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33 chauffeurs d’autobus positifs à la drogue
Appel lancé aux employeurs pour un «monitoring» constant
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33 chauffeurs d’autobus positifs à la drogue
Appel lancé aux employeurs pour un «monitoring» constant
Un chauffeur d’autobus transporte environ 50 passagers lors des heures de pointe en semaine.
Les autorités tirent la sonnette d’alarme. Depuis le début de l’année, 33 chauffeurs ont été testés positifs à la drogue. Conduisant sous l’influence de substances intoxicantes, ils mettent non seulement les passagers qu’ils transportent constamment en danger, mais aussi les usagers de la route. Le dernier cas enregistré remonte au 13 décembre. Lors d’un contrôle de routine à la place de l’Immigration, à Port-Louis, un chauffeur de 31 ans a été intercepté. Il a expliqué à la police qu’il conduisait sous l’influence du cannabis.
Autre cas, un autobus a été intercepté le 6 décembre à Trianon. La police a reçu un appel des passagers qui étaient à bord du véhicule, le comportement suspect du chauffeur, qui roulait dangereusement, ayant éveillé le doute. Le bus, appartenant à une compagnie individuelle, effectuait un trajet «spéciale route» et transportait des personnes âgées. Des éléments de l’Emergency Response Service ont été dépêchés et le chauffeur a été prié de se soumettre à un field impairment test qui s’est révélé concluant. Il a été transporté à l’hôpital Victoria, à Candos, où, avec son consentement, un échantillon de sang a été prélevé pour un examen plus approfondi par le laboratoire médico-légal. Fait encore plus choquant, le conducteur a récemment été verbalisé à deux autres reprises pour des infractions similaires.
Ainsi, la police invite le public à dénoncer tout conducteur qui semble être sous l’influence de l’alcool ou de la drogue en appelant le 148. De plus, la plupart des chauffeurs interceptés travaillent pour des opérateurs de bus individuels. La police lance un appel aux employeurs pour un suivi constant des chauffeurs d’autobus. «Avant de procéder à un recrutement, il est important que l’employeur vérifie si la personne n’a pas d’antécédents», confie la police. Les agents effectuent des tests préliminaires de stupéfiants des chauffeurs. Dans les cas où les résultats sont négatifs, la police peut tout de même effectuer des prélèvements de sang et les envoyer à des fins d’analyse si elle a de sérieux doutes quant à la consommation de drogue.
Alain Jeannot, président du National Road Safety Council, rapporte que Maurice compte environ 400 000 usagers d’autobus. «Avant l’introduction du métro, 450 000 personnes utilisaient l’autobus. Maintenant on estime à 400 000 le nombre de voyageurs favorisant ce moyen de transport, ce qui place l’autobus comme le moyen de transport le plus utilisé et met la responsabilité d’un chauffeur auprès d’un peu plus de 50 passagers lors des heures de pointe en semaine. Il y a une responsabilité accrue des chauffeurs et la conduite d’un gros véhicule demande que l’individu maîtrise tous ses sens. Lorsqu’on est sous l’influence de produits intoxicants, les sens de la personne sont hypothéqués. Elle n’est pas en mesure d’appréhender les dangers.»
Il prône également un recrutement plus rigoureux, comprenant des suivis continus et un protocole très strict. «Il faut tenir compte du background de la personne, et envisager des tests psychologiques et un suivi aléatoire des chauffeurs avant qu’ils ne prennent la route. Cela peut s’avérer compliqué en termes de dispositif et de logistique, mais il faut trouver des alternatives pour un meilleur contrôle des employés des transports publics», poursuit Alain Jeannot.
L’avocat Nadeem Hyderkhan affirme, lui, qu’on peut envisager une condition dans un contrat d’embauche entre les deux parties, notamment pour effectuer des tests sanguins aléatoires. Il explique que ce serait un plus, non seulement dans le secteur du transport, mais aussi pour les employés qui manipulent des équipements dangereux.
618 automobilistes sous stupéfiants
Outre les 33 chauffeurs d’autobus, la police a verbalisé 618 automobilistes pour conduite sous l’effet de la drogue depuis janvier. Les résultats des produits consommés seront connus dans le rapport du «Forensic Science Laboratory». Rappelons que les types de drogues présents à Maurice sont, entre autres, l’héroïne, la cocaïne, le LSD, l’amphétamine, le xylazine, le cannabis, la codéine, la morphine, le cannabis synthétique et d’autres types de drogues synthétiques.
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