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Portrait

Alexandrine Belle-Étoile au firmament

7 avril 2024, 21:15

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Alexandrine Belle-Étoile au firmament

Elle a pu réaliser ses rêves d’enfant, voyager et surtout travailler entre ciel et terre avec, à chaque escale, l’émerveillement de la découverte. Pas moins de 18 pays en une année à porter les couleurs d’Emirates, faute de celles d’Air Mauritius qui avait estimé qu’elle ne répondait pas à ses critères. Ce refus, sans explication, lui permet aujourd’hui d’être au septième ciel. belle etoile.png La galaxie Belle-Étoile.

Eric et Ginette Belle-Étoile de Saint-Paul ont célébré leurs 40 ans de mariage le 12 janvier dernier dans la joie ; mais aussi dans la fierté de penser que leur benjamine, Alexandrine, née le 16 avril 1997, soit dix ans après son frère, Jean-Éric, et sa sœur Géraldine (des jumeaux), a pu réaliser ses rêves en travaillant entre ciel et terre pour fréquenter régulièrement les étoiles. Alexandrine fait partie du personnel navigant de la prestigieuse Emirates Airlines depuis l’année dernière, après avoir remporté une compétition féroce afin de se retrouver parmi les quatre Mauriciennes recrutées sur une centaine de candidates. Depuis, avant chaque décollage et après chaque atterrissage, Eric et Ginette attendent un SMS du bout du monde pour savoir si la ‘petite’ va bien. Comme en ce mardi du 2 avril pour savoir si l’Airbus A380, le EK 704 qui avait décollé dans la soirée la veille de l’aéroport Sir Seewoosagur Ramgooolam avait bien atterri à Dubaï à 4 heures du matin !

Vols à répétition

Toutefois, bien qu’Alexandrine se réjouisse d’avoir passé quelques jours avec ses parents, elle sait qu’elle n’a pas beaucoup de temps pour se reposer. Il lui reste encore 35 minutes de route avant de regagner son domicile pour quelques heures de sommeil seulement avant que le transport ne la récupère en début d’après-midi pour un vol de 4 heures allerretour Dubaï/New Delhi. C’est dire qu’elle sera sur les genoux. Mais heureuse de voyager, d’atterrir dans des villes qu’elle ne connaît pas et qu’elle visitera en coup de vent avant de reprendre le vol. Elle a ainsi découvert 18 villes en une année.

alex.png «Bien sûr, nous sommes fatiguées parfois ; mais ça vaut la peine de faire la connaissance d’une ville, même rapidement. Nous avons 24 heures et 48 heures selon les vols. Nous essayons de profiter au maximum. Emirates couvre 134 destinations. J’ai fait beaucoup en une année. Après New York, j’ai fait Los Angeles et Boston. Mon prochain New York est prévu pour fin avril. J’ai aussi été heureuse de me retrouver sur la Place Rouge à Moscou. Rien n’indiquait qu’il y avait une guerre en cours», nous dit Alexandrine dont la soif de découvertes est insatiable.

Elle estime que c’est vraiment un privilège de porter cet uniforme marron et ce voile et cette calotte rouge qui ne manquent pas d’attirer le regard. «Quand nous marchons en groupe dans les aérogares, les photographes nous mitraillent comme si nous étions des mannequins», lance Alexandrine qui connaît bien ce domaine pour en avoir la taille (36) ; pour être une ‘fashion model’, d’avoir représenté l’île Maurice à la 71e édition du concours Miss Universe à La Nouvelle-Orléans en Louisiane. «Miss Univers est plus qu’un concours de beauté. Après cette expérience, je me suis sentie capable de tout surmonter. J’en suis sortie grandie et plus vivante. Ma participation à ce concours m’a donné la chance de me rapprocher des autres afin de mieux pouvoir partager ma passion et mes expériences. J’ai eu l’occasion de créer une plate-forme – Art Brave – qui m’a permis de mettre en œuvre mes motivations et surtout de faire la promotion de l’île Maurice», dit celle qui estime qu’elle est toujours ambassadrice de son pays.

