Les mouvances Ravalomanana et Ratsiraka sont les premières à dénoncer la nomination de Jean Omer Beriziky à Mahazoarivo. Le médiateur Fransman a essayé de les convaincre.

La nomination de Jean Omer Beriziky au poste de Premier ministre «?de consensus?» constitue une nouvelle source de mésentente, surtout entre les partisans de la Haute autorité de la transition et les?deux?mouvances d''''opposition?Ratsiraka?et Ravalo­manana.?Pour?ces dernières, le chef du gouvernement d''union?nationale?proclamé et la modalité adoptée pour le?choisir?ne?remplissent pas les conditions requises. Des critiques touchent aussi la mouvance?Zafy?dans?la mesure où c''était son chef de file, le Pr Albert Zafy qui a proposé le nom de Jean Omer Beriziky comme postulant?au?palais?de Mahazoarivo.

Sans être signataires de la Feuille de route de sortie de?crise,?la?mouvance Ratsiraka et l''aile proche de l''amiral Didier Ratsiraka de l''Avant-garde pour la rénovation?de?Madagascar (Arema)?ont?sans complexe critiqué l''approche qui a amené au choix de Jean Omer Beriziky. Dans un communiqué en date du 29 octobre,?les dirigeants de la mouvance Ratsiraka ont dénoncé le?processus?de?la?veille qu''ils qualifient?d''antinomie même du consensus et de l''inclusivité.
«?L''on n''a même pas daigné demander l''avis des signataires.?

Le?président?de?la Transition lui-même a avoué urbi et orbi que c''était lui et et lui?seul?qui?avait?choisi?Omer Beriziky. (…) En effet, s''il n''y a pas eu de consensus entre les six premiers noms de Premier ministrable, il fallait demander l''avis des entités et des mouvances. Nous rappelons que c''était la procédure adoptée à Maputo 2?», mentionne clairement le document.

Conférence au sommet

Cependant, les mêmes responsables politiques ont voulu rester objectifs dans leur démarche en avançant qu''ils?n''avaient?aucune inimité particulière contre la personne?de?M.?Beriziky, encore moins?à?l''encontre?de?la mouvance Zafy, mais ils récusent?la?procédure.?«?M. Beri ziky?peut très bien être un Premier ministre de consensus au cours d''une conférence au sommet organisée à l''issue de négociations entre Malgaches, que nous espérons tous être libres, franches et loyales?», a indiqué?l''ancien?député d''Ambositra,?Heritafika Ratsimbazafy, dimanche, dans un entretien. En fait, la mouvance Ratsiraka continue d''insister sur la nécessité de tenir une conférence au sommet des chefs de file de mouvances?élargie?aux autres dirigeants politiques.

De?son?côté,? Mamy Rakotoarivelo, chef de délégation?de?la?mouvance Ravalomanana aux négociations de sortie de crise, aurait averti l''opinion d''un éventuel retrait de sa formation politique  dans la mise en œuvre de la Feuille de route, ainsi que d''une éventuelle abstention à proposer des noms de ministrables.

En attendant, des indiscrétions ont confié qu''une rencontre entre l''ancien président de la République en exil?en?Afrique?du?Sud, Marc Ravalomanana et Marius Fransman, chef de mission de la Troïka de la SADC pour Madagascar, était prévue ce lundi. 

 Vendredi, lors de la proclamation?du?Premier ministre de consensus au palais d''Iavoloha,?la?mouvance Ravalomanana a quitté la salle, après avoir appris que c''était Jean Omer Beriziky qui?succédait?au?général Camille?Vital?à Mahazoarivo.

(Photo : Jean Omer Beriziky (à g.) reçoit les clés de Mahazoarivo des mains de Camille Vital ).

(Source : L’Express de Madagascar.)