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Santé publique
Après les aliments pourris, les solutions pour la dialyse et une facture de vins et de Black Label
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Santé publique
Après les aliments pourris, les solutions pour la dialyse et une facture de vins et de Black Label
Ce document qui serait une copie d’une facture du ministère de la Santé, a été brandi par Ehsan Juman à Chemin-Grenier, lors du meeting PTR-MMM-PMSD, hier.
Le secteur de la santé est à nouveau sous le feu des projecteurs. Après les polémiques autour du stockage de produits alimentaires périmés aux hôpitaux Dr A.G. Jeetoo et Brown-Séquard, et les conditions d’hygiène à la cuisine de l’hôpital Dr Bruno Cheong, il est cette fois question du stockage des solutions utilisées pour les patients dialysés, dans un entrepôt du ministère de la Santé aux Guibies, Pailles.
Le député Ehsan Juman a publié, mercredi, sur sa page Facebook une vidéo de boîtes qu’il dit contenir des solutions à utiliser pour les patients dialysés. On y voit des boîtes empilées les unes à côté des autres sur le sol de l’entrepôt. Beaucoup sont en bon état, tandis que d’autres ont l’air abîmées et très sales. La vidéo révèle aussi l’état général de l’intérieur de l’entrepôt : sale, poussiéreux et parsemé de morceaux de meubles en bois alors que le toit en tôle est rouillé et troué, ce qui permet vraisemblablement à l’eau de pluie de s’écouler sur les boîtes.
Celles-ci auraient été transférées le lendemain. C’est du moins ce qu’affirme Ehsan Juman dans une autre publication sur sa page Facebook. Montrant des photos du transfert des stocks, le député du Parti travailliste note : «Pour être honnête, j’apprécie beaucoup la rapidité avec laquelle le ministre Jagutpal a agi aujourd’hui-même pour le grand nettoyage.» Sollicité, Ehsan Juman évoque, une fois de plus, la gravité des problèmes entourant le stockage des produits au niveau du ministère de la Santé. D’autant plus que, cette fois-ci, il s’agit de solutions utilisées pour des patients vulnérables soumis à la dialyse.
Des sources avec lesquelles nous avons parlé évoquent de leur côté des inquiétudes sur les conditions d’hygiène dans divers lieux relevant du ministère de la Santé. «Ces produits doivent être stockés à l’abri de la pluie, de l’humidité, dans des locaux climatisés et sécurisés. Si les récipients changent de couleur, les solutions ne peuvent pas être utilisées pour la dialyse car elles sont en contact direct avec le sang des patients et mettent leur vie en danger. Nous ne savons pas si ces produits sont utilisés pour les patients ou s’ils sont périmés et gardés en attente d’être jetés selon la procédure ; mais, néanmoins», dit un interlocuteur, «produits périmés ou non, en attente d’être jetés ou pas, les entrepôts de n’importe quel ministère, en particulier le ministère de la Santé, ou les stores des hôpitaux publics, ne peuvent pas être si malpropres.» Ajoutant : «Tol piké, zafer pouri, kouma dir depotwar! Et s’il s’agit de stocker des produits périmés qui n’ont pas été utilisés, nous sommes confrontés à un problème : comment se fait-il qu’il y ait autant de gaspillage ? C’est un gaspillage des fonds publics. (...) Lorsqu’il s’agit d’autres lieux, le ministère effectue des contrôles et prend des sanctions. Comment ses propres lieux peuvent-ils être aussi dépourvus d’hygiène ?», s’interroget-il encore. Pour sa part, Ehsan Juman maintient que, selon ses informations, ces solutions sont bel et bien utilisées pour les patients en cours de dialyse.
État deplorable de l’intérieur de l’entrepôt du ministère de la santé aux Guibies, Pailles
«Propos contradictoires du ministre Jagutpal»
Par ailleurs, sur les ondes de Top FM, jeudi après-midi lors de l’émission Zoom Extra, le ministre de la Santé, le Dr Kailesh Jagutpal a évoqué ce sujet, estimant qu’il s’agit encore d’une «démagogie et de sensation de la part d’Ehsan Juman». Tout en reconnaissant ironiquement qu’il existe un gros problème de stockage de médicaments, problème datant de 20 ans, et qu’il y a difficultés à acquérir des lieux spacieux à cet effet. Kailesh Jagutpal a préféré blâmer l’opposition, expliquant qu’auparavant, les médicaments étaient stockés dans le Sunray Warehouse, bâtiment dans un état déplorable «qui coulait totalement, pour lequel Rs 600 000 étaient payées mensuellement, et pour lequel Ehsan Juman ne montrerait pas de vidéos car zot koné zot koupab».* Sans tenir compte que, de 2014 à décembre 2022, le même entrepôt était toujours utilisé par le ministère de la Santé sous le gouvernement Mouvement socialiste militant.
Concernant le stockage des médicaments à l’entrepôt des Guibies, la cellule de communication du ministère de la Santé nous explique en outre que la procédure de transfert est déjà en cours depuis deux mois. «À jeudi, sur 2 000 boîtes, 675 étaient sur place et seront transférées samedi à l’entrepôt de La Rosa, dans la région de New-Grove, où des travaux ont été effectués concernant les leakages. Des travaux sont en cours pour résoudre la situation. La grande majorité (des boîtes) est en bon état (...). Quelques-unes ont été trempées. Mais les médicaments sont dans des conteneurs scellés qui n’ont pas été affectés. Un contrôle de qualité est effectué avant la livraison.» Kailesh Jagutpal a également évoqué, lors de l’émission de Top FM, la construction d’un nouveau central store à Côte-d’Or. «C’est un projet qui prend du temps. Entretemps, nous avons eu un bâtiment à Castel; même celui-ci coule. Je l’accepte, mais c’est un effort que nous faisons. De même pour celui de New-Grove, qui coule. Avec la saison des pluies, il y a du travail à faire. (...) Pa vinn montrer mwa mo travay.»
Quant à Ehsan Juman, il nous a confié : «Le ministre dit que je fais de la démagogie. Pourtant, il transfère des produits pharmaceutiques d’un lieu problématique vers d’autres bâtiments qui coulent. Il est en train de se noyer dans ses propres propos contradictoires. Les gens qui me contactent sont des professionnels crédibles et patriotes, qui veulent que les choses changent...». D’autant plus, selon lui, que «le ministre Jagutpal a traité à la radio ceux qui transmettent des informations de ‘brebis galeuses’ et ‘d’hypocrites du système qui pensent que demain, Ehsan Juman pourra leur accorder une faveur’».
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