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Parlement
Ambiance: Collendavelloo et Nazurally boudent la «standing ovation»
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Ambiance: Collendavelloo et Nazurally boudent la «standing ovation»
Ivan Collendavelloo et Zahid Nazurally n’ont pas pris la peine de se mettre debout pendant l’ovation…
Ils auront beau dire que tout va bien, mais il y a des signes qui ne trompent pas. Comme il fallait s’y attendre, tous les élus de la majorité, sauf Dorine Chukowry, probablement en mission, et Pravind Jugnauth, était déjà dans l’Hémicycle quand la sonnerie a retenti. Dès que le Premier ministre a fait son entrée, les élus de la majorité se sont mis débout pour l’applaudir au lieu de taper sur leur pupitre, comme c’est souvent le cas, en scandant : «Bravo ! Bravo !» après sa victoire au Privy Council. Cependant, tout le monde n’a pas participé à cette standing ovation. Deux élus du Muvman Liberater (ML), à savoir son leader, Ivan Collendavelloo, et le deputy speaker, Zahid Nazurally, n’ont pas pris la peine de se mettre debout, mais ils ont tapé sur la table timidement.
Paul Bérenger a éclaté de rire quand il a vu les deux députés assis. Le troisième élu de ce parti, Ismaël Rawoo, a, lui, préféré participer à la fête. Ce même député du ML avait fait coïncider son voyage à Rodrigues avec celui du Premier ministre, la semaine dernière.
Pravind Jugnauth a voulu rajouter une nouvelle couche en répondant à la Private Notice Question (PNQ). «Je remercie le leader de l’opposition de m’adresser cette question car je demeure toujours le député du n°8 et avec le soutien de l’Alliance Morisien, je demeure le Premier ministre», a-t-il déclaré alors que l’opposition montrait des signes de protestation, faisant comprendre qu’il perdait du temps.
D’ailleurs, Xavier-Luc Duval a été surpris quand le speaker, Sooroojdev Phokeer, a fait comprendre que le temps consacré à la PNQ était écoulé. «Il devait aussi répondre à la question d’un autre élu», a protesté leader de l’opposition. Au début de sa réponse, Pravind Jugnauth avait fait comprendre qu’il allait répondre à la question d’Aadil Ameer Meea en même temps, mais il ne l’a pas fait. Le député mauve voulait savoir si le gouvernement organiserait une visite pour les députés d’Agaléga dans l’île. Pourtant, il n’a pas cessé d’attirer l’attention du speaker pour lui faire comprendre qu’il souhaitait poser une question au Premier ministre.
Malgré son assurance et sa confiance, Pravind Jugnauth a été déstabilisé par la députée mauve Arianne Navarre-Marie, qui lui a posé une question sur les négociations avec le Royaume-Uni concernant la souveraineté de Maurice sur le Chagos. Tandis que le Premier ministre faisait l’historique de la bataille de son gouvernement, la députée du MMM devait dire : «Li pé répet mo pou mo séki linn déza dir.» Quelques minutes plus tard, elle devait soulever un point de droit auprès du speaker. «Sa réponse est mot pour mot ce qu’il avait dit lors de la PNQ du 4 juillet 2023. Ma question est directe, je veux des réponses directes», a-t-elle réclamé.
Sooroojdev Phokeer lui a demandé où était son point de droit. «Il fait perdre son temps à la Chambre», a répondu Arianne Navarre-Marie. «Vous nous avez fait perdre quatre ans de notre temps avec vos pétitions électorales», a répliqué le chef du gouvernement, d’un ton sévère, avant de reprendre la lecture de sa réponse. La députée mauve, qui avait une copie de la réponse du 4 juillet 2023 sur son portable, s’est également mise à lire la même réponse. Le Premier ministre a semblé alors déstabilisé. «Réponn kestion-la tomem. Mo pa pou réponn mwa», a-t-il lâché, en posant les papiers contenant sa réponse sur son pupitre. «D’accord, mais j’ai des questions supplémentaires», lui a fait savoir la députée de l’opposition. «Non, laissez-moi continuer», a maintenu le chef du gouvernement.
«Moustas» et «Pinokio» s’affrontent une nouvelle fois…
La réaction du Premier ministre a fait rire Paul Bérenger. «Aret riyé moustas», a rétorqué Pravind Jugnauth. Le leader du MMM a alors déclaré à l’égard de son adversaire le mot «Pinokio». Pravind Jugnauth a rétorqué, en le qualifiant de «boufon». Cependant, le speaker s’est tourné vers Paul Bérenger pour lui demander de retirer ses propos. «Vous devez lui demander de retirer ses propos avant», a répondu le leader mauve. «Séki dir laba to pa tandé?», a ajouté Rajesh Bhagwan. Les députés devaient se calmer quand le speaker a brandi la menace d’expulsion.
Quand Pravind Jugnauth s’est mis à relire la même réponse, Arianne Navarre-Marie a murmuré la réponse. «Elle dérange la Chambre», a protesté le chef du gouvernement. Toutefois, Sooroojdev Phokeer est revenu sur l’accrochage entre Paul Bérenger et Pravind Jugnauth. «Honorable Bérenger, vous devez retirer vos propos», a-t-il réclamé, mais le leader mauve a insisté pour que Pravind Jugnauth retire ses mots d’abord.
Et pour la troisième fois, Arianne Navarre-Marie s’est mis à lire la réponse de Pravind Jugnauth quand celui s’est replongé dans ses documents. «Honorable Navarre-Marie, retirez-vous de la Chambre», a demandé le speaker, mais l’opposition a protesté. Finalement, elle a pu garder son siège. Pendant cette tranche, le speaker a coupé la parole à Pravind Jugnauth à deux reprises pour permettre à d’autres députés de poser une question supplémentaire. «Lor trwaziem intétipsion, speaker mem pou expilsé», a plaisanté Rajesh Bhagwan.
«Bann koson»
Le Parlement a repris ses travaux après près d’une heure de pause vers 18 heures, mais ce retour à la séance a été tout sauf ordinaire. Il y a eu des murmures d’indignation et des échanges animés entre les élus après que le speaker a annoncé que Paul Bérenger a été «named» et suspendu pour six séances, à la suite d’une motion du Premier ministre, secondée par la ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun. Cette suspension fait suite aux propos tenus par le leader du MMM plus tôt. Ce dernier sera autorisé à retourner à l’Assemblée nationale avant la fin de sa suspension s’il présente des excuses sans réserve au Parlement. Le député Rajesh Bhagwan, qui a élevé la voix pour exprimer son mécontentement face à cette suspension, a été fermement réprimandé par le speaker de l’Assemblée. Ce dernier l’a également «named» et lui a ordonné de quitter la salle, créant ainsi une scène tumultueuse entre les membres du Parlement. Il a été suspendu pour les cinq prochaines séances. Cette décision a immédiatement enflammé les passions parmi les membres de l’opposition et a créé une atmosphère tendue dans l’enceinte parlementaire. De même, Patrick Assirvaden a également été suspendu, mais pour une période légèrement plus courte, soit cinq séances. Paul Bérenger a quitté la salle en hurlant : «Bann koson, bann koson.» Joanna Bérenger a elle aussi été suspendue pour les trois prochaines séances.
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