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Dans la presse du… 18 septembre 2007

Le PMSD quitte l’Alliance sociale

18 septembre 2023, 21:55

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Le PMSD quitte l’Alliance sociale

Maurice Allet et Eric Guimbeau, peu avant minuit, au domicile de ce dernier, après la réunion du bureau politique qui a approuvé le retrait à l’unanimité.

Les Bleus se sont réveillés. Et ont décidé de claquer la porte de l’Alliance sociale, indique l’express du mardi 18 septembre 2007. À contrecoeur peut-être mais la décision a néanmoins été prise la veille au soir au cours d’une réunion houleuse. «Nou finn ale», c’est avec ces mots remplis de regret que Maurice Allet, leader du Parti mauricien social-démocrate (PMSD) nous a confirmé la nouvelle.

Toutefois, même si le PMSD siégera dans l’opposition, il ne soutient aucun parti. Ce qui ne devrait avoir aucune influence sur le poste de leader de l’opposition, le MSM demeure le parti comptant le plus de députés dans ce camp.

De plus, au niveau des municipalités, les deux conseillers bleus, Daniel Emilien et Norbert Froget, siégeront dans l’opposition à Beau-Bassin - Rose-Hill.

Le départ du PMSD en aura surpris plus d’un. À hier matin, la position de Maurice Allet était claire : il n’avait aucune intention de se séparer de Navin Ramgoolam «à moins qu’il ne me dise qu’il n’a pas besoin de moi». Il disait attendre une réunion avec le Premier ministre avant de prendre une décision quant à l’avenir de son partenariat avec l’Alliance sociale (AS).

Or, quelques heures plus tard, quand Maurice Allet rencontre les membres de son comité consultatif et qu’il explique sa position, ces derniers s’en prennent à lui et exigent le retrait de leur parti de l’AS.

«Ils écoutent la radio, ils regardent la télévision et ils ont mal digéré les commentaires de Ramgoolam à notre égard», a affirmé à l’express un Maurice Allet, triste à l’issue de la réunion de l’exécutif du PMSD.

Alors qu’il tentait d’expliquer à ses collègues qu’il attendait une rencontre avec le Premier ministre depuis jeudi dernier, ces derniers se sont élevés contre le fait que Navin Ramgoolam fasse autant attendre leur leader. «Ki pou pe pren nou ?» certains membres auraient demandé.

Il semble que Maurice Met aurait informé Navin Ramgoolam de la décision des Bleus au cours d’une conversation téléphonique après la réunion. Le leader du PMSD aurait exprimé ses regrets et aurait reproché au Premier ministre d’avoir mis du temps à le rencontrer. Ce dernier aurait prétexté un emploi du temps chargé. On ne sait pas à ce stade si Ramgoolam a tenté de retenir ce partenaire.

Des informations non confirmées indiquent qu’Eric Guimbeau, le leader adjoint, serait derrière la décision du PMSD de quitter l’AS en menaçant de démissionner du PMSD si son parti ne le suivait pas.

Eric Guimbeau était devenu une épine dans les relations entre le PMSD et l’Alliance sociale depuis un moment. À tel point que la patience politique de Navin Ramgoolam était presque arrivée à terme dimanche. Longtemps impassible, le Premier ministre avait affiché son irritation : «Eric Guimbeau pa mon bondie sa !» Hier encore, il nous a confirmé sa position : «J’ai un mandat clair de la population.» Comprenez qu’Eric Guimbeau, lui, n’en a pas.

Contacté dans l’après-midi d’hier – avant la décision des Bleus de partir – le Premier ministre n’était pas tendre envers Eric Guimbeau et disait ne pas comprendre son problème. «Il est en train de mal interpréter mes propos. Je dis qu’il est normal que des gens qui habitent sur des terres appartenant à l’État et qui ont fait des constructions sur ces terres paient la Campement Site Tax. Cette position découle d’un raisonnement économique. Guimbeau interprète cela comme une sortie contre les blancs. Y a-t-il quelque chose que je ne comprends pas ? Et c’est moi le raciste ?»

Jeudi dernier, Navin Ramgoolam a eu l’occasion de dire à Maurice Allet ce qu’il pensait. Les deux hommes s’étaient rencontrés lors d’un banquet offert par les fédérations chinoises. Il aurait affirmé qu’il était «en colère contre les prises de position de Guimbeau» après le fameux discours d’Union Park. Ce dernier avait réagi violemment au discours de Ramgoolam concernant les «clubs privés».

À hier après-midi donc, Navin Ramgoolam en avait assez d’Eric Guimbeau et de ses déclarations. S’attendait-il cependant au départ des Bleus ? La question reste posée. Mais il ne semblait pas pressé de rencontrer le leader du PMSD malgré les promesses. Il part en mission jeudi.

Et même Maurice Allet, à qui Navin Ramgoolam avait promis un ministère, a dû se plier devant la frustration de ses pairs.

Eric Guimbeau, lui, réagit : «Le problème a commencé quand des députés nous ont traités d’accapareurs, de «rent-seekers», de gangsters, etc. Depuis, nous ne nous sentions pas à l’aise au sein de l’Alliance sociale. Par la suite, les choses ont empiré pour arriver au terme de «dinosaures». Le n°1 s’y mettait aussi. Un père de famille aurait dû considérer comme égaux tous les membres de sa famille. Il y a eu un refus d’ouverture envers la communauté blanche. Le Premier ministre dit qu’il est un rassembleur et qu’il parle d’unité nationale ! C’est incohérent. Ses propos ont fait déborder le vase. Une communauté se sent exclue. Mo kalite la pa konte li dan linite nasional ?

«Notre priorité, pour l’heure est la consolidation du PMSD. Ensuite, nous allons oeuvrer pour une alternance. Dans l’opposition, nous tenterons de rétablir le dialogue entre les différents partis. Nous serons des facilitateurs dont l’objectif est de rallier toutes les composantes de l’opposition.»