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Portrait

Charlène Soobben: Vivre les jeux olympiques et paralymiques de l’intérieur

31 août 2024, 17:00

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Charlène Soobben: Vivre les jeux olympiques et paralymiques de l’intérieur

Charlène Soobben, assistante exécutive du Pôle Business au COJO.

Charlène Soobben, Française d’origine mauricienne, mesure la chance qu’elle a d’avoir vécu de l’intérieur les Jeux Olympiques de Paris entre les 26 juillet et 11 août derniers et de le vivre une fois de plus aux Jeux Paralympiques, qui se sont ouverts mercredi. Recrutée depuis 18 mois en tant qu’assistante exécutive du Pôle Business du Comité organisateur des Jeux Olympiques (COJO), cette jeune quadragénaire gère l’agenda des plusieurs directeurs du COJO et vit à 100 à l’heure, savourant chaque moment en sachant que c’est l’expérience de toute une vie. Portrait.

Charlène Soobben, avec qui nous avons communiqué par mél depuis le début des JO, est née dans le département des Yvelines en Île de France, voilà 43 ans. Ses parents, qui sont Mauriciens, sont venus s’installer en France dans les années 80. La jeune femme a complété ses études secondaires à Paris avant de suivre un cours pour obtenir un diplôme d’assistante de communication et assistante de manager. Après quoi, elle a été admise à l’université de Versailles où elle a obtenu, avec une Mention Bien, une licence en management et organisation d’entreprise, option gestion de projets.

Charlène Soobben a ensuite pris de l’emploi dans un établissement bancaire de transfert d’argent international où elle a exercé comme Office Manager, assistante de direction et assistante personnelle du directeur général et du président du directoire et ce, pendant 12 ans.

Universel

Le sport, raconte-t-elle, a toujours fait partie intégrante de sa vie. «Le sport fait partie intégrante de ma vie. Je regarde les compétitions depuis mon jeune âge. C’est mon père qui m’a initiée au sport, aux ambiances sportives et aux valeurs qui l’entourent, aux championnats, aux compétitions, au dépassement de soi et aux challenges. Les Jeux Olympiques sont sans conteste mes meilleurs souvenirs d’enfance dans le domaine sportif. Je regarde les compétitions sportives en général mais les JO c’est universel !», raconte-t-elle.

Elle ne s’est pas contentée de suivre les compétitions à la télévision mais pratique aussi du sport. «J’ai toujours fait du sport. Aujourd’hui, je m’adapte à un rythme aligné à ma vie de femme et de maman (NdlR : elle a un fils de 20 ans) : le running et l’athlétisme sont les disciplines qui me correspondent en termes d’émotions et de résultats, je les pratique chaque semaine.»

Quand elle a su que le COJO recrutait, cette jeune femme, qui a gardé des liens avec Maurice au point d’y venir régulièrement avec ses parents durant l’enfance et de nos jours, tous les trois à quatre ans, a postulé pour y faire partie. «Dans ma tête, intégrer le comité d’organisation allait me permettre d’allier ma passion et mes compétences professionnelles sur un projet unique. De plus, travailler sur une expérience extraordinaire, qui se déroule à Paris, une des villes du monde que j’adore, m’a motivée davantage ! C’est unique dans une vie de travailler pour ce type de projet, qui est le plus grand événement planétaire en 2024 et tout comme les sportifs, on se prépare mentalement et physiquement.» Et puis, après 12 ans dans le secteur financier, Charlène Soobben souhaitait quitter ce domaine pour s’orienter vers un secteur professionnel aligné à ses valeurs de vie.

Elle a été recrutée au COJO en mars 2022, 18 mois avant l’ouverture des JO. Elle a agi et le fait toujours en tant qu’assistante exécutive du Pôle Business, étant rattachée au directeur exécutif senior du développement des Affaires commerciales et des partenariats, ainsi qu’au directeur exécutif senior des Opérations commerciales et expérience spectateur. «Je travaille également avec la directrice Ticketing, la directrice Hospitalités, le directeur Licensing et la directrice en charge des partenariats. Mon rôle est d’assister les directeurs et accompagner tout mon service sur l’accomplissement de tâches administratives et la mise en oeuvre de procédures internes.»

