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Possible fermeture d’usine
450 employés risquent d’y laisser leur chemise
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Possible fermeture d’usine
450 employés risquent d’y laisser leur chemise
Cela fait plusieurs jours que ces travailleurs vivent dans le stress. Si les ouvriers mauriciens peuvent bénéficier d’un Voluntary Retirement Scheme (VRS), ce n’est pas le cas des travailleurs étrangers. Ils confient qu’ils craignent d’être expulsés alors que leurs contrats sont toujours valides. Sollicitée, la direction de l’entreprise soutient que des discussions ont déjà été lancées auprès des employés.
«Nous vivons dans l’incertitude», déclare d’emblée un travailleur étranger. Souhaitant garder l’anonymat par peur d’être expulsé, il raconte qu’il est employé dans cette entreprise depuis plusieurs années. «Nous confectionnons des chemises pour hommes et femmes. Mais depuis un mois, nous travaillons dans la peur.» Cela, après que la direction leur a fait comprendre que la production s’arrêtera à la fin de ce mois. «On nous a parlé d’un transfert vers une autre société légale.» Cependant, peu d’éléments leur ont été communiqués suite à cette annonce.
Notre interlocuteur a entendu dire qu’il y a une baisse des commandes, ce qui pourrait expliquer la raison de la fermeture de l’entreprise. «On ne nous a toutefois pas précisé si l’usine sera fermée ou si elle sera délocalisée vers Grand-Bois ou Madagascar.» Ce qui l’inquiète le plus, c’est qu’à ce jour, il ne connaît pas les détails concernant le paiement des travailleurs étrangers. «Pour les Mauriciens, nous avons entendu dire qu’ils seront indemnisés. Pourtant, nous effectuons le même travail, dans la même usine, pourquoi existe-t-il une différence de traitement ?» C’est la raison pour laquelle ils ont sollicité l’aide du syndicaliste Fayzal Ally Beegun. «Pour les 200 travailleurs mauriciens, le VRS a été proposé, tandis que pour les étrangers, on parle de transfert. Mais la question est de savoir si l’usine n’a pas suffisamment de commandes ou si elle va se relocaliser à l’étranger, notamment dans des pays où la main-d’œuvre est bon marché comme Madagascar ou le Bangladesh.»
Il espère que les intentions de la direction seront rapidement communiquées aux travailleurs. Sur un ton plus général, le syndicaliste souligne qu’il serait nécessaire d’amender certaines lois, notamment celle qui stipule que les entreprises qui cessent leurs activités doivent verser une indemnité de seulement 15 jours par année de service à leurs travailleurs. «Je pense que les travailleurs devraient avoir une compensation de trois mois par année de service. Il est vrai que certains ont saisi la cour industrielle pour obtenir cette compensation. Mais comme la procédure est longue, certains sont même décédés sans avoir pu toucher leur dû.»
Toutefois, si les Mauriciens reçoivent une compensation, ce n’est pas le cas des travailleurs étrangers. «Je pense qu’il faut également amender la loi pour que chacun puisse toucher une indemnité. Sans oublier qu’il faut aussi donner la liberté aux travailleurs étrangers de trouver un nouvel emploi tant que leur permis de travail est encore valide. Il ne faut pas oublier qu’il y a un manque de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs, et ils pourraient ainsi trouver un travail qui leur convient.»
Fayzal Ally Beegun ajoute qu’il ne faut pas que les entreprises qui vont recruter ces travailleurs les pénalisent, et qu’elles doivent prendre en considération le fait que nous sommes déjà en juillet. «On ne peut pas les traiter comme de nouveaux employés, ce qui les priverait de congés maladie et de congés annuels.» Il a déjà contacté la Special Migrant Unit à ce sujet, et cette unité affirme suivre la situation de près.
Du côté de l’entreprise, la direction confirme que l’usine est en cours de réorganisation et que des négociations sont en cours avec les travailleurs ainsi qu’avec le ministère.
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