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2024, année électorale à l’échelle mondiale : Quel impact sur l’investissement immobilier à Maurice ?
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2024, année électorale à l’échelle mondiale : Quel impact sur l’investissement immobilier à Maurice ?
L’île Maurice, avec son climat agréable, ses plages, sa fiscalité avantageuse et son statut de résident permanent, représente une alternative attrayante pour les investisseurs en quête de stabilité et de sécurité.
Décrite par le Times Magazine comme «l’année électorale ultime», 2024 voit environ la moitié de la population mondiale se rendre aux urnes. Cette vague de changements politiques affecte déjà, ou affectera en tout cas, de nombreux pays, influençant ainsi les décisions d’investissement. Alors que Maurice traverse également une période électorale, il serait avisé de surveiller attentivement les évolutions politiques dans nos marchés clés tels que la France, le Royaume-Uni et l’Afrique du Sud, entre autres, sans oublier les élections aux États-Unis qui joueront un rôle significatif sur l’économie mondiale.
Le marché de l’immobilier, directement lié à la stabilité politique et économique ainsi qu’aux décisions politiques comme la fiscalité, est particulièrement sensible en période électorale. Dans ce contexte, la marque immobilière Sotheby’s International Realty a pris le pouls de ses agences à travers le monde pour analyser l’impact de cette période électorale sur la demande d’acquisition de biens immobiliers, via son rapport semestriel Luxury Outlook Report.
Au Royaume-Uni, les dernières législatives ont vu l’élection du Labour Party avec sir Keir Starmer élu Premier ministre. «À chaque année électorale, le marché s’affaiblit. Avec cette incertitude, les investisseurs sont plutôt dans un mode wait and see – ce qui se traduit par une croissance temporairement affaiblie du marché. Ceci dit, un marché incertain peut présenter de bonnes opportunités pour ceux qui ont un appétit pour les investissements plus risqués, ou ceux qui ont une vision à plus long terme», explique Claire Reynolds, Managing Partner, United Kingdom Sotheby’s International Realty, dans le rapport.
Les Anglais représentant 7 % des acheteurs de biens immobiliers à Maurice selon l’Economic Development Board (EDB), peut-on s’attendre à des répercussions de ce changement de gouvernement sur le marché ? «Le marché britannique, bien qu’en croissance ces derniers temps, n’a pas autant d’impact sur nous. L’UHNWI (Ultra-High-Net-Worth Individual) du Royaume-Uni est plus un acheteur lifestyle qu’un acheteur à la recherche d’avantages fiscaux majeurs et, à ce titre, je ne pense pas que le nouveau gouvernement travailliste aura un impact majeur sur le nombre de Britanniques choisissant l’île Maurice comme deuxième ou troisième destination d’investissement immobilier»,explique Timo Geldenhuys, directeur de Mauritius Sotheby’s International Realty.
Autre que le Royaume Uni, le peuple sud-africain s’est aussi rendu aux urnes au mois de mai avec un résultat également déconcertant. C’est la première année depuis 1994 que le parti au pouvoir, l’African National Congress (ANC), ne dispose pas d’une majorité absolue», dit Hein Pretorius, expert en immobilier à Lew Geffen Sotheby’s International Realty en Afrique du Sud, dans le rapport. À noter que les Sud-africains représentent 22 % des acheteurs immobiliers étrangers à Maurice, et que la coalition entre l’ANC et la Democratic Alliance pourrait éventuellement apporter un sentiment de stabilité en Afrique du Sud. «L’Afrique du Sud a toujours été un investisseur important dans l’économie mauricienne et contribue largement au flux d’IDE, incluant dans l’investissement immobilier. Les Sud-Africains achètent pour différentes raisons, la principale étant l’obtention de la résidence permanente à Maurice et le placement de leurs rands sud-africains dans des actifs à l’étranger. Cela ne changera pas, et nous pouvons nous attendre à ce que le marché sud-africain soit constant et peut-être même en croissance», ajoute Timo Geldenhuys.
