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Alertes en rafales
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Alertes en rafales
Pêche et détente étaient au programme hier malgré l’alerte II.
L’épisode cyclonique du lundi 15 janvier, quand le pays est passé de l’alerte I à l’alerte III en l’espace de deux heures dans le sillage de Belal, a suscité des préoccupations quant à la fiabilité des alertes émises par la station météo de Vacoas. Cette fois, avec Candice, il est évident qu’un vent d’extrême prudence souffle sur les Mauritius Meteorological Services (MMS). Ainsi, malgré l’émission d’alertes – à la vitesse de l’éclair – les conditions météo depuis lundi après-midi ne semblaient pas correspondre aux niveaux d’alerte émis par la station. Soulevant une nouvelle fois des questions sur la capacité de la météo à fournir des informations précises en temps opportun...
La météorologie est une science complexe, certes. Mais, arguent certains, avec les technologies modernes, un radar – qui ne semble pas avoir une très bonne vue cependant – et les compétences dont la station de Vacoas dis- pose, les attentes du public en matière de précision sont élevées. Les incohérences entre les alertes émises et les conditions météo réelles – «fey pa pé bouzé ek soley for, mo pé al met linz sek», ironisaient des internautes hier – sèment la confusion parmi la population et entraînent des suspensions d’activités économiques qui pourraient être évitées. Malgré l’alerte II, des conditions cycloniques ne prévalaient toujours pas hier après-midi. Plus d’un sur les réseaux sociaux ont partagé cet avis.
Cette situation soulève des questions sur la précision des prévisions météo, d’autant plus que la basse pression – future Candice qu’on n’avait même pas encore «baptisée» officiellement à hier – devait affecter le pays aux petites heures du matin et durant la matinée d’aujourd’hui. Le système de «warning» de la station, avec ses différentes alertes, stipule des délais spécifiques avant l’occurrence de rafales de 120 km/h, synonyme de classe IV. Il importe donc de souligner que les alertes cycloniques sont basées sur les rafales et non sur la pluviométrie. Cependant, les chiffres enregistrés par la station de Vacoas ces dernières 24 heures indiquent des vitesses de vent bien en deçà de ce seuil critique. La station de Signal Mountain a enregistré les vents les plus forts, atteignant 68 km/h, suivi de Grand-Bassin avec 58 km/h. Ces chiffres laissent penser que des rafales cycloniques n’ont pas encore été enregistrées, malgré la succession d’alertes l’une après l’autre.
De plus, les précipitations n’ont pas été aussi importantes que prévu et les orages redoutés ne se sont pas matérialisés. Après une journée relativement calme, dépourvue de conditions cycloniques malgré le maintien de l’alerte II, la détérioration des conditions météorologiques était finalement prévue pour la fin de l’après-midi d’hier ou le début de la ma- tinée aujourd’hui. La question se pose alors si les alertes ont été émises de manière précipitée, peut-être pour rassurer la population sur la nécessité de prendre des précautions, tout en négligeant des critères réels nécessaires à l’émission d’alertes cycloniques.
Cette démarche soulève également la question de savoir si ces alertes ont été émises davantage par mesure de précaution, voire de consolation, que sur la base d’une évaluation rigoureuse des conditions météo. La journée d’hier, marquée par quelques moments en- soleillés, contraste avec le maintien de l’alerte II pendant toute une journée, alors que des conditions cycloniques réelles pourraient être ressenties bien après, laissant les Mauriciens perplexes et conduisant à la conclusion que la station météorologique s’est peut-être précipitée dans l’émission des alertes, avec une incapacité avérée à fournir des prévisions précises.
Le scepticisme grandit lorsque l’on constate que, malgré les équipements modernes et les compétences dont la station météo de Vacoas devrait disposer, elle semble toujours agir par tâtonnements. Tandis qu’elle prévoyait d’importantes averses, d’autres sites météorologiques privés offraient des prévisions contradictoires sur l’évolution de la basse pression susceptible de perturber le temps. Bien que ces sites n’aient pas vocation à prédire officiellement les risques de catastrophes naturelles comme le fait la station de Vacoas, ils ont finalement fourni des données plus précises.
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