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À 18 ans, Taran Boodhoo décroche un «first-class degree»
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À 18 ans, Taran Boodhoo décroche un «first-class degree»

Taran Boodhoo n’a que 18 ans et affiche déjà une first-class degree en Computer Science (Systems Engineering), obtenue à la Middlesex University Mauritius. Une réussite qui s’explique par un parcours singulier, porté par un intérêt précoce pour les technologies, une grande discipline dans son parcours scolaire et un accompagnement familial solide.
Dès son plus jeune âge, Taran s’est démarqué par son rythme d’apprentissage. Il a passé ses examens de School Certificate (SC) à 14 ans et ceux du Higher School Certificate (HSC) à 16 ans. Au total, il a sauté trois classes : une au primaire (grade 5) et deux au secondaire (grades 11 et 13). Cette progression rapide a été rendue possible grâce à une combinaison de circonstances, notamment la réforme du Nine-Year Continuous Basic Education et la pandémie de Covid-19. Avec l’appui de ses parents, tous deux enseignants, Taran a passé les examens des grades 4 et 5 dans la même année, lui permettant d’accéder aux examens de Grade 6.
Ensuite, la promotion automatique en 2021 lui a permis de se présenter aux examens du SC, puis du HSC deux ans plus tard. Son parcours académique s’est construit entre Le Nid Pre-Primary and Primary School à Triolet et le Rabindranath Tagore Secondary School (RTSS) au secondaire. Bien qu’il ait eu recours à quelques cours particuliers, Taran a adopté une démarche d’auto-apprentissage. Il se décrit comme un élève curieux, discipliné, et soutenu par ses parents.
Si certains enseignants ont été surpris par son parcours rapide, aucun ne l’a découragé. Au contraire, Taran est reconnaissant à tous ceux qui l’ont accompagné au fil des années, y compris le personnel non-enseignant, qu’il a croisés en chemin. Leur soutien a joué un rôle fondamental. Le choix de sa filière universitaire s’est imposé naturellement. Longtemps passionné par les systèmes autonomes et le codage, il a profité des vacances scolaires pour suivre des cours intensifs en informatique.
La Middlesex University Mauritius, avec un programme qui combine logiciel, matériel et robotique, répondait parfaitement à ses ambitions. Cependant, concilier les exigences d’une formation universitaire avec sa vie personnelle n’a pas toujours été simple. Grâce à «une gestion rigoureuse de son temps, une organisation méthodique et l’encadrement de sa famille, ses grands-parents et ses amis», il a su maintenir un bon équilibre. Il n’hésitait pas à s’accorder des pauses pour mieux se recentrer.
En parallèle de ses études, Taran a participé à plusieurs hackathons (NdlR : Concours d’innovation technologique), remporté un concours et atteint la finale d’un autre. Bien que certains stages lui aient été refusés en raison de son âge, il n’a jamais baissé les bras. À 15 ans, il a même été choisi pour représenter la jeunesse mauricienne au Parlement des jeunes de la SADC, un engagement qu’il poursuit encore aujourd’hui.
Aujourd’hui diplômé, il envisage de poursuivre ses études jusqu’au doctorat, en se spécialisant dans l’intelligence artificielle et la robotique, idéalement au Royaume-Uni. En parallèle, il a cofondé avec un ami une startup appelée Nuvancia, une plateforme de freelancing destinée aux étudiants universitaires. Ce projet vise à permettre aux jeunes de proposer leurs services, tout en acquérant de l’expérience et en générant un revenu. Le lancement officiel est prévu prochainement. Ses projets d’avenir sont multiples : il souhaite s’investir dans la recherche, l’enseignement, l’entrepreneuriat, mais aussi travailler dans le secteur privé. Bien qu’attiré par une expérience internationale, il espère revenir un jour à Maurice pour contribuer au développement technologique du pays.
Ce qui le motive dans la technologie, c’est avant tout son évolution constante. Chaque jour, dit-il, est une occasion d’apprendre quelque chose de nouveau. Il cite Mark Zuckerberg comme figure inspirante, notamment pour avoir lancé Facebook alors qu’il était encore étudiant. Il estime toutefois que le système éducatif mauricien manque de structures adaptées pour accompagner les élèves très avancés. Des programmes d’enrichissement ou des classes accélérées leur permettraient de progresser sans se sentir à l’écart. Par ailleurs, il déplore le manque d’infrastructures et de ressources technologiques, qui freinent, selon lui, le développement de l’innovation sur l’île.
S’il devait proposer une réforme du système éducatif, ce serait d’y intégrer davantage le développement de compétences pratiques et émotionnelles. Il plaide pour des cours sur la santé mentale, l’éducation financière, l’entrepreneuriat ou encore l’usage responsable du numérique, afin de former des citoyens mieux préparés à affronter les défis de demain.
En dehors de ses études, Taran aime se détendre à la salle de sport, jouer au football ou au badminton avec son petit frère et ses amis, et regarder des films ou des matchs. Malgré la différence d’âge avec la majorité de ses camarades à l’université, il affirme s’être très bien intégré, bénéficiant toujours du soutien de ses amis.
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