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Obituaire

Adieu Feroza

30 juin 2025, 05:09

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Adieu Feroza

Mᵉ Beebee Feroza Maudarbaccus-Moolna n'est plus. Elle s'est effacée, comme elle a toujours vécu : discrètement.

Elle était une grande dame de notre judiciaire. Une juriste compétente, d’expérience, dotée d’une parfaite maîtrise des subtilités du droit. Au-delà du droit, elle était portée par la préoccupation constante de l’équité et de la justice, principes touchant à l’humanité de tout justiciable, d’où qu’il vienne. Elle avait le don d’exprimer les complexités du droit en termes simples.

Mᵉ Beebee Feroza Maudarbaccus-Moolna était imbue d’un sens profond du respect de la personne humaine, du bien des autres et de l’intérêt commun. Rien de ce qui touche à l’homme dans ses souffrances, dites et non dites, ainsi que ses légitimes aspirations, ne lui était indifférent.

Elle était de condition modeste. Elle a gravi les échelons de sa carrière par la seule force de son travail et de sa peine. Je l’ai connue, ainsi que son époux, Ahmad Moolna, alors que nous étions ensemble étudiants en Maîtrise de droit. Ils étaient tous les deux des exemples inspirants pour tous les autres inscrits, parmi lesquels nous comptons aussi le regretté Saheed Baukaurally, devenu juge. Une génération d’enfants du peuple, tâcherons de l’ombre, à la peine, pour essayer d’avancer dans la vie.

Feroza impressionnait déjà par la rigueur stricte et la grande efficacité de son travail. Autant de signes précurseurs, indicateurs du grand mérite qui était le sien, qui allaient lui permettre de gravir les échelons du judiciaire jusqu’à devenir Chief State Attorney, un des hauts sommets du judiciaire atteints par cette fille du sol. Enfant du peuple. Elle a toujours gardé, par le cœur, par sa simplicité, par sa grande disponibilité à dispenser ses conseils avisés à ceux qui venaient la solliciter, ses racines populaires. Feroza n’était jamais avare de son attention et de son écoute active et inlassable.

En cours de droit, elle ne lésinait jamais sur les moyens pour conseiller, aider, quitte à partager ses notes de cours, toujours prises avec soin et une méticulosité indéfectible. Pour ceux qui étaient en cours avec elle – j’en étais – on ne peut oublier à quel point sa présence et sa participation aux cours leur donnaient un attrait, qui faisait d’elle une première de cordée pour faire avancer ensemble vers les objectifs posés. Elle était dotée d’une grande capacité de travail personnel et d’un sens du travail collectif tout à fait exemplaire.

Elle avait une profonde conscience de la valeur de la vie. D’une vie au service des autres. En cela, Feroza était un modèle.

Sincères condoléances à tous ceux que ce deuil afflige, particulièrement à son époux, Ahmad, son fils, Nabil, et tous les membres de sa famille.

Adieu Feroza

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