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Incidents durant la campagne
Agressions, abus de pouvoir, fractures politiques…
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Incidents durant la campagne
Agressions, abus de pouvoir, fractures politiques…
[Photo d'illustration]
La campagne électorale est marquée par des incidents et des accusations d’abus de pouvoir. Agressions, perturbations de réunions politiques et climat d’insécurité signalés par des citoyens témoignent d’une atmosphère tendue, où les rivalités exacerbées entre alliances révèlent les défis d’une élection délicate, montrant à la fois le meilleur et le pire des acteurs politiques.
Un activiste de Lepep agressé par ses pairs pour campagne «en solo»
Un activiste de l’Alliance Lepep a été agressé mardi dernier, alors qu’il distribuait des tracts dans la localité de Vallée-Pitot. Cet habitant de la localité de 28 ans, soutien du candidat Zia Nujuraully dans la circonscription n° 2 (Port-Louis-Sud–Port-Louis-Centre), a déposé une plainte à la police, affirmant avoir été attaqué par deux autres agents de la même alliance politique. D’après ses déclarations, ses agresseurs l’auraient interpellé, l’accusant de mener une campagne en solitaire en faveur de Nujuraully, au détriment des autres candidats de l’Alliance Lepep, en l’occurrence Roubina Jadoo-Jaunbocus et Abdallah Goolamallee. Selon le plaignant, les faits se sont déroulés lorsqu’une voiture s’est arrêtée près de lui. Deux hommes en sont descendus et après avoir exprimé leur mécontentement face à sa campagne «personnalisée», ils auraient tenté de le séquestrer. L’intervention de ses proches, présents sur les lieux, a permis de mettre un terme à l’altercation. La police a, depuis, identifié un suspect dans cette affaire et prévoit de recueillir sa version des faits en présence de son avocat, Me Assad Peeroo.
Gros-Billot : heurts et accusations mutuelles entre alliances
Le 28 octobre, une réunion privée de campagne s’est tenue au Sub Hall de Gros-Billot, organisée par Mahen Seeruttun et Kalpana Koonjoo-Shah, candidats de L’Alliance Lepep. Cet événement, destiné aux agents électoraux en préparation des prochaines législatives, a été perturbé par des individus dont le comportement, qualifié d’hostile, aurait été amplifié par l’alcool, selon Mahen Seeruttun, ministre sortant de la Bonne gouvernance. Mahen Seeruttun accuse ses adversaires de l’Alliance du changement. L’incident s’est intensifié vers 20 h 30, lorsque ces perturbateurs ont proféré des injures envers les candidats présents et exprimé leur frustration quant à une prétendue inaction des députés sur des problèmes liés à la drogue dans la région. À un moment donné, l’un des individus aurait même lancé des menaces physiques à l’encontre d’un ministre sortant, obligeant la police à intervenir pour ramener le calme. Trois personnes, identifiées par les forces de l’ordre, ont été arrêtées, mardi matin, par la police de Rose-Belle, puis présentées devant le tribunal de Grand-Port sous des accusations provisoires de rogue and vagabond.
Les candidats de l’Alliance du changement rejettent toute implication dans cet incident, dénonçant des accusations infondées.
Souillac : menace d’arrestation pour un refus d’affichage politique
Un adolescent de 17 ans, résidant à Souillac, a relaté un incident troublant survenu le 28 octobre, vers 16 h 30. Selon son témoignage, trois policiers en uniforme se seraient rendus à son domicile, exigeant qu’il accroche une banderole orange à un arbre situé dans sa cour. Les agents auraient exercé une pression considérable sur lui, allant jusqu’à menacer son père d’arrestation s’il refusait de coopérer. Deux des policiers lui auraient remis la banderole et l’auraient sommé de l’attacher à l’arbre. L’ado affirme qu’il pourrait reconnaître l’un des agents, un habitant du village, et a rapporté les propos intimidants qui lui auraient été adressés : «Pie dan to lakour, to gagn drwa met bandrol. Si to pa met sa, to papa ena sans al ferme.» Choqué, le jeune homme a décidé de prendre des mesures et s’est rendu, accompagné de sa mère, au poste de Souillac pour déposer une precautionary measure.
Policier transféré après une visite de l’Alliance du changement
Le sergent de police Basdev Budhoo, 51 ans et ayant 32 années de service, a vécu deux transferts consécutifs en l’espace d’une semaine. Le 15 octobre, ce policier, alors affecté à l’hôpital sir Anerood Jugnauth (SAJ) à Constance, Flacq, a été muté à la Special Mobile Force (SMF). Ce transfert est intervenu le lendemain d’une visite à son domicile d’une équipe de l’Alliance du changement, menée par Dhaneshwar Damry et ses colistiers, à Camp-Thorel, dans la circonscription no 8, celle du Premier ministre sortant, Pravind Jugnauth. Cependant, la situation ne s’est pas arrêtée là. Dès le lendemain, mercredi, le sergent Budhoo a été à nouveau transféré, cette fois à la base de la SMF située à l’aéroport sir Seewoosagur Ramgoolam. Le policier a d’ailleurs déposé une precautionary measure au poste de police de Quartier- Militaire pour en consigner les détails. Environ 20 minutes après avoir reçu M. Damry, le sergent Budhoo a reçu un appel de son poste de police à l’hôpital SAJ, l’informant de sa mutation à la SMF, lieu où il avait entamé sa carrière. Dans sa déposition, il précise que ce transfert a été ordonné par le commissaire de police via l’Information Room.
Brouhaha politique : La police intervient
Le 28 octobre, à 23 h 55, à la suite d’une demande, des officiers affectés au poste de police de Belle-Mare se sont rendus sur la route Royale, près du bar Sangkura, à Belle- Mare. Sur place, ils ont vu un groupe de dix hommes sous l’influence de l’alcool, en train de discuter de questions politiques. La situation a rapidement dégénéré lorsque deux d’entre eux en sont venus aux mains. La police a dû intervenir pour les séparer. Une équipe de la Quick Response Team, composée de quatre agents, a été appelée en renfort pour gérer la situation, ce qui a permis de disperser les personnes présentes.
L’Alliance Lepep face à ses propres démêlés
Le 23 octobre, le congrès de l’Alliance Lepep à la municipalité de Vacoas-Phoenix a été marqué par des tensions notables entre les candidats et leurs managers. Gilbert Bablee, animateur de la réunion, a fréquemment interrompu les intervenants, en particulier à l’arrivée des leaders. Un moment marquant a été l’interruption abrupte d’Alexandre Le Blanc par Bablee, qui lui a arraché le micro pour annoncer l’arrivée de Xavier-Luc Duval. Ce geste a également perturbé Duval, obligé d’interrompre son discours à l’arrivée de Pravind Jugnauth. Une vive interaction a aussi opposé Bablee à Atma Bumma, responsable de campagne, qui tentait en vain de lui expliquer ses points de vue.
Insulte à une veillée : Vikram Hurdoyal cherche la protection de la police
Vikram Hurdoyal s’est retrouvé dans une situation compliquée, mercredi dernier, alors qu’il se rendait à une veillée mortuaire. Les personnes sur place ont commencé à reprocher à Vikram Hurdoyal de n’être pas intervenu, il y a deux ans, lorsqu’elles avaient sollicité son aide. Craignant pour sa sécurité, Vikram Hurdoyal a trouvé refuge dans une maison. Alertée, la police s’est rendue sur les lieux. L’ex-ministre est parti quand la police est arrivée pour l’escorter.
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