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Affaire Hôtel Ambre
Armand Apavou évoque un «Sun Resort Deal» et relance la polémique
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Affaire Hôtel Ambre
Armand Apavou évoque un «Sun Resort Deal» et relance la polémique

L’homme d’affaires réunionnais Armand Apavou, actif dans l’immobilier et l’hôtellerie, jette une nouvelle lumière sur la vente de l’hôtel Ambre. Dans un affidavit juré à Paris le 16 avril et déposé auprès de la Financial Crimes Commission (FCC) par son avocat, Mᵉ Siddhartha Hawoldar, il rejette le qualificatif d’«Apavou deal», affirmant qu’il a toujours été question d’un «Sun Resort deal». Cette déclaration relance la controverse autour de la vente, en juin dernier, de 70 % des actions qu’il détenait dans East- Coast Investments – société propriétaire de l’hôtel – à la Mauritius Investment Corporation (MIC), pour un 48 millions d’euros, soit environ Rs 2,4 milliards.
L’affaire, déjà sous enquête de la FCC depuis plusieurs semaines, a conduit à l’arrestation – suivie d’une libération sous caution – de plusieurs personnalités : l’ex-ministre des Finances Renganaden Padayachy, l’ancien gouverneur de la Banque de Maurice Harvesh Seegolam, l’ex-CEO de la MIC, Jitendra Bissessur, ainsi que l’ex-Company Secretary, Diya Sewraz. D’autres anciens membres du conseil d’administration ont également été entendus par les enquêteurs, dont les deux anciens gouverneurs adjoints Kona Yerukunondu et Sadna Sewraj-Gopal, ainsi que Louis Rivalland, Swadicq Nuthay et Neermalen Gopal.
Selon des observateurs, le terme «Sun Resort Deal» laisse entendre que la transaction aurait favorisé le groupe hôtelier Sun Resorts, déjà détenteur de 30 % d’EastCoast Investments. Armand Apavou insiste dans son affidavit sur la précipitation avec laquelle la MIC a voulu conclure l’accord, et pose une question clé : «En faveur de qui ?»
Il souligne notamment qu’à la suite de la transaction, 21 % des actions ont été cédées à Sun Resorts, lui permettant de prendre le contrôle effectif de l’hôtel – sans avoir à verser de prime de contrôle, pourtant habituelle dans ce type de rachat.
Autre élément troublant : Armand Apavou affirme ne jamais avoir été informé d’un montant de Rs 2,1 milliards comme base de négociation. Or, Louis Rivalland a déclaré à la presse que le conseil d’administration n’avait jamais approuvé un prix supérieur à cette somme.
Un ancien cadre du secteur privé s’interroge : «Comment expliquer qu’on ait finalement conclu à Rs 2,4 milliards, alors qu’une évaluation interne fixait la valeur à Rs 2,1 milliards ? Ne fallait-il pas, au contraire, négocier à la baisse ?»
À la lecture de l’affidavit de 14 pages, l’écart inexpliqué de Rs 300 millions demeure. Seul un audit trail rigoureux permettra de faire toute la lumière sur cette transaction, qui s’ajoute à une série de scandales d’État hérités de l’ancien régime.
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