L’annonce par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, lors de l’inauguration mardi dernier d’une Sports Arena à Plaine-Verte, de l’introduction d’un «Athlete Welfare Scheme» destiné à nos élites, ne peut qu’être saluée. Cette mesure répond à un devoir, selon le PM, de soutenir ces derniers, qui font la fierté de notre pays à l’international, quand ils sont en difficulté ou blessés.

Voici ce qu’elle préconise : un remboursement maximum de Rs 250 000 aux sportifs pour se faire soigner dans le privé dans le cas où les traitements dont ils ont besoin ne sont pas disponibles dans nos hôpitaux publics. Les athlètes sont aussi, désormais, éligibles à se faire rembourser à hauteur de 50%, avec un plafond maximal de Rs 50 000, pour tout achat ou location d’équipements nécessaires à leur préparation pour leurs compétitions. Un support financier de Rs 120 000, décaissé en tranches égales sur une période de six mois, sera également offert par l’État aux athlètes blessés ou se retrouvant en situation d’incapacité physique.

Ces mesures n’ont pas laissé indifférente la communauté sportive. Elles ne peuvent que rassurer et booster nos athlètes dans leur quête de performance. Cependant, il faut bien définir les modalités. Par exemple, dans le cas de la première mesure citée, il peut arriver, comme nous l’a expliqué un coach, que certains traitements, bien qu’ils soient disponibles dans les hôpitaux publics, prennent cependant du temps, alors que l’athlète ne peut pas se permettre d’attendre et a besoin de ceuxci illico. Il n’a ainsi d’autre choix que de se tourner vers le privé. Se fera-t-il rembourser dans cette situation précise ?

Petite parenthèse pour dire qu’un «scheme» du genre, adapté aux besoins réels de nos artistes, qui eux-aussi font la fierté de notre île, au prix de nombreux efforts et sacrifices, et des conditions de travail souvent très compliquées, ne peut qu’être bienvenu.

Si je ne doute pas des bénéfices qu’il apportera à nos sportifs, une question m’a toutefois instantanément traversé l’esprit en entendant l’annonce de «l’Athlete Welfare Scheme». Pourquoi maintenant ? Pourquoi précisément à la veille de la dissolution du Parlement, prélude aux prochaines élections générales ?

Pour les politiciens, chaque «move» est calculé en fonction du capital politique qu’ils peuvent en tirer. Et quand c’est ainsi, certaines annonces, aussi intéressantes et utiles soient-elles, peuvent perdre un peu de leur poids, car elles sont alors perçues comme un outil de séduction. Il y a des choses qui vont au-delà de la politique et les performances et le bien-être de nos athlètes en font partie…