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Interview
Antish Bissessur : «La transformation digitale est aujourd’hui un levier essentiel (…)»
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Interview
Antish Bissessur : «La transformation digitale est aujourd’hui un levier essentiel (…)»

Antish Bissessur, directeur général de Rogers Capital Fiduciary
Antish Bissessur a pris, hier, la direction de l’activité fiduciaire de Rogers Capital, succédant à Roshan Nathoo. Dans un environnement international, où les exigences de conformité, de transparence et de transformation technologique sont en progression constante, il nous partage sa vision et ses priorités.
🟦 Vous prenez la tête de l’activité fiduciaire dans un contexte international en mutation. Quelles seront vos priorités pour positionner Rogers Capital dans le paysage du Global Business mauricien ?
Ma priorité sera de consolider notre position en tant qu’acteur de confiance dans le secteur fiduciaire, en misant sur l’expertise locale et en renforçant nos liens à l’international. L’environnement mondial est marqué par des évolutions constantes – qu’elles soient géopolitiques, fiscales ou réglementaires – et il est essentiel d’allier agilité stratégique et conformité rigoureuse. Nous accorderons une attention particulière à la qualité du service, la réactivité et un accompagnement sur mesure pour nos clients. Nous souhaitons également accroître notre visibilité sur les marchés prioritaires, affiner notre positionnement en tant que partenaire stratégique pour les investisseurs et investir dans la formation continue de nos équipes afin de garantir un niveau d’excellence constant.
🟦 Comment allez-vous stimuler une croissance durable tout en répondant aux exigences croissantes de conformité et de transparence ?
Une croissance durable repose sur un équilibre entre l’innovation commerciale, l’excellence opérationnelle et le respect des normes internationales. Pour y parvenir, nous prévoyons d’investir dans des programmes de formation ciblés pour nos équipes afin de renforcer leurs compétences dans un environnement réglementaire en constante évolution. Nous comptons également automatiser certains processus de conformité pour gagner en efficacité et en fiabilité, tout en développant des offres de services différenciées pour répondre aux besoins spécifiques du marché.
Par ailleurs, une gouvernance interne robuste, une culture de transparence et des indicateurs de performance alignés sur les meilleures pratiques internationales seront au cœur de notre stratégie.Nous considérons que la conformité, loin d’être un frein, peut devenir un véritable levier de croissance lorsqu’elle est intégrée de manière stratégique.
🟦 Quels sont les marchés ou juridictions les plus porteurs pour les services fiduciaires et comptez-vous réorienter l’activité vers de nouvelles régions ou niches spécifiques ?
Les marchés africains, en particulier ceux des régions Est et Ouest, présentent un fort potentiel en raison de leur dynamisme économique et des besoins croissants en matière de structuration patrimoniale et fiscale. Nous constatons également un intérêt grandissant de l’Asie et du Moyen-Orient. Notre stratégie vise à adapter nos services aux besoins spécifiques de différents segments, tels que les entreprises familiales, les personnes fortunées (HNWI) ou les investisseurs institutionnels. Parallèlement, nous explorerons des niches à forte valeur ajoutée, comme les structures philanthropiques, les family offices ou encore les services liés aux actifs alternatifs.Une réorientation ciblée est effectivement envisagée, avec une approche axée sur la spécialisation et la pertinence des solutions proposées.
🟦 Le secteur fiduciaire évolue rapidement avec la montée des solutions technologiques. Rogers Capital prévoit-elle de digitaliser ses services ?
Absolument. La transformation digitale est aujourd’hui un levier essentiel pour renforcer notre compétitivité, améliorer l’expérience client et assurer le respect des exigences réglementaires. Nous investissons notamment dans des solutions de gestion documentaire intelligente, des plateformes sécurisées pour les échanges avec les clients ainsi que dans la signature électronique afin de réduire les délais de traitement et limiter les risques d’erreurs. Notre objectif est d’offrir une expérience à la fois fluide, moderne et sécurisée, tout en développant nos capacités d’analyse grâce à l’exploitation de données structurées. Nous restons toutefois convaincus que la digitalisation doit rester au service de l’humain : la valeur du conseil personnalisé demeure au cœur de notre approche.
