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Parlement

200 voitures de plus par jour : le gouvernement serre la vis, l’opposition crie au «non-sens»

1 juillet 2025, 06:00

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200 voitures de plus par jour : le gouvernement serre la vis, l’opposition crie au «non-sens»

À la Private Notice Question (PNQ) adressée par le leader de l’opposition, Joe Lesjongard, sur les mesures annoncées dans le cadre du Budget 2025-26 pour réduire le nombre de véhicules sur les routes et augmenter les recettes de l’État, Osman Mahomed, ministre du Transport, a d’emblée précisé que l’objectif n’est pas de réduire le nombre de véhicules en circulation mais de ralentir une croissance devenue hors de contrôle. En effet, 22 893 véhicules ont été immatriculés entre janvier 2025 et le 29 juin 2025, soit environ 200 nouveaux véhicules chaque jour, un niveau jamais atteint à Maurice. Selon les chiffres fournis par le ministre, le parc automobile est passé de 465 052 en 2014 à 733 498 à fin juin de cette année, ce qui représente une hausse de 58 % en dix ans, malgré l’introduction du Metro Express censé offrir une alternative au transport privé.

Le ministre a identifié quatre conséquences majeures de cette explosion du parc automobile : la congestion routière chronique, la recrudescence des accidents (71 191 en 2023 contre 51 396 en 2014), la dégradation de la qualité de l’air (Maurice étant passé de la deuxième à la sixième place mondiale), et les tensions sur les parkings et les comportements agressifs au volant. Il a expliqué que la facture d’importation de véhicules pèsera au moins Rs 20 milliards sur les réserves en devises cette année. «Si rien de courageux n’est fait, cela aggravera notre déficit commercial et la pression sur le marché du forex», a averti Osman Mahomed.

Recettes fiscales attendues : Rs 3,22 milliards en un an

Osman Mahomed a aussi tenu à préciser les recettes fiscales attendues entre juillet 2025 et juin 2026 : droits d’accise et de douane, Rs 2,5 milliards ; droits d’enregistrement, Rs 100 millions ; et le MVL Rs 620 millions. Il a souligné que la dernière augmentation du MVL remonte à 2008 alors que l’inflation a atteint 90 % en 17 ans et que les coûts d’entretien du réseau routier avaient également explosé. Le ministre a insisté sur l’abolition des droits d’enregistrement sur la vente et le transfert de véhicules d’occasion locaux.

Le ministre a également confirmé qu’à 10 heures, hier, 7 304 véhicules avaient été vendus durant le mois de juin, un chiffre record. Il a expliqué que bien que les mesures fiscales auraient pu entrer en vigueur dès le 6 juin, le gouvernement avait offert un délai de 25 jours pour que la population puisse acheter aux anciens tarifs. Joe Lesjongard a qualifié la mesure sur l’obligation de payer les voitures d’occasion par chèque bancaire de «non-sens», soulignant les délais bancaires et les complications en cas d’acompte ou de remboursement. Mahomed a défendu la mesure en invoquant la conformité aux normes internationales de lutte contre le blanchiment. Il a refusé de qualifier cette disposition d’absurde, estimant que la traçabilité est une exigence légitime. Face à la critique sur les hausses du MVL pour les véhicules hybrides – jusqu’à 50 % d’augmentation selon Joe Lesjongard –, le ministre a répondu que ces hausses ne représentaient souvent que Rs 1 000 à Rs 2 500.

Réagissant à une question supplémentaire du leader de l’opposition portant sur le paradoxe entre la vision Maurice île durable prônée par le régime au pouvoir entre 2009 et 2014 et l’enlèvement de l’exemption des droits de douane sur les véhicules hybrides et électriques, Osman Mahomed lui a répondu : «Electric vehicles are not clean in Mauritius as we use coal to charge them!»

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