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Parlement
Ambiance: «Kapon», «diktatir» et «enfant»
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Ambiance: «Kapon», «diktatir» et «enfant»
Une autre tranche de la Prime Minister’s Question Time (PMQT) qui restera dans les annales. Cette tranche a duré 39 minutes alors que les standing orders stipulent qu’elle ne doit pas dépasser une demi-heure à moins que le speaker n’autorise le prolongement. C’est ce qu’a fait Sooroojdev Phokeer…
À vrai dire, tout semblait planifié. Le député du Rassemblement mauricien, Nando Bodha, a posé sa question sur le fentanyl et le président de la Chambre lui a même fait une fleur en l’autorisant à poser quatre questions supplémentaires alors que d’habitude, il n’en accorde deux. Ses collègues de l’opposition en étaient même surpris. La décision de la députée du Mouvement socialiste militant Joanne Tour de retirer sa question, pourtant en deuxième position, sur les incidents survenus à la Citadelle semblait calculée. Cela a permis à Salim Abbas Mamode de demander à Pravind Jugnauth quelles sont les mesures prises pour réparer les dégâts à la commission électorale et de l’Electoral Supervisory Commission dans le sillage des pétitions électorales.
Le PM a parcouru une dizaine de pages – pendant 21 minutes – critiquant l’opposition, plus particulièrement, l’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam. «La honte ! La honte !», récriminaient les membres de la majorité à chaque fois que Pravind Jugnauth faisait état des critiques que des membres de l’opposition avaient émises à l’encontre de la commission électorale et la justice. «Navinchandra Ramgoolam n’a jamais mis les pieds en cour», a même précisé Pravind Jugnauth, qui parlait du retrait de la pétition électorale de l’ancien Premier ministre. «Kapon», a balancé Stephan Toussaint. Pravind Jugnauth devait aussi s’en prendre à Paul Bérenger qui aurait dit, selon lui, que la confiance du public dans la commission électorale avait été ébranlée. «So parti kinn ébranlé», a murmuré Kavy Ramano.
Pendant tout ce temps, Shakeel Mohamed tentait d’attirer l’attention du speaker, voulant poser une question supplémentaire à Pravind Jugnauth, mais à la fin de sa réponse, le speaker est passé à autre chose. «J’ai une question», a insisté pour sa part Xavier-Luc Duval. Cependant, Sooroojdev Phokeer devait lui dire que le temps de la PMQT était écoulé. «Vous permettez à une personne de répondre pendant 30 minutes et nous n’avons pas droit aux questions ?»
«C’est sous la juridiction du speaker, mais pas sous celle du leader de l’opposition», a répondu le président de la Chambre. Xavier-Luc Duval lui a tenu tête. «J’ai une question. C’est mon droit constitutionnel», a-t-il insisté. «Je ne veux pas vous écouter», a répondu sèchement Sooroojdev Phookeer. Quelqu’un au sein de l’opposition devait balancer le mot «diktatir».
Le speaker a fait semblant de ne pas l’entendre pour passer aux questions destinées aux ministres. Toutefois, il devait demander à Xavier-Luc Duval de garder le silence. «Il est en train de s’adresser à moi. Je devais lui répondre», a rétorqué le leader de l’opposition, rappelant que c’est le Premier ministre qui parlait. «Est-ce que je peux continuer ? Vous pouvez partir si vous voulez», a balancé Phokeer. «Je n’ai pas besoin de votre permission pour m’en aller. Vous pouvez partir aussi si vous le voulez», a répliqué le chef de l’opposition. Le speaker lui a alors dit qu’il se comportait «comme un enfant»...
Par ailleurs, à un moment, pendant la Private Notice Question, le leader de l’opposition montrait des signes d’impatience à l’encontre du speaker et du ministre Callichurn (voir aussi en pg 2) . «Zot meeting inn mal pasé», a déclaré Bobby Hurreeram qui faisait référence au rassemblement de l’opposition à Chemin-Grenier vendredi. «Navin Ramgoolam pé dir zot dan ICU», a ironisé à son tour Pravind Jugnauth.
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