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«Mahébourg Espoir» : Plus qu’une simple école
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«Mahébourg Espoir» : Plus qu’une simple école

Elle redonne du courage à ceux qui sont dans le noir. Une ONG, «Mahébourg Espoir», créée en 2009 milite pour la réinsertion des jeunes recalés du système éducatif traditionnel. C’est à Cité-La-Chaux que le plus gros du travail est effectué : les familles, les enfants, surtout sont bien encadrés.
Solidarité, générosité, amour, voilà ce qui caractérise les membres de l’ONG qui se dévouent corps et âme pour ces jeunes, les traitant comme leurs propres enfants et leur apportant un peu de réconfort.
«Tout a commencé lorsque l’école de Notre-Dame de Fatima a fermé ses portes», explique Sylvie Mayer, directrice d’ANFEN(Adolescent Non Formal Education Network). «Plusieurs jeunes filles de la région se sont alors retrouvées sans école et nous avons pensé que cela ne pouvait durer». Les travaux prennent fin en 2010. C’est ainsi que le centre éducatif Mahébourg Espoir prend naissance pour accueillir des jeunes en situation de double échec scolaire. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les membres de l’association et les bénévoles refusent d’utiliser le terme école. Pour eux Mahébourg Espoir est beaucoup plus qu’une simple école.
«Auparavant, ces jeunes traînaient les rues. En créant l’association nous avons souhaité les encadrer, canaliser leur énergie quelque part». Brigands, bruyants, il faut l’avouer ce sont des enfants qui portent en eux des souffrances. Les classes n’ont pas été de tout repos au début. Grâce à Mahébourg Espoir, ils s’adonnent à des activités ludiques, festives, sportives, académiques, d’éveil à l’environnement, le soutien aux familles et à des activités socio-économiques. Le but de l’association est donc de former des jeunes professionnels, leur faire découvrir leurs talents et leur permettre de les mettre en valeur : pour «qu’ils se sentent chez eux, qu’ils soient bien entourés».  Le changement se voit sur les visages, dans les sourires.
«Les jours de congé public ils sont tristes de ne pas pouvoir venir», raconte une des bénévoles. Au centre, ils s’épanouissent et développent un esprit de partage, ils sont libres de leurs gestes et s’expriment. Les jeunes sont accueillis et nourris, ils ont le petit déjeuner et un repas chaque jour. Au niveau académique, le centre travaille selon des thèmes. «Nous leur apprenons par exemple comment remplir un formulaire bancaire. L’objectif est que dans trois ou quatre ans, ils soient admis dans des centres d’apprentissage professionnels. Nous sommes d’ailleurs en négociation avec la MITD afin qu’ils reçoivent un certificat», explique Francis de La Haye, président de l’ONG.
Victimes de troubles sociaux et venant de familles monoparentales pour la plupart, certains fuyaient l’école pour errer dans les rues. «Ce sont des jeunes très sensibles qui ont en eux énormément de potentiel». Serge Bude, un des membres, explique que bien que conscient de tous les problèmes auxquels ils font face il ne peut que les écouter lorsqu’ils viennent se confier à lui. Ils sont d’ailleurs suivis par un psychologue. Les changements sont visibles. «Les parents viennent nous remercier car ils sentent qu’il y a une amélioration dans l’attitude de leur enfant. Aussitôt qu’ils arrivent au centre, ils disent toujours bonjour avec un grand sourire».
Dès leur plus jeune âge, l’échec était comme déjà inscrit. «La situation scolaire d’une quarantaine d’enfants en standard 1 a été considérée comme étant catastrophique. La décision a été prise de les soutenir, explique Francis De La Haye dans son rapport. Un learning corner a été alors conçu et proposé au ministère de l’Intégration sociale : 43 enfants de Cité-La-Chaux et des environs ont été ciblés et le Mahébourg Espoir Learning Corner a ouvert ses portes le 24 février. Les classes se tiennent pour l’instant dans deux salles prêtées par l’hôtel Le Preskil. La mise en place du learning corner, a permis à l’association de louer une maison dans la cité. Elle sera restaurée en learning corner qui permettra d’accueillir également d’autres activités et des projets tels que le soutien aux familles, une maison d’accueil pour les filles mères célibataires, des activités artisanales, des cours de cuisine, de broderie, la formation de techniciennes de maison pour les femmes.
De nombreux projets
Comme l’association est encore toute jeune, le président, Francis de La Haye, explique qu’il a de nombreux projets, non seulement pour les enfants mais pour les familles aussi sous la direction de Serge Bude : par exemple la construction de 32 logements à Cité-Tole. Lors d’une visite dans cette cité, Francis de La Haye a constaté que le taux de chômage est de 70 %. Dans ces demeures nous avons compté jusqu’à14 personnes». Un dossier «Ene Toa pou Twa» a été déposé le 12 Septembre au ministère de l’Intégration sociale. Parmi les bénéfi ciaires, Louila Jamila vit avec ses trois enfants et ses deux petits-enfants dans une bicoque en tôle. Elle raconte sa peine. Malgré la misère, les guirlandes au plafond laissent voir qu’elle vient de fêter un événement : «mo ti fer ennti fet pou 17 ans mo zenfan». Parmi les autres projets, la construction d’une crèche pour permettre aux jeunes mères de travailler. De plus, depuis 2011, une session de formation en alphabétisation dédiée à des animateurs en collaboration avec Caritas, a été mise en place. Quinze participants ont été formés afi n de redonner l’espoir aux analphabètes. « Trois animateurs
oeuvrent actuellement à Cité-La-Chaux avec une quarantaine d’apprenants» selon le président de «Mahébourg Espoir». Autre projet ambitieux de l’association : l’extension du centre éducatif pour les adolescents. «C’est un projet très ambitieux et nous avons besoin de fi nancement pour le réaliser», explique Sylvie Mayer. Ceux qui souhaiteraient aider l’association peuvent la contacter sur le mail suivant : mespoir.anfen@gmail.com.
Caroline DUVAL
Suivez l’actualité sociale sur www.ACTogether.mu.
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