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Stag party
Rajanah Dhaliah, l’homme qui en sait trop…
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Rajanah Dhaliah, l’homme qui en sait trop…
Les questions sont nombreuses. Parmi celle que l’on se pose : Rajanah Dhaliah sera-t-il sacrifié dans l’affaire stag party? Rien n’est moins sûr. L’ex-secrétaire parlementaire privé (PPS) sait bien trop de choses, notamment dans l’affaire d’annulation du contrat ayant lié la State Trading Corporation (STC) à l’Indien Mangalore Refineries and Petrochemicals Limited et surtout concernant les étranges commandes passées à Vitol Bahrain…
Les contrats d’achat de carburant concernent des milliards de roupies – environ Rs 30 milliards en 2021 – et ont été accordés de gré à gré sous les procédures d’urgence, avec comme principal bénéficiaire la compagnie Vitol Bahrain. Et cela après l’annulation des contrats à long terme avec Mangalore. Pourquoi avoir annulé ce contrat pour se rabattre sur des courtiers ? Pourquoi avoir choisi Vitol Bahrain qui nous fournira du carburant de mauvaise qualité qui affectera le moteur de 3 300 véhicules ? D’après les explications de Soodesh Callichurn, le 19 juin 2021, au Parlement, c’est à la suite d’une étude conduite sur le marché international, qui aurait démontré que les produits pétroliers sont vendus moins cher que Mangalore, que la STC a demandé à Mangalore de revoir ses prix à la baisse. L’Indien n’aurait pas accepté et «the STC then decided to review its procurement process and launch tenders on the international market. Vitol Bahrain E.C. was subsequently awarded the contract for the supply of clean petroleum products as from 01 August 2019».
Or, d’après la réponse de feu Ashit Gungah un an auparavant, soit le 16 juillet 2019, c’est toute une autre histoire et c’est le jugement de la Cour suprême du 31 mai 2019, donnant raison à STC face à Betamax, qui a motivé la STC à rechercher l’avis du State Law Office sur la bonne application de la Public Procurement Act (PPA) et qui à son tour a fait que la STC de Rajanah Dhaliah a eu des discussions avec le Central Procurement Board. Suite à quoi les appels d’offres émis après l’expiration du contrat avec Mangalore ont été annulés et à la place, la procédure d’urgence a été utilisée et lancée le 25 mars 2019 ! Qui sont ceux qui ont participé à ce restricted bidding ? Gungah ne le dira pas à Aadil Ameer Meea mais reconnaîtra qu’il n’y en avait qu’un ou deux. Tout en assurant que la procédure d’urgence ne concernait qu’une commande pour six mois jusqu’en février 2020, date à laquelle des appels d’offres en bonne et due forme allaient être lancés.
Cependant, on apprendra un an plus tard, lors de la Private Notice Question (PNQ) de Xavier-Luc Duval du 19 juin 2021, qu’il n’y a eu aucun appel d’offres le 1er février 2020 et que c’est le même Vitol Bahrain qui a bénéficié une deuxième fois d’un contrat de fourniture pour six mois supplémentaires, malgré la mauvaise qualité de l’essence fournie peu avant. Et Gungah ne donnera pas le prix de l’achat. Bref, selon Callichurn, le contrat avec Mangalore a été annulé pour cause de prix élevé et selon Gungah un an auparavant, c’était pour cause de mauvaise application de la PPA!
Ce n’est pas fini. Contacté hier, le chairman de la STC nous parle d’une autre raison pour le non-renouvellement du contrat avec Mangalore : les livraisons étaient erratiques, et quand il y avait une sécheresse au Karnataka – lieu du raffinage –, le gouvernement de la Grande péninsule lui interdisait l’utilisation de l’eau de la rivière. Megh Pillay, l’ex-directeur de la STC n’est pas d’accord:«Nous n’avons jamais eu de problème avec Mangalore et quand il y a eu une fermeture temporaire du site de raffinage, Mangalore s’arrangeait toujours pour nous fournir en faisant appel à un autre raffineur.»
Megh Pillay nous rappelle que c’est un contrat de gouvernement à gouvernement et que l’État indien s’est porté garant pour des livraisons régulières. «Quand il y avait eu un problème sur la qualité du carburant, Mangalore avait remboursé la STC.» Alors que celui de Vitol Bahrain ne l’a jamais été. Enfin, officiellement. Mais il y a bien eu cette curieuse rencontre du 12 décembre 2019… (voir plus loin). Pour un ancien haut cadre de la STC, le contrat avec Mangalore n’a pas été renouvelé pour une seule et unique raison : «Commission…»
Par ailleurs, lorsque Duval demandera à Callichurn le 19 juin 2021 s’il savait que le fournisseur choisi, Vitol Bahrain, a été plusieurs fois impliqué et même sanctionné une fois pour des affaires de corruption, le ministre répondra : «I am not aware», mais pour dire ensuite que c’était après 2020. Et à une autre question de Xavier-Luc Duval pour savoir pourquoi «avoir commandé à nouveau de Vitol Bahrain en février 2020 et sous les procédures d’urgence alors que l’essence était déjà suspectée d’avoir endommagé des moteurs», Soodesh Callichurn affirmera qu’il n’était pas au courant de ce deuxième contrat.
Il y a plus. Grâce à l’enquête judiciaire sur la mort de Kistnen, plus précisément lors de l’audience du 8 juin 2021, et aussi grâce à la PNQ de Xavier-Luc Duval le 19 juin 2021, on apprenait que le ministre du Commerce d’alors, Yogida Sawmynaden, s’était rendu au bureau de Vitol Bahrain à Paris le 12 décembre 2019, alors que le scandale d’essence de mauvaise qualité acheté du même Vitol Bahrain venait d’éclater. Pourquoi Sawmynaden a-t-il rencontré ces représentants avec lesquels la STC était en litige? Qui a accompagné l’ex-ministre à Paris le 12 décembre 2019 ? Soodesh Callichurn donnera deux réponses différentes… Rajanah Dhaliah venait juste de démissionner comme Chief Executive Officer de la STC pour se porter candidat aux législatives et Jonathan Ramasamy ne l’a remplacé que la veille, soit le 11 décembre 2019. On nous informait que c’était Rajanah Dhaliah qui devait faire partie de la délégation alors que Jonathan Ramasamy ne voulait pas en être. On l’entendra reprocher à certains de lui avoir «fait faire ce qu’il ne fallait pas faire».
Contacté alors, Rajanah Dhaliah, qui était directeur de la STC, ne voulait absolument pas revenir sur cette affaire :«Non, non, non. Je ne veux pas parler. La STC, c’est du passé, je n’ai rien à dire.» Même s’il n’avait pas participé à ces tractations, il devrait bien en être au courant...
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