• Arvin Boolell : «Xavier-Luc Duval pli gran prostitie de la politik!»

«Delo pou arete 9-er. Linn pas par linpost.» C’est au son de ces paroles de chansons et des vuvuzelas que les partisans de l’Alliance du changement ont été accueillis, à la salle municipale du Pavillon, à Quatre-Bornes, hier matin. Dans la salle comble, certains devant se contentent des plas dibout, et installés sur les chaises en plastique rouges, des visages connus. Satish Boolell, Brian Glover, Yatin Varma, Akil Bissessur, Indira Sidaya, Farhad Aumeer – qui débarquera un peu plus tard – Sushil Kushiram et Rama Sithanen…

L’ancien Grand argentier, en habitué, a pris la parole lors de cette réunion animée par la maîtresse de cérémonie, Anshila Coothen, candidate du Mouvement militant mauricien (MMM) lors des législatives de 2019. Comme s’il présentait un Budget national mais avec une bonne part de social, Rama Sithanen a sorti des arguments économiques pour expliquer pourquoi il fallait à tout prix «fou sa bannla deor». Parmi : la cherté de la vie, l’inflation, la dévaluation de la roupie et la souffrance des Mauriciens, surtout ceux de la classe moyenne. «Mo’nn revini parski ler grav. Pli gran skandal sa pei-la inn gagne, se atak ou pouvwar dasa. (…) Ena bann pri inn ogmante par 70-80%. (…) Zot donn ou enn dizef, zot pran enn bef.» D’ajouter que pour y remédier, des mesures seront énumérées dans le manifeste électoral de l’alliance.

Lui succédant au pupitre, Stéphanie Anquetil a avoué que «[mo] sagrin mo finn kit sirkonskripsion no 16 Vacoas–Floréal», où elle a passé plus de 24 ans. Tout en remerciant ses mandants, celle qui a «disan sindikalis» qui coule dans ses veines a affirmé qu’elle était cependant «ekstra kontan» d’être là et prête désormais à faire du n°18 «sa nouvelle maison», ayant reçu un accueil «incroyable» des habitants. Et, durant son discours, ciblant Kalpana Koonjoo-Shah, la députée au pantalon et aux ongles rouges a confié que «[mo] bien kontan mo’nn tir so manze sa minis inkonpetan-la». Mais s’il y a bien quelqu’un qui en a pris pour son grade, c’est Xavier-Luc Duval. «Dan no 16 mo’nn fer Zilber Bomli (NdlR, Gilbert Bablee) sove, isi mo pou fer Xaxa galoupe!», a lancé la députée, provoquant l’hilarité générale.

Veda Baloomoody, l’autre candidat de l’Alliance du changement, issu du MMM, a également volé dans les plumes du leader du parti coq, le qualifiant de «traître». D’ajouter : «Linn mont lor dadak MMM ek travayis pou li gagn vot. (…) Apre plis ki 135 PNQ, semenn dernie li vinn dibout isi mem, li vinn dir ou gouvernman inn pran bann mesures inégalées!»

Après la projection d’une vidéo montrant les échauffourées verbales, au Parlement notamment, entre Pravind Jugnauth et son nouvel allié Xavier-Luc Duval, c’est au son du tube Eye of The Tiger qu’Arvin Boolell – le docteur portait bien des souliers, des baskets blanches et noires plus précisément – a fait son entrée sur le ring. Il est sorti de sa réserve pour s’en prendre lui aussi au leader du Parti mauricien social-démocrate. «Xavier-Luc Duval pli gran prostitie de la politik!», a-t-il balancé sans ambages face à l’assistance galvanisée. D’ajouter qu’il avait bien essayé – en publiant une tribune dans l’express notamment – de le faire revenir «au bercail», mais ce dernier n’en a eu cure. «À vaincre sans péril on triomphe sans gloire», a fait valoir – citant Pierre Corneille – celui qui était arrivé en tête des suffrages dans la circonscription de Belle-Rose–Quatre-Bornes lors du dernier scrutin.

C’est au son des acclamations et des «bour/fou/met li deor» que la réunion a pris fin, certains partisans ayant choisi de s’attarder pour embrasser les candidats ou pour prendre des selfies.