🟦 Quels seront les leviers économiques que vous comptez activer pour renforcer la compétitivité de Rogers Capital sur le plan régional et international ?
Nous comptons mobiliser plusieurs leviers pour renforcer notre position, tant à l’échelle régionale qu’internationale. Cela inclut l’optimisation de nos processus internes, l’élargissement de notre gamme de services et la mise en place de partenariats stratégiques avec des acteurs complémentaires à l’étranger. Nous entendons également tirer pleinement parti des accords de non-double imposition et du cadre juridique mauricien, qui reste attractif pour les investisseurs internationaux. Par ailleurs, la diversification de nos canaux de prospection, la personnalisation de nos offres et une politique de gestion des talents axée sur la performance viendront soutenir notre stratégie de croissance durable sur les marchés ciblés.
🟦 Comment anticipez-vous les évolutions réglementaires internationales, notamment de l’OCDE ou de la FATF, et leur impact sur les activités fiduciaires à Maurice ?
Les réformes engagées par l’OCDE, la FATF et d’autres instances internationales exigent une vigilance constante. Dans ce contexte, nous avons renforcé notre dispositif de veille réglementaire afin de rester à jour et réactifs face aux nouvelles obligations. Nous adoptons une approche proactive : nos équipes sont régulièrement formées aux évolutions réglementaires, nos politiques internes sont ajustées en conséquence et nous maintenons un dialogue permanent avec les autorités locales et nos partenaires internationaux. Cette capacité d’adaptation nous permet non seulement de garantir notre conformité, mais aussi de consolider la relation de confiance avec nos clients, qui attendent des solutions à la fois transparentes, fiables et durables.
🟦 La transition avec Roshan Nathoo s’accompagne d’un passage de relais stratégique. Quel équilibre comptez-vous établir entre continuité et transformation ?
Cette transition représente une étape clé pour Rogers Capital – Fiduciary. Nous souhaitons d’abord préserver les acquis solides développés sous la direction de Roshan Nathoo, notamment en termes de réputation, de qualité de service et de relation client. Parallèlement, nous allons impulser une dynamique nouvelle, axée sur l’agilité, l’innovation et une expansion ciblée. Il s’agit d’assurer une continuité évolutive, fondée sur l’expérience passée tout en s’ouvrant résolument à l’avenir, dans un cadre de transformation maîtrisée.
🟦 Dans quelle mesure l’activité fiduciaire contribue-t-elle aujourd’hui à créer des emplois spécialisés à Maurice et quels profils recherchezvous pour cette prochaine phase de croissance ?
Le secteur fiduciaire joue un rôle essentiel dans la création d’emplois hautement qualifiés à Maurice. Nous recrutons régulièrement des experts dans des domaines clés, tels que la fiscalité, le droit, la finance, la conformité, la gouvernance d’entreprise et les technologies. Nous privilégions des profils hybrides, capables de combiner expertise technique, intelligence interculturelle et aptitude à évoluer dans un environnement digitalisé. Le développement des compétences de nos collaborateurs ainsi que la fidélisation des talents constituent des axes majeurs de notre stratégie RH, afin de soutenir une croissance à la fois soutenue et qualitative.
🟦 Quels indicateurs économiques ou de performance utiliserez-vous pour mesurer l’impact de vos décisions dans les années à venir ?
Nous nous appuierons sur un ensemble d’indicateurs alignés avec notre vision stratégique. Parmi eux, la performance financière – chiffre d’affaires et rentabilité – ainsi que l’efficacité opérationnelle, mesurée notamment par les délais de traitement et le degré de digitalisation des processus. La qualité du service sera évaluée via le taux de satisfaction client et la fidélisation, tandis que l’excellence en ressources humaines reposera sur l’engagement, la rétention et le développement des compétences. Nous intégrerons aussi des indicateurs de durabilité pour évaluer notre impact au-delà des résultats financiers, notamment en matière d’inclusion, d’innovation et de responsabilité sociale.
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