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Un an après les inaugurations
Agaléga pe bouz fix
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Un an après les inaugurations
Agaléga pe bouz fix

Il y a un an, les promesses pleuvaient à Agaléga. L’ancien Premier ministre Pravind Jugnauth, en compagnie virtuelle de son homo- logue indien Narendra Modi, inaugurait une batterie de nouvelles infrastructures destinées à améliorer la vie des habitants. Un an après, la vie sur l’île se poursuit sans grand changement.
Un des points avancés par Pravind Jugnauth lors de l’inauguration de la nouvelle jetée et de la piste d’atterrissage était l’amélioration de la connectivité maritime et aérienne, censée annoncer une nouvelle ère économique pour l’île et mettre fin aux longs mois d’attente pour le ravitaillement par le Mauritius Trochetia. «Cela facilitera grandement la qualité de vie des habitants, ne serait-ce que par l’acheminement plus simple et rapide des produits. Le débarquement sera aussi plus rapide», avait-il expliqué. Il avait aussi évoqué un déplacement plus facile du personnel médical et enseignant vers Agaléga. Dans la foulée, une série de koup riban avait marqué l’inauguration d’une Fish Landing Station, d’un centre communautaire et d’un supermarché. Sudheer Maudhoo, alors ministre de la Pêche, avait expliqué que la Landing Station, dotée d’un système de réfrigération, devait jouer un rôle clé dans l’exportation de poisson vers Maurice. Le centre communautaire, avec une bibliothèque, des jeux de société et un accès à Internet, visait à renforcer les liens communautaires et à encourager la numérisation. Quant au supermarché, il devait bouleverser le système actuel où une unique boutique voit son stock s’amenuiser jusqu’au prochain ravitaillement par le Mauritius Trochetia. Dans le même temps, un hôpital dernier cri, équipé de salles d’opération, d’une unité de radiologie et d’un laboratoire, avait été présenté aux journalistes.
Centre communautaire transformé en salle de classe
Un an après les festivités et les promesses, la Fish Landing Station a été détruite par le cyclone Chido. Mais, de toute façon, elle n’avait jamais été utilisée. Le supermarché est toujours vide, et le centre communautaire accueille temporairement les élèves du collège Medco, lui aussi ravagé par le cyclone. La survie des habitants dépend toujours du Mauritius Trochetia, dont les déplacements sont espacés de trois mois mais qui est actuellement hors service. Quant à l’hôpital hi-tech, il reste inaccessible.
Un Agaléen évacué à Maurice par le Dornier dimanche dernier après un accident de travail dresse un constat amer. Il déplore que les espoirs d’accueillir des vols commerciaux, nourris depuis l’inauguration de la piste d’atterrissage, soient toujours vains. Son appel est clair : que le gouvernement respecte ses engagements envers la communauté agaléenne. Mais il préfère positiver : le Dornier peut désormais atterrir de nuit.
Laval Soopramanien, président de l’association Les Amis d’Agaléga, regrette que rien n’ait changé pour la communauté cent jours après l’arrivée du nouveau gouvernement. «Au contraire, le cyclone Chido a tout ravagé sur son passage, y compris les infrastructures inaugurées il y a un an, notamment celles de l’aéroport. Près de trois mois plus tard, les réparations ne sont toujours pas terminées.»
Il déplore le manque de transparence et de communication ainsi que l’incertitude entourant l’OIDC et l’Agaléga Island Council : «Personne ne nous informe sur les avancées. Nous avons perdu 15 ans, et les doléances de la population restent les mêmes.»
Alors que la visite de Narendra Modi est attendue le 12 mars, la communauté agaléenne espère être entendue. En attendant, des Agaléens malades restent bloqués à Maurice faute de bateau pour les ramener, tandis que l’hôpital hi-tech construit par l’Inde demeure inutilisé. Sur l’île, des travailleurs manuels dépêchés après le cyclone Chido et dont le contrat est arrivé à expiration, attendent toujours leur rapatriement, alors que des locaux restent sans emploi.
Enfin, Laval Soopramanien rappelle une promesse toujours non tenue d’un ministre d’octroyer des contrats fonciers aux Agaléens, ce qui leur aurait permis de consolider leurs habitations et d’améliorer leur qualité de vie.
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