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Tourbillon

Depuis l’ouverture des JO, sa vie a été un tourbillon mais elle est loin de s’en plaindre. «J’ai eu la charge de l’organisation des déplacements, la gestion de l’agenda des directeurs, je me suis occupée de l’organisation de rendez-vous en interne ou externe avec les parties prenantes du projet, de l’organisation de Team Meeting, de l’application des procédures au sein de mon service. Je me suis aussi occupée de la facturation et je suis en support administratif pour l’ensemble des collaborateurs du département.» Elle s’est aussi chargée des demandes d’accréditation, a fait des visites du village des athlètes et s’est rendue sur les sites de compétitions. «Et il fallait surtout rester disponible auprès des directeurs selon les sujets et les urgences à gérer au jour le jour durant les JO. Il fallait avoir beaucoup de réactivité.» La partie la plus facile de son travail a été l’organisation des voyages et des déplacements. «Comme je voyage régulièrement, cela a été assez simple d’anticiper les trajets. J’ai des logiques d’organisation dues à mon expérience personnelle.»

Et la partie la plus difficile du travail ? «La plus dure a été la gestion d’agendas complexes, qui changent tous les jours. Réunir des directeurs ayant des agendas bloqués et complexes sur des sujets urgents et impératifs n’est pas chose facile et la gestion du stress, la planification et le sens logique sont des atouts impératifs.»

Être d’origine mauricienne au sein du COJO pour Charlène Soobben représente une occasion de faire connaître Maurice et «de valoriser la femme mauricienne sur un poste à responsabilité.» Appelée à dire si elle se sent plus Mauricienne ou Française, Charlène Soobben déclare qu’elle se sent d’abord «femme. Je suis l’équilibre des deux nationalités. L’une et l’autre sont indissociables de qui je suis, mon histoire, mon parcours. C’est mon identité et celle de ma famille. J’aime autant l’Île Maurice que la France et la plupart de ma famille est basée à Maurice et donc, ce sont mes racines et je ne peux vivre sans elles. J’aime mon pays d’origine et mon identité, ainsi que mon pays de naissance, son histoire et la vie que j’ai construit ici.» Si elle a pu lors des JO rencontrer des athlètes et le personnel mauricien au village des athlètes, elle n’a pas été en mesure de les revoir par la suite. «J’espère me rattraper aux Jeux Paralympiques.»

Bien qu’elle soit basée au comité, elle a pu aller sur les sites de compétition durant les JO au Stade de France pour l’athlétisme, au Château de Versailles pour le cross-country, au Bourget pour l’escalade, à Villepinte pour la boxe, à Saint-Denis au village des athlètes, à la Tour Eiffel pour le beach-volley, sur le pont Alexandre III pour le triathlon et au Grand Palais pour le taekwondo. «En fonction des besoins professionnels, j’irai sur d’autres sites durant les Jeux paralympiques.»

Autant dire qu’elle s’y rendra, comme elle l’a fait pour les JO, au pas de course. Si elle n’a pas eu d’attente particulière pour les JO par rapport à la France, elle n’en a pas non plus pour les JP car «nous avons atteint de beaux objectifs. Les JO se sont bien déroulés. Par contre, par rapport à l’Île Maurice, je trouve qu’il manque beaucoup de structures et d’encadrement pour révéler les pépites sportives de l’île. J’espère qu’à l’avenir, il y aura plus de Mauriciens représentés dans plus de disciplines et que le sport et les athlètes seront plus valorisés.» Charlène Soobben ignore ce qu’elle fera en termes professionnel après le 8 septembre, à la clôture des JP. «Mais je suis ouverte à toutes les opportunités professionnelles, à l’étranger et en France, et ce dans le domaine sportif, de l’administration ou de l’évènementiel. J’aimerai me diriger également vers les relations internationales et diplomatiques entre la France et Maurice. Je continuerai grâce à mon expertise métier à tenir mon rôle d’assistante exécutive et administrative.» En parallèle, elle continuera à développer sa société ASA Office, ouverte en février 2020, en tant qu’administratrice dans le secteur artistique. «Mais avant toutes choses, à l’issue de ces jeux, je prendrai trois semaines de vacances bien méritées pour faire la transition de cette expérience incroyable !» Comme on la comprend…