Pour elle, ce fut une expérience unique : «Aux États-Unis, j’ai complété ma formation pour Miss Universe. Une équipe de professionnels du milieu m’a accompagnée du début à la fin de cette préparation – en beauté, garde-robe, entretien et rencontres. Une préparation qui m’a permis de faire la couverture du magazine Vogue Philippines pendant la compétition. J’ai posé aux côtés de la gagnante avant son sacre.» Elle a aussi été Miss Supranatural Mauritius/Poland ; Miss Supranatural Africa et Supranatural Model Africa. Sans oublier Miss University Africa Mauritius en 2018.

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Il faut dire qu’Alexandrine Belle-Étoile n’est pas née mannequin bien que sa silhouette ait toujours été élancée. Elle a eu un parcours scolaire normal : des études primaires au Lorette de Vacoas et secondaires au Lorette de Quatre-Bornes et en HSC, ses matières étaient Langue, l’Art et la Mode/Textile. Un choix préfigurant en quelque sorte sa carrière. «Au niveau primaire, j’ai été marquée par Micheline Clark L’Evêque. Une source d’inspiration quand j’ai commencé à enseigner», dit Alexandrine qui a touché à un peu de tout après avoir obtenu en 2020 son ‘BA of Arts/Fine Arts’ au MGI. D’où sa passion pour la peinture qui représente pour elle un refuge. Sa première séance photo date de plus de six ans déjà et depuis elle enchaîne comme ‘fashion model’ avec plus d’une centaine d’auditions. Par la suite, elle a décroché encore plus de contrats pour les shooting photos qu’elle a su gérer en free-lance. De là à devenir influenceuse, c’est un pas qu’elle a franchi allègrement et de manière insensible bien qu’elle s’en défende : «Je ne me considère pas comme une influenceuse. J’aime plutôt inspirer.» Elle fait partie, il faut le concéder, de quelques influenceuses notoires comme Ornella Lafleche-Froget, Sarojinee Ellapen, Muriel Ravina, Stephanie Langue, Pallavee Nilah Murugan, Nasreen Banu Ahseek, entre autres, qui squattent en permanence les réseaux sociaux et qui engrangent des milliers de ‘followers’.

À la question de savoir quand elle sera encore de retour au pays, Alexandrine répond avec une pointe de nostalgie : «Pour opérer les vols, j’ai eu la chance de venir trois fois. Maurice est une destination touristique et donc pas toujours évident d’opérer sur ce vol comme beaucoup de membres d’équipage rêvent d’y aller, ils font toujours la demande. Il y a un système de vote pour obtenir les vols souhaités - cela dépend aussi de la chance – comme jouer à la loterie.»

Les parents attendent ces moments de retrouvailles avec impatience sachant qu’ils sont en fait très rares ; mais la fierté l’emporte de loin et ce, depuis longtemps : «Alexandrine a été constante dans ses études et elle a réussi dans ce domaine. Nous avons été fiers quand elle a représenté notre pays au concours Miss Univers. Et surtout ravis quand elle a été recrutée chez Emirates. Ça a été un couronnement de ses efforts. Elle a ce qu’elle mérite et elle sait où elle va», nous dit un père comblé et aussi grand-père de trois petits-enfants que lui ont donnés ses deux jumeaux Jean-Éric et Géraldine (établie en France depuis de nombreuses années). En attendant qu’un jour Alexandrine vienne élargir le cercle familial !

Eric et Ginette Belle-Étoile ont toujours habité la région de Saint-Paul. Ils se sont mariés à l’église de la localité et c’est là aussi où tous les enfants ont été baptisés et Alexandrine d’ailleurs par le Père Gérard Sullivan.

Vendredi dernier, Eric et Ginette Belle-Étoile ont eu encore une raison d’être fiers de leur benjamine. Alexandrine qui, en revenant de New Delhi, prépare déjà ses valises pour représenter Emirates, pendant une semaine du 6 au 14 avril, au tournoi de tennis de Monaco qui va réunir le gratin du tennis mondial. Toutefois hier Alexandrine arpentait La Promenade des Anglais.

En route, dans le ciel, pour Monte-Carlo, Alexandrine ne peut s’empêcher de penser au fabuleux destin qu’est devenu le sien depuis qu’elle a rejoint la flotte d’Emirates. Et surtout ne pas regretter qu’Air Mauritius, après son entretien d’embauche, ne lui a même pas répondu pourquoi sa candidature comme hôtesse n’avait pas été retenue !

Il y a des revers qui sont porteurs d’avenir.