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De janvier à septembre 2023
553 automobilistes verbalisés pour conduite sous l’influence de drogues
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De janvier à septembre 2023
553 automobilistes verbalisés pour conduite sous l’influence de drogues
La police avait débuté une campagne de sensibilisation à la sécurité routière au collège Royal de Curepipe, le 14 avril 2022. © Rishi Etwaroo
Le Road Traffic Act 2019 (Amendment) Bill de 2022 est venu parfaire la loi sur la drogue au volant. Il a été voté le 17 mai 2022. Après la formation des policiers de juin à septembre 2022, des dépistages ont été faits sur nos routes, et des délits liés à la drogue ont été enregistrés par la Traffic Branc de la police. De juin à décembre 2022, 47 automobilistes ont été testés positifs et deux ont refusé de s’y soumettre. De janvier à septembre 2023, 553 automobilistes ont été testés positifs et neuf ont refusé le test.
Cet amendement à la loi stipule qu’une personne qui conduit sous l’influence d’une drogue ou d’une substance intoxicante est considérée comme en infraction, et est passible d’une amende de Rs 5 000 à Rs 75 000 et d’une peine d’emprisonnement d’une année ou plus. Si les contrevenants se font prendre une deuxième fois, ils paient une amende de Rs 25 000 à Rs 50 000, et peuvent écoper d’un an de prison. Pour un troisième délit, l’amende est de Rs 25 000 à Rs 50 000, et cinq ans d’emprisonnement.
Ainsi, des drug test kits pouvant déceler la présence de THC (tétrahydrocannabinol) et d’autres drogues dans l’urine ont été remis à la police. Comme le cannabis peut rester dans l’urine pendant un mois, les fumeurs-conducteurs risquent gros. Comment ça marche ? Il y a tout d’abord l’analyse des échantillons de salive ou d’urine. L’urine des conducteurs soupçonnés d’être sous l’influence de la drogue est récupérée dans un petit récipient en plastique qui contient des réactifs au THC, la principale molécule active du cannabis. Ce résultat positif devra ensuite être confirmé par un test sanguin, qui va également préciser la quantité exacte de THC dans le sang. Le conducteur devra se rendre à l’hôpital le plus proche pour effectuer un prélèvement sanguin. L’échantillon sera envoyé au Forensic Science Laboratory pour de plus amples analyses. Si les résultats sont positifs, le conducteur sera poursuivi sous la Road Traffic Act pour conduite sous les effets de produits illicites.
Concernant les statistiques, nous nous sommes entretenus avec Alain Jeannot de l’organisation non gouvernementale Prévention routière avant tout, Imran Dhannoo du centre Dr Idrice Goomany et le sergent Barlen Munusami, expert en sécurité routière.
De janvier à septembre, neuf automobilistes ont refusé de se soumettre au «drug test». © Doreck Clair
Pour Alain Jeannot, conduire sous l’influence de drogues est déjà une conduite dangereuse. «Les chiffres sont certes alarmants car prendre le volant alors que vous êtes sous l’influence de la drogue peut avoir des effets néfastes sur votre mental. C’est une arme de destruction massive car un accident est vite causé.» Il ajoute que c’est une bonne chose que plus de 500 automobilistes ont été verbalisés et qu’il y aura désormais une prise de conscience. «Imaginez-vous que ces personnes n’aient pas été prises en contravention malgré tout l’arsenal mis en place par la police ? Ce serait encore plus désastreux pour notre société. La perte d’une vie ne peut être évaluée.» Il faut comprendre que la route n’est pas un espace de mort et de désespoir, mais un espace de vie et social, nous dit-il.
«Si ou anvi met nisa, res ou lakaz, pa met lavi dimounn an danzé. Ou prenez quelqu’un qui est pleinement conscient au volant pour vous véhiculer.» Il ajoute que la plupart des accidents fatals se produisent durant le week-end. «Je pense qu’il faut que la police soit plus présente sur les routes pendant le week-end car 40 % des accidents se produisent à ce moment-là.»
Imran Dhannoo trouve, lui, que c’est une très bonne initiative. «Il serait prématuré de commenter sur l’efficacité de cette loi. Il faut attendre encore quelque temps pour pouvoir comparer les chiffres. Je lance un appel aux policiers de la Traffic Branch pour qu’ils fassent des campagnes de social marketing afin de conscientiser ceux qui prennent le volant.» Il explique que lors de ses campagnes de prévention de drogue auprès des compagnies, il demande à ceux qui prennent le volant de faire attention à ne pas prendre des produits illicites. De même, «ceux qui sont appelés à travailler à la chaîne doivent savoir que travailler sous l’influence de la drogue peut faire chambouler le processus».
Imran Dhannoo comprend le sentiment des jeunes qui font de la vitesse en ayant fumé un joint. «Ce sontla plupart du temps des jeunes qui le font. Mais il faut savoir qu’il y a des vies à respecter sur la route. Si vous tuez quelqu’un, vous serez marqué à vie et une famille aura perdu un membre.»
Quant au sergent Barlen Munusami, il considère que les drug test kits sont très efficaces pour les conducteurs. «Si vous êtes positif au THC, à la cocaïne ou à l’héroïne, c’est zéro tolérance. Vous écopez d’une amende de Rs 20 000. Si vous êtes testé positif à la deuxième série de drogues, c’est-à-dire à plus de 50 microgrammes de clonazépam, 500 microgrammes de méthadone, 80 microgrammes de morphine dans l’organisme, vous écopez d’une amende de Rs 20 000 et aurez un retrait de permis d’un an. Pour un deuxième délit, une amende de Rs 50 000 sera applicable; le permis est annulé et il y a une peine de prison.»
Il passe un message très clair aux automobilistes de ne pas conduire sous l’influence de drogues. «Vous pensez que vous êtes lucide. Mais c’est faux. Vous perdez beaucoup de vos facultés au volant. Évitez de tuer.»
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