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Ruisseau du Pouce

17 marchands seront relogés à la Place de l’Immigration

29 mai 2024, 17:44

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17 marchands seront relogés à la Place de l’Immigration

Les 17 marchands seront relogés à la Place de l’Immigration suite à un accord conclu entre eux et la municipalité de Port-Louis.

Dix-sept des marchands opérant au Ruisseau du Pouce seront relocalisés à la Place de l’Immigration. Cette décision fait suite à un accord mutuel conclu entre les marchands et la municipalité de Port-Louis. L’affaire contestant la relocalisation de ces marchands au Victoria Urban Terminal (VUT) a été entendue mardi après-midi devant le juge Patrick Kam Sing, au cours de laquelle cet accord a été conclu.

«C’est un heureux dénouement qui a pu être réglé par un accord à l’amiable et qui se termine sur une note positive. L’accord a été ratifié par les deux parties et a été fait jugement de la cour. La municipalité a pris l’engagement de reloger ces marchands à la Place de l’Immigration. Ce relogement sera fait gratuitement. Cela implique également des conditions telles que la mise en place de structures appropriées pouvant attirer une clientèle, des étals propres et bien construits, l’approvisionnement en électricité et en eau, entre autres, pour ceux qui vendent des produits alimentaires, afin que les marchands puissent reprendre leurs activités convenablement», affirme Me Nabiil Kaufid, avocat représentant les marchands, à l’express. Il a également rencontré les marchands hier matin au Ruisseau du Pouce.

Un délai de trois mois a été accordé pour faciliter cette relocalisation à la Place de l’Immigration. De ce fait, les 17 marchands pourront continuer à opérer au Ruisseau du Pouce jusqu’au 31 août 2024, date à laquelle ils devront quitter les lieux. Une décision accueillie favorablement par les marchands. «Le lord-maire nous a donné l’assurance que le nécessaire serait fait et que nous aurons les facilités requises pour travailler, y compris des places de stationnement et des toilettes. Nous réitérons que nous n’avons jamais été contre la démolition du Ruisseau du Pouce mais contre notre relocalisation au VUT, car ce dernier n’est pas un lieu convenable pour travailler. Nous espérons que la municipalité s’en tiendra désormais à sa parole. De cette manière, nous pouvons également être relocalisés et nous constituer une nouvelle clientèle d’ici la fin de l’année», confie Jheelany Seeruttun, représentant des marchands.

Pour sa part, le lord-maire, Issop Najaurally, estime que cet accord est un premier résultat positif en vue de trouver une solution pérenne et qui bénéficie à toutes les parties dans l’intérêt public. «Une visite des lieux sera également effectuée dans les prochains jours avec les marchands afin de s’assurer qu’ils pourront travailler convenablement. Des modalités secondaires telles que les frais de location des étals, entre autres, seront décidées ultérieurement», explique-t-il.

Les 17 marchands avaient également logé un appel en Cour suprême en juillet 2023 contre leur relogement au VUT, après que leur injonction a été rejetée dans un premier temps. Un sursis à exécution contre leur relogement avait par la suite été émis par la juge Gaitree Jugessur-Manna dans l’attente d’une décision. L’appel est censé être entendu le 17 juin prochain. «A la lumière du nouvel accord établi, nous allons maintenant retirer l’appel», indique Me Nabiil Kaufid.

D’autres marchands dans le flou

Il faut souligner qu’un total de 45 marchands opèrent sur la surface bétonnée du Ruisseau du Pouce. Si cet accord concerne 17 d’entre eux, représentés par Me Nabiil Kaufid, les 27 autres comprennent deux catégories de marchands. Tout d’abord, neuf d’entre eux avaient signé un contrat avec la municipalité pour être relogés au VUT. «Mais certains n’y sont pas allés, et d’autres y sont allés mais au bout d’un an, ont quitté les lieux pour revenir au Ruisseau du Pouce. Cela s’explique principalement par le fait que le VUT n’attire pas beaucoup de clients, ce qui entraîne une perte de revenus, et que les étals sont trop petits pour un loyer mensuel de 4 000 roupies. La municipalité doit nous trouver un autre endroit approprié», nous explique-t-on.

On compte aussi 18 marchands qui n’ont pas signé de contrat avec la municipalité pour être relogés au VUT, invoquant les mauvaises conditions de travail qui y règnent, mais qui n’ont pas non plus rejoint le groupe des 17 marchands représentés par Me Nabiil Kaufid. Ils avaient de leur côté logé une plainte en cour en janvier 2023, s’opposant à leur relogement forcé au VUT et demandant à la municipalité de revoir la taille de des étals, les frais de location et les facilités offertes aux marchands. L’affaire sera entendue le 18 juin. Les marchands sont représentés par Me Oumehanny Kausmaly. «Nous ne pouvons pas être placés dans la même catégorie que d’autres marchands ambulants qui ont obtenu un étal au VUT car nous avons toujours été des vendeurs contractuels opérant légalement et payant des loyers à la municipalité. Nous demandons à la municipalité de revoir les conditions de travail qui nous sont offertes en bonne foi.»

Sollicité, le lord-maire Issop Najaurally n’a pas souhaité se prononcer sur ce sujet à ce stade. «Dans un premier temps, nous commençons au moins par trouver une solution en relocalisant les 17 marchands qui avaient logé une injonction en cour à la Place de l’Immigration», précise-t-il.