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Post-Belal
Après les inondations: pluie d’indemnisations
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Après les inondations: pluie d’indemnisations
-Rs 1 milliard pour «réparer» les dégâts
L’initiative des autorités, via la Financial Services Commission (FSC), visant à dédommager les propriétaires de voitures non couvertes par une assurance tous risques – avec extension cyclones et inondations – a été largement saluée par ceux qui ont été touchés par les inondations du 15 janvier, dans le sillage du passage de Belal. Cependant, certaines interrogations émergent quant au processus d’indemnisation bien que le ministre des Finances Renganaden Padayachy a annoncé vendredi que le gouvernement prendra en charge la totalité des dépenses suite à une réunion du cabinet ministériel présidé par le Premier ministre. Alors que la police a recensé quelque 200 véhicules endommagés, à vendredi les réclamations auprès de la FSC étaient au nombre de 316.
En tant qu’organisme de régulation financière, la FSC n’est pas habituée à traiter des réclamations, ce qui laisse les compagnies d’assurances dans l’incertitude quant à la manière dont les réclamations seront traitées et les fonds déboursés. Les propriétaires de véhicules assurés avec une couverture tous risques incluant cyclones et inondations peuvent déposer leurs réclamations directement auprès de leurs compagnies d’assurances, tandis que ceux ayant une couverture uniquement tous risques et tierce doivent se tourner vers la FSC. Le ministre Padayachy a annoncé vendredi que si le véhicule est endommagé de manière irréversible, le gouvernement, par l’intermédiaire de la FSC, remboursera la totalité du montant assuré. Si le véhicule peut être réparé, le propriétaire recevra le montant de la réparation évalué par la FSC.
Avec l’annonce de 316 demandes enregistrées par la FSC, ce chiffre peut encore augmenter, les compagnies d’assurances soulignant la complexité du processus de remboursement. Le directeur d’une compagnie d’assurances met en lumière les différentes étapes, dont l’évaluation, la recherche de pièces de rechange et la négociation des coûts, qui peuvent prolonger la durée avant le déboursement effectif. Ces démarches délicates soulèvent des inquiétudes quant à la rapidité avec laquelle les propriétaires de voitures touchées pourront réellement être indemnisés. «La FSC parle de remboursement dans environ une semaine, c’est impossible. Même si l’argent est disponible, l’évaluation est un long processus. Il y a plusieurs facteurs à prendre en considération. Cela pourrait prendre des mois.»
Une autre préoccupation majeure concerne la transparence du processus de remboursement. Les compagnies d’assurances se demandent comment la FSC indemnisera directement les propriétaires de voitures notamment. Il importe de souligner que les compagnies d’assurances disposent d’un chiffre d’opérations pour assurer les réclamations tout en restant profitables et nous parlons là de réclamations de plusieurs millions de roupies. Alors que la FSC s’efforce de traiter toutes ces demandes enregistrées à la suite des inondations, elles s’inquiètent de la manière dont ces demandes seront évaluées pour éviter tout abus. Les procédures de vérification doivent être rigoureuses pour garantir que seuls les cas légitimes sont indemnisés, et ce, afin d’éviter toute exploitation opportuniste de la situation. «La police est-elle déjà en possession d’un rapport détaillé sur le nombre exact de véhicules touchés par les inondations ? C’est un facteur crucial…»
Financement
Le flou entourant ces questions pourrait ainsi potentiellement donner lieu à des litiges et à des complications juridiques supplémentaires, avec la question de la responsabilité qui pourrait impliquer les autorités gouvernementales. Cette perspective soulève également des interrogations sur le traitement équitable des commerces et habitations qui ont également subi des dommages. La question essentielle est de savoir si ces propriétaires ont également droit à une indemnisation et comment cela pourrait être mis en œuvre de manière juste et efficace. Le gouvernement ne fait aucune mention de dédommagements pour ceux qui ont subi ce genre de pertes.
