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Fondation Espoir Développement
20 jeunes sourds-muets s’élèvent
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Fondation Espoir Développement
20 jeunes sourds-muets s’élèvent
Dans le cadre de ce projet, 46 jeunes ont déjà été formés.
Une remise de certificats à 20 jeunes sourds-muets s’est tenue, mercredi, au Caudan Arts Centre, organisée par la Fondation Espoir Développement (FED) Beachcomber, dans le cadre du projet «From Disability to Ability». Nachika Ujoodha et Keshan Boodoo, deux des bénéficiaires, ont gentiment accepté de partager leur parcours…
Selon Viren Vythelingum, le Corporate Social Responsibility Manager, le projet From Disability to Ability est financé grâce à un grant de l’Union européenne. «Aujourd’hui, nous collaborons avec Global Rainbow Foundation et Inclusion Mauritius pour mener à bien ce défi de former 50 personnes en situation de handicap pour qu’ils puissent trouver un emploi.» Il souligne que 46 jeunes ont déjà été formés, et 15 sont actuellement en formation continue. «Nous avons dépassé le nombre initial de 50 jeunes que nous avions prévu d’accompagner. Notre véritable volonté était de les aider à s’intégrer et à trouver un emploi pour s’épanouir dans la vie.»
Viren Vythelingum explique que la FED Beachcomber assure un suivi des jeunes une fois qu’ils sont placés dans le monde du travail. «Nous sommes en contact régulier avec eux et intervenons en cas de problème éventuel…» De plus, les placements ne se limitent pas au secteur hôtelier, mais dépendent des souhaits des jeunes. «Nous avons eu des jeunes qui ont souhaité travailler dans des salons de coiffure et des spas. Nous cherchons des emplois en fonction de leurs demandes également…»
Stéphane Poupinel de Valencé, le Chief Executive Officer, a également pris la parole lors de l’évènement et a exprimé sa fierté envers ces jeunes. «Chez Beachcomber, nous continuerons cette initiative, d’autant plus que l’industrie touristique se redresse après des années très difficiles. Avoir un handicap ne devrait pas être un obstacle à la réussite ; je suis convaincu que vous êtes des personnes extraordinaires. Félicitations pour votre courage et votre travail.»
Keshan Boodoo, 29 ans - «Mon rêve : Ouvrir ma propre pâtisserie»
Débordant d’énergie et désireux de réussir malgré son handicap, Keshan Boodoo, originaire de Goodlands, trouve de plus en plus d’épanouissement au Domaine de Labourdonnais depuis son placement après sa formation. Accompagné de sa mère à la remise de certificats mercredi, il était aux anges. «Depuis août, je suis au Domaine de Labourdonnais, où j’accomplis diverses tâches au quotidien.» Notamment le remplissage de «pima krazé», de gelées ou encore de jus. «Parfois, j’aide à charger les commandes dans les camions.»
Auparavant, il travaillait à la construction de bateaux à Arsenal, et jusqu’en 2019, il était employé dans une usine fabriquant des montres et des ceintures. Keshan Boodoo, qui a un grand frère et une petite sœur, a fréquenté une école «traditionnelle» jusqu’en Grade 5, avant d’arrêter ses études en raison de la complexité de son handicap. Il affirme que grâce à sa formation avec Beachcomber, il se sent soutenu, épanoui, heureux, mais surtout, il se sent moins différent des autres en étant de plus en plus autonome dans son travail.
Son rêve pour l’avenir est d’ouvrir sa propre pâtisserie et d’être son propre patron. Passionné par ce métier, il envisage de se rendre en France pour visiter des pâtisseries renommées dans un pays réputé pour sa gastronomie…
Nachika Ujoodha, 28 ans : «Nous sommes égaux à tous»
Bien qu’un peu timide et réservée, Nachika Ujoodha, une habitante de Vacoas de 28 ans, sourde de naissance, est déterminée à surmonter les nombreux défis de la vie. Elle habite avec sa sœur et son frère, bénéficiant de leur soutien malgré l’absence de ses parents. Après avoir fréquenté l’école pour les sourds à Beau-Bassin jusqu’en Form 3, elle a travaillé deux ans et demi dans un commerce privé, où elle préparait des rotis, avant de commencer sa formation avec la FED Beachcomber. «J’ai beaucoup appris ici. J’ai suivi une formation de trois mois au début d’avril de cette année. Nous avons travaillé sur la confiance en soi, les compétences requises, l’attitude et le comportement à adopter sur le lieu de travail. Mais nous avons également mis l’accent sur le développement personnel, notamment sur l’ouverture d’esprit», dit-elle.
La jeune femme, qui arbore un large sourire en toutes circonstances, confie néanmoins que tout n’a pas toujours été facile. «Il y a eu des moments où j’étais découragée et démotivée. Lorsque nous ne pouvons pas communiquer efficacement, il est difficile pour les autres de nous aider. Cependant, nous avons réussi à surmonter ces obstacles. Ensemble avec les autres bénéficiaires, nous sommes devenus plus forts et nous nous considérons égaux à tous…» À ce jour, Nachika Ujoodha attend d’être placée dans son nouveau travail, ce qui ne devrait être qu’une question de jours, ouvrant ainsi un nouveau chapitre de sa vie.
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