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Madagascar- gouvernement de transition : l’affaire se corse à Mahazoarivo

14 novembre 2011, 20:00

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Madagascar- gouvernement de transition : l’affaire se corse à Mahazoarivo

Omer Beriziky pourra-t-il mettre sur pied son gouvernement ? Rien n''''est moins sûr à quarante huit heures de la date fatidique fixée par la Troïka de la SADC.

Qu''est-ce qui se trame à Mahazoarivo depuis la fin des consultations ? Derrière le calme et la quiétude du Palais se prépare un grand évènement que tout le pays attend depuis deux ans et demi. Mais autant la nomination du Premier ministre Omer Beriziky avait pris quatre heures de retard, autant la formation de son cabinet s''annonce hypothéquée.

D''abord étant donné que les recommandations de la Feuille de route n''ont pas été respectées stricto sensu dès le départ. Au lieu de donner la liste des ministrables, les mouvances Zafy et Ravalomanana ont rajouté les ministères convoités. Le Premier ministre semble ainsi s''être compliqué la vie en sortant du cadre du document de travail qu''il a dit être son seul patron. Il a ainsi accepté une liste additionnelle remise par la mouvance Ravalomanana ainsi que des listes remises par des entités non signataires de la Feuille de route.

Facteurs de blocage

Ensuite, parce qu’il ferait la part belle aux deux mouvances, selon visiblement le souhait de la Troïka, dans la formation du gouvernement. Ce qui pourrait constituer un facteur de blocage dans le processus car on voit mal le président de la HAT et le TGV accepter une telle issue. « Composer un gouvernement moitié trois mouvances, moitié pro-HAT est sans nul doute un facteur bloquant », affirme Hery Rakotobe du Grad Iloafo. C''est d''autant plus inimaginable que les ministrables proposés par les deux mouvances sont loin de faire l''unanimité et risquent de ne pas avoir la caution du président de la HAT qui aura le dernier mot.

Le ministère des Finances et du budget, convoité par la mouvance Zafy et objet d''une véritable cabale actuellement est une des pierres d''achoppement de la formation du gouvernement. L''actuel titulaire au poste en l''occurrence, Hery Rajaonarimapianina est un des piliers de la Transition pour avoir maîtrisé l''inflation et constitué une réserve en devises record de plus d''un milliard de dollars.

L''éloge fait par Andry Rajoelina à son endroit récemment sur BBC en dit long. On s''étonne que les bailleurs de fonds trouvent à redire sur sa gestion alors qu''il a réussi l''exploit de tenir le cap sans la moindre aide budgétaire. Les autres ministères dits « régaliens » mis dans le même sac, donc à distribuer aux entités signataires de la Feuille de route, forment également un élément de blocage. Rajoelina estime légitimement qu''il devrait avoir un quota personnel parmi les départements et que des portefeuilles comme celui des Forces armées, Gendarmerie nationale et Police nationale ne sont pas imputables aux entités politiques.

Vers la rupture ?

Tout porte ainsi à croire que plus on approche de la date du 17 novembre, plus la sortie se rétrécit pour Omer Beriziky. La distance qui sépare Ambohitsorohitra (siège de la présidence)  et Mahazoarivo (Palais du Premier ministre) semble avoir pris de l''importance ces derniers jours. Des indiscrétions font même savoir que la rupture est proche, que la « gourmandise » des mouvances Zafy et Ravalomanana vont empêcher Omer Beriziky de remplir son contrat dans le délai.

Dans ce cas, soit il démissionne, soit il est limogé. Le président de la HAT en tirera les conséquences. D''autres sources avancent néanmoins que le cabinet pourrait voir le jour plus tôt que prévu. Une information relativisée par Mamy Rakotoarivelo de la mouvance Ravalomanana. « La primature nous a promis de nous envoyer une lettre. Nous attendons mais jusqu''à présent, on n''a rien reçu », a-t-il fait remarquer au téléphone.

(Photo : Le Premier ministre Omer Beriziky croise les doigts pour l’accouchement de son cabinet).

(Source: Misaina Rakotondratsima/ L’Express de Madagascar).

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