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Transport aérien ou maritime : des enjeux éternels pour les Iles de l’océan Indien ?

24 septembre 2011, 20:00

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Transport aérien ou maritime : des enjeux éternels  pour les Iles de l’océan Indien ?

Union économique des Iles de l’Océan Indien, le Forum est un laboratoire d’idées doublé d’échanges entre professionnels à la recherche de marchés ou de débouchés dans la zone. Un challenge pour la région à condition que tout cela ne reste pas théorique.

Le 7ème Forum des Iles de l’Océan Indien prendra ses quartiers cette année du 14 au 26 octobre à Fort Dauphin (Madagascar). Il s’était tenu il y a deux ans à Mayotte qui avait rejoint cette organisation en 2007 seulement, et avait eu lieu l’année dernière aux Seychelles.  Ce Forum  réunit les îles de La Réunion, Maurice, Madagascar, Comores, Seychelles et Mayotte.

Vers une économie régionale intégrée

Son but est décliné par Jean-Martin Rakotozafy, président de la CCI de Madagascar: « consolider une économie régionale intégrée ». Car c’est le pari que la coopération régionale n’a pas encore gagné, loin s’en faut : faire de ces îles, pauvres pour la plupart, voire très pauvres, un atout dans leur union. « Nous ne sommes distants au plus loin que de 600 km, mais n’avons pas de coopération économique assez poussée pour pouvoir développer nos entreprises » soulignait le président de la CCI malgache.

Et en dehors de la mise en place d’un label Iles Vanille qui doit encore faire ses preuves, mêmes pour les Iles qui contrairement à Mayotte n’ont pas pris le train en marche, les avancées des précédents Forum ne sont pas légions. La preuve : la problématique des liaisons aériennes entre ces Iles, abordée depuis 2 ans au moins, n’a pas débouché sur grand chose.  Alors que selon François Perrin, directeur de l’Action économique à la CCI, « c’est grâce au Forum qu’Air Madagascar s’est installée, proposant des liaisons directes entre Mayotte et la grande île ».Autre avancée à imputer au Forum : « la liaison haut débit qui bien qu’irréversible n’empruntait pas la meilleure des formules au départ ».

« L’essentiel est dans les rencontres B2B (Business to business), qui aboutissent à de véritables échanges commerciaux et des opportunités de marchés » rappelait Pierre-Louis Perrin, directeur de la CCIM, soit une vingtaine de « courants d’affaire » qui se sont développés autour des entrepreneurs mahorais sur les plus de 1000 rencontres d’il y a 2 ans à Mayotte.

Cette année, lors du Forum économique, les implications des Iles de l’Océan Indien dans les marchés communs d’Afrique de l’est et du Sud (COMESA), d’Afrique australe (SADC) et la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) seront étudiées, ainsi que le volet tourisme et la stratégie d’accès aérien pour la région, mais aussi la question vitale de la gestion des déchets, la sécurité alimentaire ou les transports maritimes. Alors que sur ce dernier point, une étude récente prouverait la non viabilité de ce type de transport dans l’océan Indien et alors qu’aucun échange commercial par mer n’existe entre Mayotte et ses voisines aux Comores.

It’s a long way !

Les récents voyages de l’équipe dirigeante de la Collectivité mahoraise à Madagascar se sont traduits par une forte attente des échanges avec la grande Ile. Lors de la Foire agricole, Daniel Zaïdani, président du Conseil régional mahorais,  avait même parlé de la possibilité d’importer du bœuf de Madagascar, alors que l’embargo européen sur les exportations de viandes de bœuf  malgache a été levé en juillet. Des contraintes techniques comme la non conformité des abattoirs sont encore un frein, mais il y a beaucoup à attendre d’une coopération économique entre les iles, alors qu’un des thèmes du livre blanc de l’Union des Chambres économiques de l’Océan Indien (UCCOI) est la libre circulation des hommes et des marchandises… it’s a long way !

Pourquoi avoir choisi Fort Dauphin ( photo) et pas Tananarive ou Tamatave pour abriter cette édition du Forum économique des Iles? « Parce que nous voulons mettre en avant les potentiels de la ville : un port qui peut accueillir des navires de forts tonnage, la possibilité de mettre en place une zone franche pour 400 entreprises intéressées, et le développement de ressources halieutiques (crevettes, langoustes) ou bien encore le développement de la pêche industrielle » répond  Jean-Martin Rakotozafy, président du CCI de Madagascar.

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