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Organisation du scrutin

L’opposition exprime ses craintes

20 octobre 2024, 15:00

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L’opposition exprime ses craintes

Les dirigeants de l’Alliance du changement – Navin Ramgoolam, Paul Bérenger, Ashok Subron et Khushal Lobine – ont eu une rencontre, vendredi, avec la commission électorale. Selon des informations fournies,plusieurs sujets ont été mis sur le tapis.

Parmi ceux-ci, a-t-on expliqué, ce sont les amendements à la National Assembly Elections Regulations de 2014, le 7 octobre. Si avant tous les candidats d’alliance ou de parti avaient droit à deux polling agents par salle de classe, désormais, tel ne sera plus le cas. «On a bien compris qu’il sera question d’un seul polling agent par alliance ou parti, comme c’est le cas pour un candidat indépendant.» Mais, indique Rakesh Bhuckory, campaign manager de Navin Ramgoolam au no 5 (Pamplemousses-Triolet) et membre de l’équipe qui se penche sur le dossier élection, plusieurs problèmes surgissent avec cette modification.

Premièrement, souligne ce dernier, les deux polling agents travaillent habituellement en tandem dans une salle de classe – l’un vérifie les votants, dont leur pièce d’identité ; et l’autre cherche les noms sur la liste en sa possession. «Or, tel ne sera pas le cas. Comment voulez-vous qu’une personne seule travaille dans une salle de classe de 7 heures du matin à 17-18 heures. Li pa bizin al manze ? Al twalet ? Si ariv sa ki pou arive ? Pa pou ena polling agent dan klas... C’est comme si on faisait dix pas en arrière alors que la polémique enfle depuis 2019 quant aux truquages.» On a fait comprendre à la commission électorale que c’était inacceptable et qu’il n’y a pas eu de consultation à cet effet. Selon la commission électorale cependant, la raison est de limiter le nombre de personnes dans les salles de vote.

Deuxième sujet abordé, la transportation des urnes. Si l’Alliance du changement mettait l’accent sur le décompte de voix le même jour et que les urnes ne bougent pas, pour des raisons de logistique, ce ne sera pas possible pour ces élections générales. Ainsi, l’Alliance du changement demande qu’il y ait uniquement des camions attitrés pour la transportation des urnes dans les centres pour le décompte. «En 2019, il y a eu des vans, on s’en rappelle mais aussi plusieurs agents n’avaient pas eu le droit de prendre place à bord. On demande des camions mais aussi que nos agents peuvent faire partie du voyage aussi bien que des officiers de la commission électorale pour le bon déroulement», explique Rakesh Bhuckory.

Autre point discuté, la possession de téléphone portable dans l’isoloir.«On sait tous qu’il est interdit de prendre des photos des bulletins dans l’isoloir mais on demande nous à notre niveau que les votants ne puissent pas y accéder avec les téléphones portables. Il s’agit là d’une recommandation.» L’alliance est, cependant, contente que la commission électorale leur a donné la garantie qu’il n’y aurait pas de computer room cette fois-ci. Par ailleurs, cette année, les agents n’auront pas le droit de s’approcher du nomination centre à moins de 200 mètres, pour le Nomination Day. «Une première aussi. Cela forme partie du folklore des élections qu’il y ait un défilé lors du Nomination Day, mais ce ne sera pas pareil cette année.»

Rakesh Bhuckory explique qu’une autre réunion avec la commission électorale est prévue demain. «Ce sera avec les techniciens de l’alliance, y compris moi?même, que nous allons évoquer les opérations pour ces élections.» Ce dernier soutient aussi avoir demandé le nombre de bulletins qui seront imprimés et le leader Navin Ramgoolam a confirmé que ce sera bien le Government Printing qui s’en chargera.

Notre interlocuteur a dit vouloir connaître le nombre de bulletins qui seront imprimés car, dit-il, il a trouvé étrange certains chiffres en 2019, par exemple, le fait que dans la circonscription no5, il n’y avait que 610 bulletins en plus qui avaient été imprimés en plus du nombre d’habitants alors qu’au no 8 – fief de Pravind Jugnauth – il y avait eu un surplus de 3 857 bulletins. «Pourquoi ?», s’est-il demandé. Pour rappel, après les élections de 2019, il y a eu plusieurs couacs, comme des bulletins qui se sont retrouvés à l’extérieur des centres de vote ou encore l’épisode T-square, d’où le fait que désormais l’opposition ne veut rien laisser au hasard, même si les trucages pour ces élections n’ont jamais pu être prouvées.