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Morceaux choisis
À bâtons rompus avec...Navin Ramgoolam : «On ne sait plus à qui faire confiance au sein de la police»
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Morceaux choisis
À bâtons rompus avec...Navin Ramgoolam : «On ne sait plus à qui faire confiance au sein de la police»
Le leader de l’Alliance du changement quittant l’enceinte de l’école Daneswock Sewraz de Triolet pour aller échanger avec le président Modi, dans l’aprèsmidi du lundi 11 novembre. © Ejilen Ramasawmy
Quelques jours après notre entretien avec le Premier ministre sortant, Pravind Jugnauth, qui a obtenu pratiquement 900 000 views (dont 741 000 uniquement sur Facebook), l’express s’est entretenu avec Navin Ramgoolam avant qu’il ne soit élu et les jours suivant sa prestation comme Premier ministre, ce qui marque «l’un des plus grands come-back politiques». Morceaux choisis des échanges que nous avons eus avec le leader du Parti travailliste depuis le début de cette semaine...
Le couple Navin et Veena Ramgoolam de retour à l’école, quelques heures plus tard, pour la proclamation des résultats. © Nitin Leckraj
(Avant la proclamation des résultats; il quitte l’école de Triolet pour aller s’entretenir au téléphone avec le PM indien, Narendra Modi, à Riverwalk. En route, Navin Ramgoolam s’entretient avec l’express) : Allô, ki manière ? (ton enjoué mais visiblement fatigué)
Felicitations, le tsunami s’avère, on dirait...
Oui, oui, je suis ému de voir toutes ces personnes sur la rue, aux abords des rondspoints, avec le drapeau national, qui scandent «changement». C’est un come-back politique comme on ne l’avait pas imaginé. C’est une véritable communion avec la population.
Quel est votre état d’esprit alors que les résultats ne sont pas encore proclamés chez vous au n°5 et partout ailleurs ?
Je dois prendre le temps de mesurer ce qui nous arrive vraiment. Comme vous le savez, j’ai dû faire preuve de résilience et ne pas me laisser abattre par les événements, qui se sont abattus sur moi depuis 2014. Ce come-back politique, dix ans plus tard, me rappelle celui de Richard Nixon, qui a su transformer ses défaites personnelles en succès ou encore celui de Lula da Silva au Brésil après avoir fait de la prison par rapport à des accusations de blanchiment d’argent...
Est-ce que le cas de Donald Trump, qui est revenu au-devant de la scène, vous parle également ?
Oui, en effet, Trump aussi a fait un come-back remarquable. Tout cela relève de la résilience, d’une force mentale à toute épreuve.
Allez-vous faire une conférence de presse, ce soir (lundi), pour savourer ce retour aux affaires ?
Non, pas ce soir. J’ai l’impression que la nuit sera longue. À Triolet, avec tous les candidats (Ndlr : il y en avait 146 sur le bulletin de vote), on va sûrement finir aux petites heures du matin. Et puis, nos partisans vont sûrement vouloir faire leur défilé de la victoire, surtout qu’on leur a dit de ne pas en faire jusqu’ici. Je dois dire que j’aimerais marquer une différence avec le régime sortant. On va respecter la Constitution et les institutions. On ne peut pas rencontrer la presse avant que les candidats ne soient déclarés élus...même si tout le monde sait qu’on va vers une large victoire...
Un autre 60-0 ?
Il semblerait que cela soit le cas mais laissons le décompte se poursuivre en toute sérénité.
À sa sortie du tribunal, hier, par rapport à l’affaire de ses coffres-forts. © Kiranchand Sookrah
Après la proclamation des résultats, Ramgoolam prête serment et redevient Premier ministre. Il échange à nouveau avec l’express.
Alors comme nouveau PM, qu’est-ce qui va orienter votre Prime ministership ?
(Avec gravitas), je vous assure que le respect de la Constitution et des institutions guidera mon mandat.
Le CP Dip est parti. Qui sera appelé à le remplacer ?
Je vais veiller à ce qu’il n’y ait aucune ingérence dans le choix de son remplaçant. Certains proposaient Mohunlall Madhow, ancien chef des renseignements. Mais je pense qu’on ira sur une option provisoire pour prendre le temps de finaliser notre choix et communiquer avec les autorités concernées. Ce serait peut-être Choolun Bhojoo, le plus ancien des policiers, pour garantir que les droits de personne ne soient piétinés.
Dans la soirée de jeudi. Nouvel échange avec Ramgoolam. L’express lui pose la question, qui est sur toutes les lèvres.
Avec son allié Paul Bérenger, hier, face à la presse, à l’hôtel Hennessy Park à Ebène. © Rishi Etwaroo
C’est confirmé pour Choolun Bhojoo comme CP temporaire ? Combien de temps sera-t-il en poste ?
On vient de discuter. Il y a trop d’unités rivales au sein de la police. On ne sait plus à qui faire confiance. Pourtant, il nous faut avancer et trouver quelqu’un avec qui on peut travailler, dans la confiance et avec rigueur. On a pensé à Rampersad Sooroojbally, l’ex-Deputy Commissionner of Police.
Quelle a été sa réaction ?
Vous seriez étonnés mais il ne voulait pas du poste. On a eu à le convaincre....
Et par rapport à Mᵉ Gavin Glover, qui sera Attorney General, ne craignezvous pas un conflit d’intérêts vu qu’il est votre avocat, Leading counsel de surcroît....
C’est clair qu’il ne pourra pas être mon avocat en même temps. C’est pour cela qu’il a demandé du temps afin de transférer les dossiers à ses confrères. Il sera en poste à la fin du mois. Nous avons de la chance de l’avoir à nos côtés alors que nous voulons changer pas mal de choses....
Et la liste des ministres ?
On travaille dessus. C’est compliqué parce qu’on ne pourra pas plaire à tout le monde, comme Bérenger l’a dit. Une fois que j’aurais fini la première ébauche, je vais discuter avec mes partenaires d’alliance. Je pense que ce sera vers le début de la semaine prochaine. Il y a pas mal de lobbies mais on ne va pas se laisser influencer....
Le leader du PTr sur le plateau de l’express avec Axcel Chenney en 2019. © Sumeet Mudhoo
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