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Turbulences

Air Mauritius réclame 70,5 millions d’euros à la Sentinelle Ltd

1 août 2024, 20:00

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Air Mauritius réclame 70,5 millions d’euros à la Sentinelle Ltd

Air Mauritius réclame des dommages d’environ Rs 3,6 milliards à La Sentinelle, au directeur des publications et à trois journalistes pour une série d’articles publiés entre les 15 mars et 18 juin 2024.

Dans sa plainte rédigée par le Senior Attorney Rajesh Bucktowarsing et le Senior Counsel Me Désirée Basset, Air Mauritius affirme que ces articles sont «diffamatoires» et «ont porté atteinte à sa réputation en tant que compagnie aérienne nationale». Air Mauritius réfute ces articles qu’elle considère «préjudiciables» et allègue qu’ils ont entraîné des pertes significatives pour la compagnie. Cette affaire, déposée vendredi, sera appelée en Cour suprême le 12 septembre. Ce jour-là, les parties concernées présenteront leurs arguments et preuves.

Air Mauritius souligne que ces articles publiés ont décrit la compagnie comme étant «peu fiable», affirmant que «ses avions ne sont pas sûrs» et que «le personnel navigant n’arrive pas à mener à bien ses fonctions», ce qui aurait «un impact sur la sécurité des passagers». Air Mauritius souligne également que ces articles ont dépeint le nouveau Chief Executive Officer, Charles Cartier, comme étant «incapable de gérer la compagnie de manière efficace». Ces articles prétendent «qu’il manque de qualifications et qu’il est coupable de comportements malhonnêtes et déshonorables».

Article du 10 avril intitulé «Flotte en difficulté : Les ambitieuses expansions d’Air Mauritius ont du plomb dans l’aile»

L’article en question traite des annulations et des retards de vols, ainsi que de la sécurité des appareils pour les passagers. Air Mauritius argue que ces informations donnent l’impression que les appareils de la compagnie «ne sont pas en état de navigabilité» et qu’Air Mauritius exploite «des appareils défectueux, mettant ainsi en danger la sécurité des passagers». Air Mauritius souligne qu’elle détient un record en matière de sécurité de ses passagers et qu’aucun avion n’est autorisé à voler sans l’aval du département de l’aviation civile. Elle souligne que ces informations lui sont préjudiciables car elle opère sur un marché qui est fortement concurrentiel.

Article du 17 avril intitulé «L’audit technique de l’EASA en suspens»

Cet article traite de la suspension d’un audit effectué par l’European Authority for aviation safety (EASA) pour garantir les normes de sécurité. MK affirme que l’audit a eu lieu du 6 au 8 mai et que cet audit est mené annuellement. La compagnie souligne que le Maintenance Organisation Approval Certificate, émis en 2005, n’a pas besoin d’être renouvelé mais précise que le certificat fait tout de même l’objet d’une révision. EASA sera de retour en mai 2025.

Article du 19 avril intitulé «Air Mauritius, Air Turbulences.Après les vols perturbés, hémorragie au sein du personnel navigant»

Cet article a trait aux griefs du personnel naviguant avec des témoignages à l’appui. MK réfute ces informations arguant que cet écrit donne l’impression que la compagnie «ne respecte pas les normes standards et néglige la sécurité et le bien-être du personnel navigant». MK estime que ces informations sous-entendent que la compagnie «ne tient pas compte du confort des passagers, ainsi que leur sécurité».

Article du 15 mai intitulé «L’A330 de nouveau cloué au sol à Mumbai»

L’article fait état de nouveaux problèmes techniques de cet appareil, qui a été cloué au sol, dans le passé, pendant trois mois à Mumbai. Air Mauritius argue que ces informations donnent l’impression que les appareils de la compagnie «ne sont pas en état de navigabilité» et qu’Air Mauritius «exploite des appareils défectueux, mettant ainsi en danger la sécurité des passagers». MK estime que ces informations sont «diffamatoires» car à aucun moment elle n’a autorisé un avion défectueux à voler.

