sujets restent en suspens. C''est le cas du rôle et des droits des « signataires principaux », ceux fixés par l''équipe de médiation, et des « signataires secondaires ».

L''une des avancées des deux jours de réunions concerne le calendrier de mise en œuvre de la transition. Dans son discours, Marius Fransman confirme les dates prévues dans le projet de cadre de mise en œuvre de la Feuille de route qu''il propose.  Soit  la nomination du Premier ministre avant le 1er novembre, la formation de l''équipe gouvernementale avant le 17 novembre, la mise en place du Parlement qui prendra son premier acte, à savoir la ratification de la Feuille de route avant le 30 novembre. Il officialise également le choix de la restructuration de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Bureau de liaison de la SADC

Outre la poursuite du dialogue malgacho-malgache, Marius Fransman confirme la mise en place du Bureau de liaison « dans les premières semaines du mois de novembre » pour appuyer la concrétisation de la Feuille de route. En attendant, l''« ambassade de l''Afrique du Sud servira de point de contact » entre les parties concernées.

De leur côté, les grands responsables des Forces armées et des forces de l''ordre refusent de dévoiler les tenants et aboutissants de la réunion entre eux et la délégation militaire du sous-comité de défense et de sécurité de la Troïka de la SADC.

Source : L’Express de Madagascar.