Certains matches de football vous marquent à vie et vous laissent des émotions à chérir pour l’éternité. À en croire plusieurs de nos compatriotes qui ont eu la chance de vivre le renversement de situation incroyable de Liverpool à Newcastle dimanche dernier (1-2), c’était le cas lors de la dernière journée de Premier League à St James Park.

Une forte délégation mauricienne s’était rendue dans l’antre des Magpies, qui sont désormais une nouvelle place forte du football anglais depuis leur rachat par un groupe dirigé par le fonds souverain d’Arabie saoudite, sans savoir qu’ils allaient vivre un match dantesque.

«C’était ma première visite à Newcastle», analyse Nizam J., l’un des Mauriciens qui étaient dans les ‘away fans’ des Reds. «Les 15 premières minutes n’ont pas été impressionnantes. Lorsque VVD a pris un carton rouge je croyais que Newcastle allait nous écraser trois ou quatre zéro après avoir encaissé un but aussi tôt. Au fur et à mesure que le match avançait, je me disais qu’on aurait de la chance de pouvoir égaliser si on en avait l’opportunité. Mais Newcastle n’a pas pressé et Liverpool a eu la chance de gagner au final grâce à l’entrée décisive de Nunez. Je n’arrive pas à croire qu’on a gagné ce match. Klopp a géré l’équipe à la perfection et les changements ont été payants à la fin. Bravo Liverpool. YNWA. Même si ça a été un long déplacement, on ne s’est pas ennuyé, on s’est même bien amusé avec tous les amis présents.»

Vimal Naikeny dit avoir vécu lui aussi un moment à part dans sa vie de supporter ce jour-là. «L’intensité de la rencontre nous a scotché sur notre siège tout le long du match. Chaque but, occasion manquée de peu ou incroyable arrêt a suscité notre excitation et nos applaudissements à chaque fois.» Selon lui, le tournant du match c’est l’erreur de Trent Alexander Arnold qui coûte le premier but : «ce but nous a tous accablés, il nous a réduit au silence. C’était une mauvaise inspiration de la défense».

Le pire était à venir avec l’expulsion du capitaine Virgil van Dijk à la 28ᵉ minute. «C’est une mauvaise décision de l’arbitre», soutient Vimal. «Notre équipe a été forcée de jouer à 10 jusqu’à la 81e minute. Ça a été un moment challenging pour nos gars qui ont pu tester leur résilience et leur détermination. Même en étant dans une situation précaire, ils ont montré une incroyable ténacité et se sont battus vaillamment against the odds»

Ensuite, ce dernier décrit les buts de l’Uruguayen Darwin Nunez qui donnent la victoire aux Reds et met leurs supporters en transe. «Au 2ᵉ but, le stade est entré en éruption dans une euphorie totale. L’énergie et l’excitation dégagées étaient indescriptibles, comme si le temps s’était arrêté pendant un instant. C’était vraiment une expérience ‘out of this world’ que je me rappellerais dans plusieurs années encore. Je suis heureux d’avoir pu vivre de tels moments en tant que supporter. On a pris trois points incroyables et on espère que ça fera partie de l’histoire sur la route vers un nouveau titre de champion en fin de saison. Merci à Suryen d’avoir pris les photos de ces incroyables moments sur les deux buts. Les mots manquent pour décrire ce qu’on a vécu comme on peut le voir sur notre vidéo (NDLR : à voir sur lexpress.mu).»

Parmi les autres Mauriciens présents dans ce match, il y avait Sookenraj Sok Appadu, de Maurice, venu passer quelques jours chez son fils Hans, ou encore le docteur Shabbir Nakhuda et son fils Roman, ou encore Kashi Booluck, Shanu et Alain.

«Best game of the world for the best supporters of the world» estime pour sa part Sookenraj, un retraité de Chemin Grenier, qui s’est égosillé à hurler «Nunez, Nunez, Nunez !» en fin de match, comme les plus jeunes. Pour lui «l’arbitre pas content Liverpool du tout, line bien fané, pas ti enan carton rouz lors Van Dijk.» On laissera le mot de la fin au Dr Nakhuda pour tenter de donner une explication rationnelle à ce match fou : «Sometimes no words can describe certain things in life...»

Never write off Liverpool : une expression qu’Eddy Howe, le manager de Newcastle, ruminera sans doute longtemps.