Le judo mauricien est en deuil avec le décès de Marie-Michèle Saint-Louis Durhone à 55 ans, l’une de ses plus illustres championnes.

Marie-Michèle nous a quitté aux petites heures de ce vendredi à la suite d’une longue maladie. Elle restera, cependant, à jamais gravée dans la mémoire de nombreux Mauriciens pour les exploits qu’elle a accomplis. Elle a, en effet, écrit l’histoire du judo et du sport Mauricien en devenant la première judokate à être couronnée championne d’Afrique. C’était lors de l’édition de 1992 qui se tenait chez nous au gymnase Pandit Sahadeo. Marie-Michèle concourait chez les -72 kg. Six années, elle savourait sa 2ᵉ consécration continentale. Chez les -78 kg cette fois-ci. C’était au Sénégal. Elle reste d’ailleurs, à ce jour, l’unique Mauricienne avec le statut de double championne d’Afrique.

Elle a régné en maître dans sa catégorie, sur le plan local, durant plus d’une décennie. De

1993 à 2003, elle n’avait pas d’adversaire à sa mesure sur le plan régional également, puisqu’elle remporta l’or aux éditions 1993, 1998 et 2003 des Jeux des Iles de l’Océan.

Marie-Michèle Saint-Louis Durhone compte aussi une participation aux Jeux Olympiques, soit ceux d’Atlanta en 1996.

L’Express présente ses sympathies à son mari, Ricardo, sa fille, Tracy et toutes ses proches et amis.

Dans nos archives

Si mes Jeux des îles…

Marie-Michelle St Louis: «J’ai accepté de combattre dans la catégorie +78 kg»

Nous sommes en 1998, La Réunion accueille la cinquième édition des Jeux des îles. Les compétitions de judo se déroulent à Champ-Fleuri. Je viens de devenir championne d’Afrique dans la catégorie -78 kg. Et là surprise, nous apprenons lors de la réunion technique que ma catégorie a été enlevée. La Réunion pensait ainsi m’éliminer d’entrée.

Sur le coup, j’ai fondu en larmes. J’étais désemparée. Mais mon entraîneur, Joseph Mounawah, m’a dit alors que nous allions changer de stratégie. J’allais intégrer la catégorie des lourdes, des plus de 78 kg.

J’ai pu compter alors sur le soutien de mon mari, Ricardo Durhone. Il a su trouver les mots qu’il fallait pour me motiver. Il m’a dit : «Tu es championne d’Afrique, tu es forte mentalement, tu es une battante. Fais-le, relève ce défi.» Et j’ai accepté de combattre dans la catégorie +78 kg.

J’ai donc bu de l’eau en quantité avant de monter sur la balance et j’ai été engagée chez les lourdes. Mes adversaires étaient plus lourdes que moi mais j’ai combattu avec toute ma rage de vaincre. Je voulais montrer qui était Marie-Michelle St Louis.

Il y avait une Malgache, une Seychelloise et une Réunionnaise. J’ai livré trois combats en individuel. Je me suis retrouvée en finale face à la Seychelloise Finesse. J’ai enlevé l’or. Et j’ai réédité mon exploit en open par la suite.

La sélection mauricienne était soudée. Il y avait une vraie solidarité qui s’est manifestée au-delà des Jeux de 1998. C’est pour cela qu’en 2003, pour la première fois dans l’Histoire, Maurice a obtenu la médaille d’or par équipe chez les filles.

…étaient contés

Palmarès

1991 Vice-championne d’Afrique (-72 kg)

1992 Championne d’Afrique (-72 kg)

1998 Championne d’Afrique (-78 kg)

Participation à plusieurs compétitions internationales

JIOI : participation aux Jeux de 1990, 1993, 1998 et 2003

1990 : Médaille de bronze (+72 kg)

1993 : Médaille d’or (+72 kg)

1998 : Médaille d’or (+ 78 kg) et en open

2003 : Médaille d’or (+ 78 kg) et par équipe

Robert d'Argent