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Mayotte : Journée de trêve après une nuit d’émeutes

20 octobre 2011, 20:00

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Mayotte : Journée de trêve après une nuit d’émeutes

Le calme est revenu jeudi  à Mamoudzou. Une marche blanche a été organisée dans la matinée en hommage à l’homme décédé mercredi lors d’affrontements avec la police.

Les barrages de la veille fumaient encore sur la rocade de Mamoudzou quand des centaines de personnes se sont donné rendez-vous à M’tsapéré, village de la commune de Mamoudzou dont était originaire Ali El Anziz. D’autres groupes se sont ensuite joints à la foule formant un défilé de plus de 5 000 personnes qui ont convergé vers le centre-ville, pour une dernière prière sur les lieux de l’accident.

En tête du cortège, les M’tsapérois s’étaient habillés en rouge, couleur symbole du village. Aucune force de police pour encadrer la marche qui s’est malgré tout déroulée dans le calme. Le cortège s’est dirigé à pas rapide vers le centre-ville de Mamoudzou, avant de se masser sur la place de la République. Sur l’estrade posée devant le comité de tourisme, les syndicalistes ont pris le micro pour appeler au calme et au recueillement. Les manifestants se sont rapidement dispersés en direction de M’tsapéré pour d’autres prières. L’appel a visiblement été entendu puisque le centre-ville de Mamoudzou est resté désert tout le reste de la journée. L’enterrement d’Ali El Anziz devait se dérouler ce vendredi mais il sera différé. Une contre-expertise de l’autopsie a été demandée par l’avocat de la famille.

Les premiers résultats de l’autopsie pratiquée jeudi après-midi par un médecin légiste venu de La Réunion, révèlent que la mort a été causée par des blessures au cœur, causées par des côtes fracturées liées à un massage cardiaque mal fait. Des hématomes profonds ont notamment été notés. En revanche, "on ne sait pas pourquoi il s’est effondré", explique Philippe Faisandier, le procureur de la République. "L’hypothèse du tir de flashball reste donc d’actualité. Mais rien n’est établi."

On apprend également que l’inhalation de gaz lacrymogène peut aussi avoir causé un malaise notamment parce que la victime était un gros fumeur. Une hypothèse soulevée par le légiste à la vue des poumons d’Ali El Anziz. Or, il est connu qu’un gros consommateur de cigarettes peut être sujet à des malaises s’il inhale du gaz lacrymogène. Des prélèvements effectués doivent être envoyés en métropole pour des analyses et établir la vérité sur ce décès.

Par ailleurs, depuis le début des événements de Mayotte, une sorte d’exode s’organise. Tous les jours, des résidents quittent l’île au lagon pour rejoindre La Réunion ou la métropole (France). La compagnie France Ô a notamment proposé aux salariés qui le souhaitent de se faire rapatrier.

(Le Journal de l’île de la Réunion)

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