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Éducation

Arvin Boolell : «Ne plus s’appuyer sur un modèle unique pour tous mais un système segmenté»

3 octobre 2024, 10:00

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Arvin Boolell : «Ne plus s’appuyer sur un modèle unique pour tous mais un système segmenté»

Le leader de l’opposition estime qu’il est grand temps de repenser aux fondements du système éducatif.

Les examens du National Certificate of Education (NCE) ont débuté mercredi dernier tandis que ceux du PSAC Grade 6 commencent le 22 octobre. Les épreuves du School Certificate et du Higher School Cetificate se poursuivent également. Un nombre croissant d’élèves se retrouvent pris dans un système de compétition intense, avec des taux d’abandon scolaire en constante augmentation.

Le leader de l’opposition, Arvin Boolell, déclare qu’il est grand temps de repenser aux fondements du système éducatif actuel qui commence par le Primary School Achievement Certificate (PSAC), suivi de l’Extended Programme pour certains élèves. En effet, de nombreux élèves se retrouvent en difficulté à travers ce processus, surtout ceux inscrits dans le programme Extended Stream, initié après leur échec aux examens du NCE. «Il y a un besoin de “constructive destruction”. L’idée est de ne plus s’appuyer sur un modèle unique pour tous, mais de proposer un système à plusieurs vitesses, avec une attention particulière pour les élèves en difficulté», affirme Arvin Boolell.

Le système actuel, qui prévoit des étapes comme l’Extended Programme (EP) pour les élèves en difficulté, ne semble pas être une réponse adéquate. L’initiative du programme Bright Up, qui vise à rediriger les élèves en échec vers des centres de formation du Mauritius Institute of Training and Development (MITD) ou à des activités physiques supervisées par le ministère de la Jeunesse et des Sports, illustre cette impasse. En effet, sur environ 3 600 élèves concernés par l’EP, seuls 865 ont rejoint le programme Bright Up, et plus de la moitié l’ont ensuite abandonné. Pour le leader de l’opposition, cela reflète un système qui ne parvient pas à s’adapter aux besoins diversifiés des jeunes, particulièrement ceux confrontés à des difficultés en matière de littératie et de numératie.

Arvin Boolell propose une approche plus segmentée, ce qu’il appelle un «système à trois voies». Ce modèle viserait à prendre en compte les différences d’apprentissage chez les élèves. Il estime que les élèves ayant des difficultés, qualifiés de «lents», requièrent un soutien particulier, à travers un accompagnement sur mesure pour garantir leur réussite à long terme. Pour cela, il plaide pour une réforme du Mauritius Institute of Education (MIE) afin de rendre la formation des enseignants plus ciblée et efficace. De plus, Arvin Boolell estime que les jeunes diplômés désireux d’enseigner ne devraient pas être dissuadés simplement parce qu’ils ne sont pas détenteurs du Post Graduate Certificate in Education (PGCE). «Il faudra adapter les écoles aux besoins actuels, en tirant des leçons des anciennes expériences en matière d’éducation vocationnelle», dit-il.

Le leader de l’opposition rappelle également que suite à une question parlementaire sur les élèves dans l’Extended Stream, la ministre de l’Education, Leela Devi Dookun-Luchoomun, avait indiqué que des 3 600 élèves dans l’Extended Programme, seuls 71 avaient réussi. «Une refonte globale du système éducatif s’impose, avec un accent sur la revalorisation des compétences et une meilleure intégration des jeunes à travers un accompagnement adapté à leurs besoins individuels. Le modèle actuel est obsolète, et seul un changement radical permettra à l’île Maurice de mieux préparer sa jeunesse pour l’avenir.»

Arvin Boolell a par ailleurs eu une réunion mercredi dernier avec la Fédération des directeurs d’écoles privées, confessionnelles et non-confessionnelles, et le porte-parole sur l’éducation, Mahend Gungapersad. Ils ont abordé plusieurs problématiques telles que la formule de subvention, les conclusions des rapports techniques, ainsi que les problèmes chroniques et croissants des élèves, y compris la lutte contre la drogue en milieu scolaire.