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Salaire

14e mois : Soulagement pour certains, fardeau pour d’autres ?

6 décembre 2024, 16:00

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14e mois : Soulagement pour certains, fardeau pour d’autres ?

• Certaines institutions privées profitent de cette mesure pour augmenter leurs tarifs ou ajouter des frais

Le gouvernement a promis un 14e mois pour les salariés, mais cette initiative, censée apporter un soulagement, commence déjà à susciter des interrogations. Alors que des discussions sont en cours pour en définir les modalités, certaines institutions privées semblent anticiper en augmentant leurs tarifs, suscitant l’indignation de nombreuses familles. Cette mesure, envisagée comme un bonus pour les travailleurs, pourrait-elle se transformer en fardeau pour d’autres?

Le ministre d u Travail, Reza Uteem, a récemment confirmé que le gouvernement s’engage à concrétiser le paiement du 14e mois. Un comité, regroupant le ministère des Finances, le ministère du Travail et le bureau de l’Attorney General, travaille actuellement sur les aspects techniques de cette mesure. Toutefois, des restrictions pourraient être mises en place. Selon certaines informations, le 14e mois ne serait pas accordé à tous. Il pourrait être réservé aux salariés touchant jusqu’à Rs 50 000, avec un barème progressif pour les autres, excluant les très hauts salaires. Si cette option est retenue, environ 105 000 travailleurs pourraient en bénéficier. Un projet de loi doit encore être finalisé, présenté en urgence au Parlement, puis approuvé par le président avant d’être gazetted.

Maisons de retraite

Avant même que les modalités officielles ne soient connues, des maisons de retraite ont déjà décidé de revoir leurs tarifs mensuels. Plusieurs familles rapportent avoir reçu des appels demandant le paiement d’un «13e mois» pour couvrir le coût futur du 14e mois. Une proche d’un pensionnaire s’indigne : «On trouve cela absurde que les pensionnaires bénéficient d’un 14e mois pour ensuite le verser directement à leur maison de retraite. Où est l’utilité ?»

Tout au long de la journée d’hier, nous avons contacté plusieurs maisons de retraite, qui nient avoir officiellement demandé un 13e mois ou une augmentation des tarifs. Selon un préposé d’une maison de retraite située dans une ville, il faudra attendre les consignes du gouvernement concernant le 14e mois avant toute décision. «Il est vrai qu’il sera difficile pour nous de payer un 14e mois de nos poches à nos employés. Li kout ser sa, pou okip enn vié dimounn, sirtou si li ena plizir konplikasion lasante…» Nous nous sommes également tournés vers le ministère de l’Intégration sociale et attendons un retour à ce sujet.

Pré-primaires et primaires privées

Un autre secteur envisage de revoir le prix de ses services : l’éducation. Plusieurs parents d’élèves d’écoles pré-primaires et pr imaires pr ivées affirment avoir constaté une augmentation des frais pour la prochaine année scolaire. «On a reçu un courrier qui explique qu’il faudra désormais débourser un peu plus pour la rentrée 2025. On n’a pas le choix.»

Par ailleurs, une des raisons avancées par une école privée est que les enfants bénéficient désormais de subventions de l’État (allocation MRA). Nous avons également tenté de joindre l’Early Childhood Care and Education Authority, mais nous n’avons pas obtenu de réponse jusqu’à hier, la directrice ayant indiqué qu’elle était en réunion.

Vans scolaires

Les vans scolaires ne sont pas en reste. Shameem Sahadut, porte-parole de l’Association of School Bus Owners, souligne les difficultés : «Déjà, il est difficile de faire en sorte que les parents paient le 12e mois. Aster pe dir 14e mwa, kouma nou pou fer sa?»

Shameem Sahadut ajoute que chaque année, en octobre, «certains parents d’élèves usent de toutes les tactiques possibles pour éviter de nous payer, alors que nous employons des chauffeurs et des helpers». Une fois les modalités du 14e mois connues, les propriétaires de vans scolaires devront, dit-il, trouver un consensus avec les parents pour continuer leur travail. «Bann paran pou bizin inpé pli flexib.»

Une augmentation des frais de transport serait-elle envisagée ? Pas nécessairement, fait comprendre Shameem Sahadut, rappelant que la gratuité du transport scolaire devra être prise en compte. «Une rencontre avec le ministre du Transport, Osman Mahomed, est prévue la semaine prochaine pour discuter de cette question. Nous devr ions y voir plus clair…»

Le 14e mois, présenté comme un soulagement pour les salariés, soulève des questions. Bien accueillie, cette promesse du gouvernement reste un défi à appliquer équitablement, surtout face aux pratiques de certaines institutions privées.

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