Article du 12 juin intitulé «Air Mauritius. Une nouvelle panne d’avion. Des centaines de passagers bloqués à Kuala Lumpur»

Ce papier est un compte rendu de l’expérience d’une centaine de passagers, bloqués à Kuala Lumpur, en raison d’une panne d’un des appareils de MK et met en avant les difficultés auxquels ils ont fait face. MK dans sa plainte argue, une fois de plus, que ces informations donnent l’impression que les appareils de la compagnie «ne sont pas en état de navigabilité» et qu’Air Mauritius «exploite des appareils défectueux, mettant ainsi en danger la sécurité des passagers». MK souligne qu’elle donne toujours priorité à la sécurité de ses passagers et que c’est le département de l’aviation civile qui donne l’autorisation pour qu’un avion puisse voler.


Les articles au sujet du CEO et la direction

Article du 15 mars intitulé «Operations Advisory Committee. Première maladresse du nouveau CEO Charles Cartier»

L’article en question évoque la mise sur pied d’un comité chargé de conseiller le nouveau CEO, composé de personnes qui ont fait l’objet de polémiques dans le passé. MK affirme que cet article sous-entend que «le CEO a donné un traitement injuste et préférentiel à Anba Manikham en lui accordant une promotion». MK nie le fait que la décision de le transférer dans un autre département est une promotion. MK souligne que «ces informations jettent le discrédit sur le nouveau CEO et remet en question ses compétences de management».

Article du 24 avril intitulé «Air Mauritius : Un consultant qui fait polémique»

L’article traite de la nomination d’un consultant par le CEO. MK estime que ces informations «sont diffamatoires car elles donnent l’impression que le CEO a favorisé un consultant de son choix en particulier» et que ce dernier «n’a pas les compétences requises pour mener à bien ses fonctions au sein du département des ressources humaines».

Article du 15 mai intitulé «Air Mauritius : Voyages au pays des polémiques»

Cet article traite, entre autres, de la nomination du nouveau Chief Operating Officer, Sameer Baichoo. MK affirme que les informations publiées «sous-entendent que le nouveau COO n’a pas les compétences requises pour assurer ces fonctions» et que la compagnie «n’a pas d’autre personnel compétent dans ce domaine» pour assurer ce travail et que le panel de sélection «n’était pas compétent». MK souligne qu’elle choisit son personnel sur la base de strictes conditions de l’industrie de l’aviation.

Articles publiés sur la suspension de Laurent Recoura

MK affirme que ces informations «sous-entendent que l’ex-COO a subi des pressions» et un «traitement défavorable» pour qu’il démissionne et le considère «comme un adversaire direct» alors que tel n’est pas le cas. MK souligne qu’un comité disciplinaire a été mis sur pied pour faire la lumière sur cette affaire.

Articles publiés sur l’accord avec la compagnie indienne Indigo

MK fait référence à plusieurs articles publiés entre les 17 mai et 15 juin sur un accord avec Indigo.MK nie toute discussion avec cette compagnie aérienne et souligne que «ces publications lui portent préjudice» car elle a des accords avec d’autres lignes aériennes internationales telles qu’Air India et Vistara sur cette route.

Voyages du CEO en Afrique du Sud MK insiste sur le fait que le voyage du CEO en Afrique du Sud avec les membres de sa famille faisait partie des termes de son contrat et avait été discuté au préalable. MK souligne que le CEO n’a pas usé de son pouvoir et de son poste pour obtenir des traitements préférentiels. La compagnie souligne également que le CEO et sa famille n’ont pas réservé de sièges au détriment des passagers payants.

Articles sur les fonds de pension et rapport annuel

MK argue que les articles publiés sur les fonds de pension, qui seraient utilisés à d’autres fins, sont «diffamatoires» car ils donnent l’impression que «la direction est en train de manipuler illégalement les fonds de pension». MK souligne qu’elle n’a jamais interféré avec les pensions des employés. Pour ce qui est du rapport de l’audit toujours pas publié, la compagnie aérienne nationale estime que les articles publiés à ce sujet «donnent l’impression que la compagnie a failli dans ses devoirs de rendre public ce rapport»

. En outre, MK estime que les articles publiés depuis mars «ont nui à sa réputation» et que depuis, la compagnie a connu une baisse en termes de passagers et de réservations. Ces pertes ont été évaluées à 70,5 millions d’euros, soit environ Rs 3,6 milliards. Qu’elle réclame «jointly and in solido» à La Sentinelle, au directeur des publications et à trois journalistes.