L’autre marché prioritaire pour l’immobilier mauricien est évidemment la France, représentant 42 % des acheteurs au niveau national selon l’EDB. Les élections en France ont stupéfié plus d’un avec la coalition de gauche devenue la première force de l’Hémicycle française. Ici, l’offre immobilière mauricienne pourrait devenir plus séduisante. «Les bouleversements en France renforcent l’attrait de l’île Maurice comme destination de relocalisation et nous avons aussi constaté une augmentation de la demande provenant des principaux marchés européens. De nombreux investisseurs français craignent un régime fiscal désavantageux pour les riches à court terme. Maurice devrait donc mettre l’accent sur tous les avantages clés de l’investissement et de la résidence sur l’île, faisant ainsi de notre belle île une alternative viable. Il incombe au gouvernement et au secteur privé de tirer parti de la situation actuelle en fait», poursuit-il.
Les résultats des législatives françaises posent aussi un scénario d’instabilité économique. Selon le journal La Tribune, l’agence de notation Moody’s a souligné les «difficultés» à venir dans le vote des lois. L’agence internationale, qui attribue actuellement la note Aa2 avec une perspective stable, prévient que la perspective pourrait être abaissée à «négative» en fonction de l’impact des tractations politiques sur la trajectoire budgétaire ou de croissance. Dans ces circonstances, il serait donc pertinent de surveiller la tendance en France, surtout de l’émigration.«Les récentes élections, marquées par des résultats inattendus, ont engendré des craintes quant à la stabilité économique future. Les modifications fiscales envisagées et régulièrement évoquées par la presse et leurs potentiels impacts sur le patrimoine préoccupent une grande partie de la population. Face à cette incertitude, nombreux sont ceux qui envisagent d’investir ou de déménager à l’étranger. L’île Maurice apparaît alors comme une destination attractive. Son climat favorable, sa fiscalité avantageuse et son statut de résident permanent offrent une alternative rassurante pour ceux cherchant à protéger leurs avoirs et à bénéficier d’un environnement stable. Cette tendance souligne un désir croissant des Français de diversifier leurs investissements et de sécuriser leur avenir dans un contexte économique mondial de plus en plus volatil», explique Ninon Manaranche-Michel, fondatrice et gérante d’Amanthée Patrimoine – cabinet de conseil et de stratégie en organisation patrimoniale basé en France et collaborateur de Mauritius Sotheby’s International Realty.
À cela, l’économiste Éric Ng apporte une perspective différente. Selon lui, au-delà du point de vue fiscal, il est important que l’environnement économique du pays soit attrayant, pouvant encourager la délocalisation d’entreprises françaises à Maurice, la création de branches d’entreprises ou de nouvelles entreprises tout simplement. «Il ne faut pas oublier que les entrepreneurs et chefs d’entreprise vont réfléchir à l’avenir de leur business, et se demanderont s’ils peuvent vivre et travailler à Maurice. Un pouvoir d’achat en baisse en France peut avoir un impact négatif sur le tourisme ou les exportations mauriciennes, même si la dépréciation continue de la roupie aide beaucoup ces secteurs. Donc, si notre économie et nos structures ne sont pas particulièrement favorables à la création d’entreprises, je ne crois pas qu’on verra forcément une croissance conséquente des expatriations françaises vers Maurice.»
Aussi, il est évident qu’au-delà de la question politique, le contrôle de l’inflation locale et l’impact sur les taux d’intérêt jouent un rôle crucial dans la décision d’acheter un bien immobilier. Donc, si nous sommes dans une conjoncture internationale favorable à une croissance du marché immobilier à Maurice, cela doit aller de pair avec un environnement agréable à vivre dans le pays. Si tous les chemins mènent à Rome, toutes les analyses mèneront à la même conclusion : renforcer nos fondamentaux économiques. Donc, contrôler l’inflation, redonner vie à la roupie mauricienne, contrôler le déficit du compte courant, incluant le déficit commercial, et gérer le niveau de la dette, entre autres mesures, devrait être la priorité des priorités. Une économie saine et florissante ne peut qu’avoir un effet domino positif sur tous les secteurs économiques du pays.
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