Qui plus est, la question du financement des réclamations par la FSC soulève des préoccupations, notamment en ce qui concerne l’impact financier potentiel sur les contribuables. Il semble que, une fois de plus, ces derniers pourraient être appelés à ‘porter’ le fardeau financier de l’indemnisation des dommages liés aux inondations, exercice pour lequel le gouvernement prévoit un budget d’un milliard de roupies. «Nous ne savons pas d’où sortira cet argent. Lorsque les contribuables sont appelés à financer des programmes ou des initiatives gouvernementales, il est essentiel de garantir une transparence totale dans la gestion des fonds. Cela inclut la communication ouverte sur la manière dont les décisions sont prises quant à l’allocation des ressources, afin que le public puisse comprendre le processus et évaluer l’équité de la répartition des coûts», fait ressortir un comptable.
Maisons et électroménager pas assurés
Des habitations ont également été durement touchées lors de ce lundi noir. Cependant, la majorité des maisons individuelles à Maurice ne sont pas assurées contre les cyclones et inondations mais aussi contre les incendies et les vols avec effraction. Ce qui laisse de nombreux propriétaires sans protection adéquate. Seule une minorité, souvent liée par des emprunts bancaires ou par des communautés fermées, bénéficie d’une assurance habitation. Pour certains immeubles assurés, les démarches ont déjà démarré avec l’envoi de demandes de réclamations aux compagnies d’assurances respectives. Cependant, pour de nombreux propriétaires de biens immobiliers, les perspectives d’indemnisation demeurent incertaines.
Les dommages aux appareils électriques à usage domestique posent aussi un défi en matière d’assurances, car ils ne sont pas toujours inclus dans les garanties de base. Dans de nombreux cas, les incidents tels que les inondations peuvent causer des dégâts considérables à l’électroménager, mais il n’est pas toujours évident de savoir comment agir ou quelles sont les protections disponibles. En effet, la plupart des garanties de base ne couvrent pas spécifiquement les dommages électriques causés par des événements naturels. Dans ce cas, les propriétaires peuvent se retrouver dans une situation délicate. Depuis quelques années, les revendeurs d’appareils électroniques offrent toutefois des garanties complémentaires spécifiques pour offrir une meilleure protection contre les risques électriques. Hélas, les frais de ces garanties dépassent bien souvent le prix des produits eux-mêmes et n’incluent pas la protection contre des problèmes engendrés par un court-circuit, par exemple.
Un milliard pour réparer les dégâts
Le gouvernement s’engage à apporter un soutien financier aux secteurs les plus touchés, notamment les petits planteurs, pêcheurs, éleveurs, apiculteurs, ainsi que les micro-entreprises. Les planteurs enregistrés auprès du Small Farmers Welfare Fund recevront une assistance financière de Rs 10 000 par arpent, visant à atténuer les pertes subies pendant le cyclone. Pour ceux pratiquant la culture sous serre, une aide pouvant atteindre environ Rs 50 000 leur sera allouée. Les éleveurs seront en outre éligibles à un «grant» spécial variant de Rs 10 000 à Rs 25 000 pour compenser les pertes liées aux animaux décédés pendant le cyclone. De même, les pêcheurs bénéficieront d’un soutien de Rs 10 000 pour les réparations de leurs bateaux. Les producteurs de miel enregistrés recevront pour leur part une indemnisation de Rs 5 000 par colonie d’abeilles perdue, avec un plafond fixé à cinq colonies.
En outre, la Development Bank of Mauritius lancera un nouveau programme de prêts destiné aux planteurs, pêcheurs, éleveurs et micro-entreprises touchés par le cyclone. Ces prêts, d’un montant pouvant atteindre Rs 500 000, seront assortis d’un taux d’intérêt avantageux de 1 % par an. Par ailleurs, une aide financière de Rs 2 000 sera accordée à environ 50 000 familles touchées par des coupures d’électricité ayant duré plus de 12 heures, afin de compenser la perte des aliments stockés dans les réfrigérateurs. La Mauritius Revenue Authority, en collaboration avec la Central Electricity Board, prendra les mesures nécessaires pour mettre en œuvre cette initiative, dès la semaine prochaine, assurent les autorités. Le gouvernement souligne également que les conclusions de l’enquête en cours sur les deux décès liés au cyclone seront prises en compte pour déterminer la marche à suivre et assurer une réponse appropriée face à cette situation difficile.
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