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Industrie sucrière
Anwar Ally, l’un des derniers coupeurs de cannes
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Industrie sucrière
Anwar Ally, l’un des derniers coupeurs de cannes
On ne trouve pas beaucoup de coupeurs de cannes à Maurice ces jours-ci. Et si on en trouve, ce sont des personnes du troisième âge. Anwar Ally est un de ceux-là et nous l’avons rencontré hier matin dans un champ à Plaine-des-Papayes. Il ne connaît pas le propriétaire du champ puisqu’il travaille pour le compte d’un contractuel.
Anwar Ally est âgé de 63 ans. Il a travaillé comme laboureur chez la compagnie Terra pendant 32 ans et a pris sa retraite, il y a trois ans. A l’heure de sa retraite, il touchait un salaire de Rs 13 500 par mois. Après sa retraite, il touche une pension de son ancien patron de même que la pension universelle. Mais il doit continuer à travailler pour pouvoir arrondir sa fin de mois. «J’ai mon épouse, deux filles qui sont mariées et un fils qui vit avec moi mais qui n’a pas un travail fixe.»
Si pendant l’entrecoupe, il est appelé aux travaux de nettoyage et de pulvérisation des herbicides et pesticides, pendant une récolte sucrière, il coupe les cannes. En moyenne, il peut couper jusqu’à trois tonnes de cannes pendant environ six heures. Pour chaque tonne de cannes, il avait empoché Rs 300 l’an dernier et cette année, il aura des discussions avec son patron pour une augmentation. Lui qui a fait ce travail pendant plus de 30 ans, ne le trouve pas trop dur. Mais il sait que les jeunes d’aujourd’hui n’aiment pas faire ce travail. «Ce sera trop dur pour eux. Moi-même jamais je n’ai souhaité que mon fils fasse un tel métier.»
Anwar Ally se réveille chaque jour à 3 heures du matin. Et avec lui son épouse, qui prépare son petit-déjeuner et le déjeuner. «Chaque matin, je prends ma bicyclette pour me rendre au champ. Parfois il faut emprunter des routes sinueuses avant d’atteindre le champ. Je suis souvent accompagné d’un ami et à partir 5 h- 5 h 30 du matin nous nous mettons au travail. Que le temps soit pluvieux ou qu’il fasse un soleil de plomb, nous devons nous atteler à notre tâche. Moins nous prenons de repos plus tôt nous terminerons. Mais il faudra compter jusqu’à 10h -11h, dépendant de la qualité de la canne.»
Si au sein d’une compagnie, Anwar avait tous les équipements, maintenant, il doit tout acheter : gants, bottes, vêtements appropriés et même sa serpe, le panga.
«J’ai encore des forces mais je ne sais pas jusqu’à quand ma santé me permettra de faire ce travail. En tout cas, je ne suis pas sûr de voir des jeunes du pays suivre mes traces.»
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