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Hippisme

Appel Secret Circle : l’ultime bataille d’Emamdee

19 juillet 2025, 06:30

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Appel Secret Circle : l’ultime bataille d’Emamdee

Bien qu’il ait déjà purgé sa suspension d’un an, Yashin Emamdee est encore dans l’incertitude. Le comité d’appel tarde à trancher sur l’amende de Rs 500 000 qui lui a été infligée après le contrôle positif au stanozolol de son cheval Secret Circle. L’affaire a été renvoyée au 24 juillet, dans l’attente d’éclaircissements autour du palefrenier Kapil Jugnauth, interpellé en mai dernier. Mais la procédure est semée d’embûches : le témoin-clé pourrait invoquer son droit à ne pas s’auto-incriminer. En attendant, la défense d’Emamdee joue ses dernières cartes en tentant de démontrer un manquement du système plutôt qu’une négligence de l’entraîneur.

Un rappel s’impose pour ceux qui auraient oublié cette affaire. Yashin Emamdee avait été sanctionné d’une suspension d’un an et d’une amende de Rs 500 000, après que son cheval Secret Circle a été contrôlé positif au stanozolol. L’ancien entraîneur avait été reconnu coupable sous les règlements 65.1 et 65.2 par la défunte Horse Racing Division (HRD).

Dans un premier temps, le palefrenier Kapil Jugnauth avait directement mis en cause Emamdee, avant de revenir sur sa déposition via un affidavit. Cela n’a toutefois pas pesé dans la balance : les commissaires de l’ancienne HRD avaient estimé que la responsabilité stricte de l’entraîneur était engagée. En l’absence de dispositifs de sécurité suffisants dans les boxes — aucune caméra n’y avait été installée —, ils avaient conclu à un manquement grave.

Les commissaires de l’époque avaient mis les pieds dans le plat. On vous explique ! Yashin Emamdee, lui, estimait devoir être innocenté, son palefrenier, le fameux Kapil, ayant avoué être l’auteur du méfait. «Linn dakor linn fer li», avait-il insisté, faisant de cet aveu de culpabilité le cœur de sa ligne de défense.

Mais selon le chief stipendiary steward d’alors, Riyaz Khan, c’était à Emamdee, en tant que partie convoquée, de faire comparaître lui-même son témoin. Et que la Horse Racing Division (HRD) pouvait tenter de localiser le palefrenier, mais en dernier ressort.

Or, un problème de taille subsistait : les conditions de caution d’Emamdee lui interdisaient formellement d’entrer en contact avec les témoins. Emamdee est-il toujours sous cette obligation ? Quoi qu’il en soit, l’avocat d’Emamdee présent hier a essayé de savoir si Emamdee connaissait l’adresse du palefrenier… avant que le chairperson du comité, Mᵉ Yusuf Aboobaker, ne vienne indiquer que sa convocation pouvait se faire à travers le secrétaire du comité.

Toutefois, dans un rappel de dernière minute, Mᵉ Aboobaker avait souligné qu’une telle convocation, s’il s’incrimine, alors qu’il ne l’a pas fait dans son affidavit initial mais en présence de la police et de Yashin Emamdee, pourrait exposer le palefrenier à une auto-incrimination devant une cour de justice. Mᵉ Jean Louis, représentant d’Emamdee, avait alors acquiescé, invoquant le droit constitutionnel à ne pas s’auto-incriminer.

Les cas Aspara et Maxamore à la rescousse ?

Ce même Mᵉ Yusuf Aboobaker devait, dans la foulée, faire mention du principe de responsabilité stricte de l’entraîneur, tel que prévu par les Rules of Racing, indiquant que le fond de l’affaire ne dépendait pas uniquement de l’identité du fautif, mais de l’obligation de l’entraîneur à garantir la sécurité et l’intégrité de ses chevaux.

À cet effet, le cas Gilbert Rousset, lié aux chevaux Aspara et Maxamore, pourrait être évoqué en faveur de Yashin Emamdee, pour tenter de sauver ce qui peut l’être. En 2018, Rousset avait été reconnu coupable en tant qu’entraîneur responsable après que ses deux chevaux avaient été testés positifs au stanozolol, un produit interdit, à l’issue de leurs victoires respectives.

Mais dans le cas d’Aspara, le palefrenier Lavish Lallbeeharry avait avoué avoir lui-même administré le produit au cheval. Ce témoignage avait joué un rôle clé, et Gilbert Rousset avait finalement remporté son appel.

Un précédent que l’équipe légale d’Emamdee pourrait mettre en avant pour contester le principe de responsabilité stricte, dans l’espoir d’obtenir un allègement de sanction ou une annulation pure et simple du verdict.

La défense d’Emamdee tente le tout pour le tout

La défense de Yashin Emamdee a joué son va-tout hier. L’ancien entraîneur a soutenu que le palefrenier mis en cause était un employé de Global Equestrian Ltd (GEL), mais qu’il travaillait sous la supervision d’Emamdee.

Emamdee a expliqué être présent à Petit Gamin de 5 h à 10 h, puis de 14 h à 16 h, alors que le palefrenier, lui, était au contact du cheval toute la journée. Il a tenté de situer davantage les responsabilités du côté de la GEL, soulignant que les écuries étaient «toutes ensemble», sans clôtures individuelles comme c’était le cas à l’époque du Mauritius Turf Club (MTC).

Autre point soulevé : les caméras de surveillance étaient placées dans les stalles et devant les boxes, mais pas à l’intérieur des boxes. On se souvient que les commissaires de l’époque lui avaient déjà reproché de ne pas avoir pris les précautions nécessaires, jusqu’à installer lui-même des caméras, si besoin était.

Enfin, la défense, hier, a tenté de replacer les faits dans un contexte plus large, évoquant une période trouble de l’industrie hippique, marquée par des visites peu fréquentes de la HRD à Petit Gamin. Une manière de pointer du doigt un cadre réglementaire défaillant, voire laxiste, dans l’espoir d’atténuer la responsabilité d’Emamdee.

L’ancien jockey et entraîneur a déclaré qu’il ne travaillait pas pour n’avoir connu que le cheval depuis l’âge de 14 ans. Il a exprimé son incapacité à payer une amende de Rs 500 000.

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