Les méchants et les racistes n’ont pas hésité une seconde à s’attaquer à la nomination de Berty Hans Margueritte comme Chief Executive Officer (CEO) de la National Empowerment Foundation (NEF) aussitôt l’information rendue publique.

Le fondement même de la controverse est basé sur le fait que le nominé qui a été maire de Curepipe pendant six ans ne possède aucun diplôme universitaire. On sait officiellement qu’il a fait des études jusqu’au School Certificate, ce qui sous-entend qu’il ne détient pas ce petit ‘papier’ qui marque cinq années d’études au niveau secondaire. Certains méchants ont profité de cette controverse pour avancer que le pauvre Margueritte n’a été au collège que jusqu’à la classe de Form III.

Évidemment, avec de telles nominations, on revient avec des railleries d’antan sur des Mauriciens de condition très modeste ayant été privés de l’opportunité d’études scolaires. Les plus fortunés s’amusaient en faisant les démunis utiliser des expressions comme ‘angle ze konn, franse ze debrouy’. Et on parlait aussi des policiers venus des basses classes et qui, sévissant dans des cas d’infraction au code de la route, étaient tellement complexés à communiquer en français avec les conducteurs bourgeois interpellés qu’ils finissaient par dire ‘vous pouve ale, ze vou donn un sans’, le mot chance utilisé au masculin.

Au MSM, on a dû croire réaliser un grand coup avec la nomination de Margueritte aux fonctions de CEO de la NEF. En effet, voilà une institution dont l’action principale consiste à empower les pauvres de la société mauricienne. Pourquoi ne pas donner le bon exemple en donnant l’occasion d’empowerment à un homme de condition modeste à devenir le CEO de la NEF ?

Plus empowerment que ça, on meurt. D’ailleurs, il est fort probable que dans le contexte des prochaines élections générales, ce Margueritte devienne un poster boy du MSM. Dans les milieux visés, on entendrait un ecclésiastique faire allusion au cas Margueritte et demander à l’assistance si Paul Bérenger ou Navin Ramgoolam aurait fait une telle nomination. On dirait alors que ce serait un moment de grande fierté que quelqu’un de nou-bann et venant de conditions modestes et sans ‘grande’ éducation puisse toucher un salaire de quelque Rs 237 000 mensuellement.

Cet investissement du MSM dans le produit Margueritte pourrait permettre au Sun Trust de recueillir quelques centaines de votes cruciaux venus s’ajouter à la contribution de l’ecclésiastique. Cet apport aurait tout son poids dans des circonscriptions spécifiques comme les nos 4, 5, 6, 10, 11, 12 et 14 en sus des circonscriptions des Plaines-Wilhems.

Avec le cas Margueritte, le MSM adresse aux Mauriciens un message clair et net à l’effet que pour réussir dans la vie, il n’est pas nécessaire de collecter des diplômes universitaires et d’investir dans l’éducation- allant des leçons au cycle primaire aux fees et frais d’hébergement pour des études universitaires à l’étranger.

Le MSM invite les Mauriciens à devenir plus débrouillards et entreprenants en s’engageant dans divers domaines d’activités économiques et de ne pas se laisser paralyser par l’absence de diplômes. Pour soutenir cette politique, le MSM aurait intérêt à procéder à d’autres nominations genre Margueritte pour permettre aux talents cachés de s’épanouir.

Avec cette nomination Margueritte, Maurice se met dans la même situation que les grands pays occidentaux qui réunissent des conditions pour que leurs talents non-diplômés puissent réaliser des projets grandioses et s’affirmer comme de grands leaders. Les exemples ne manquent pas. Bill Gates (Microsoft), Mark Zuckerberg (Facebook), Steve Jobs (Apple), Richard Branson (Virgin) de même que Michael Dell (Dell) ne détiennent pas de diplômes universitaires. De même qu’Oprah Winfrey, la Noire américaine devenue la personnalité médiatique la plus puissante- et la plus riche- du monde entier.

Reste à savoir maintenant lequel des personnages susmentionnés – à l’exception d’Oprah Winfrey – notre génie de Margueritte va dépasser pour placer la petite île Maurice au centre du monde. Donnons du temps au temps.