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Ambiance: l’alcool fait jaillir des étincelles entre Jugnauth et Boolell

6 décembre 2023, 10:41

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Ambiance: l’alcool fait jaillir des étincelles entre Jugnauth et Boolell

La longue réponse de Pravind Jugnauth sur les boissons alcoolisées achetées sous le gouvernement travailliste a fini par irriter le député Arvin Boolell.

Pravind Jugnauth utilise le Parlement comme bon lui semble. Il décide comment il souhaite utiliser les 30 minutes qui lui sont allouées pour répondre à des questions, surtout pour s’attaquer à l’opposition, particulièrement à celui qui sera son challenger au poste de Premier ministre lors des prochaines élections générales, Navin Ramgoolam. Comme prévu, il a répondu à trois questions durant la tranche destinée à la Prime Minister’s Question Time. Alors qu’il n’a pris que sept minutes pour répondre à une question d’Ashley Ittoo, pourtant d’intérêt national sur les médicaments à base de cannabis, il a trouvé le moyen de prendre 18 minutes pour détailler la liste et les marques des boissons alcoolisées achetées par le Bureau du Premier ministre entre 2010 et 2014. Un peu à la manière dont il avait donné des détails sur les stimulants sexuels retrouvés dans les coffresforts de Navin Ramgoolam il n’y a pas si longtemps…

Alors qu’il fournissait des détails sur les marques des boissons achetées en 2010, Arvin Boolell lui a lancé : «Twa ki ti minis dé Finans an 2010!» Pravind Jugnauth, rouge de colère, a rétorqué : «Ti pé fer orzi dan Clarisse House!» Une voix s’élevant des rangs de la majorité devait aussi crier à l’intention d’Arvin Boolell : «To ti pé bwar twa ousi.»

Alors que le chef du gouvernement continuait à lister les marques des boissons alcoolisées, un membre de l’opposition a répliqué : «Ki to lé, donn alouda?» La ministre de l’Égalité des genres, Kalpana Koonjoo-Shah, s’est alors jointe à la valse de piques et s’en est donné à cœur joie en ajoutant : «C’est la classe…»

Si au début, la majorité des parlementaires du gouvernement écoutait attentivement Pravind Jugnauth pendant qu’il s’attardait sur les marques des boissons alcoolisées, vers la fin, certains d’entre eux donnaient l’impression de s’ennuyer de cette longue réponse. Le Deputy Prime Minister, Steven Obeegadoo, s’est plongé dans un dossier rouge et à la fin il a lancé un regard envers Arvin Boolell et lui a fait une remarque de la main accompagnée d’un «to trouvé» !

Du côté de l’opposition, à part Arvin Boolell – et à un certain moment Ehsan Juman qui échangeait quelques mots à l’encontre de l’auteur de la question, Salim Abbas Mamode – c’était le silence. Paul Bérenger, qui effectuait son retour après une suspension de six semaines, s’entretenait avec Xavier-Luc Duval tout en exprimant son agacement envers le speaker, qui a donné toute latitude au Premier ministre de lire une aussi longue réponse. Alors que normalement, tout ministre est appelé à déposer sa réponse quand elle est longue.

Avant cette question plantée, c’est sans doute la première fois qu’un leader de l’opposition a droit à une seule question supplémentaire dans le sillage d’une Private Notice Question (PNQ). Imitant le Premier ministre, la ministre de l’Éducation a fourni une longue réponse à la question initiale, prenant ainsi quelque 17 minutes. Xavier Duval lui a adressé une première question supplémentaire et la ministre a trouvé le moyen de répondre pendant cinq minutes, répétant ce qu’elle avait dit précédemment…

Le leader de l’opposition demande alors au speaker de lui accorder des minutes supplémentaires pour pouvoir poser d’autres questions. «You do your job,I’ll do my job», lance Phokeer .«Do your job, the nation is watching you», rétorque Duval. «Don’t threaten the speaker», vocifère alors celui-ci à au moins deux reprises et demande au leader de l’opposition de s’excuser. Ce dernier refuse. «I won’t apologise.» Le couperet tombe : «You won’t apologise so no further questions.» Le speaker met fin prématurément à la PNQ.

Par ailleurs, alors que les discussions allaient bon train entre le speaker et le leader de l’opposition, Subhasnee Luchmun Roy devait ajouter son grain de sel en formulant à l’attention de Duval : «The nation is watching you…»